Aux frustrés* du PQ
22 mai 2009
Le problème ce n'est pas la rapidité du PQ vers l'indépendance (encore serait-il lent que ce serait acceptable) mais bien le fait qu'il n'avance pas, ne la prépare pas, ne met pas d'engrais pour faire pousser la fleur ou laisse les libéraux s'attaquer au tissu linguistique de notre nation sans broncher.
Il n'y a rien d'unificateur dans le Lévesquisme à la sauce popo. L'histoire de ce parti tend à démontrer qu'il a été uni lorsqu'un agenda pour l'indépendance existait. Le parti n'était pas uni en 1984, ni en 2001 après l'affaire Michaud.
Vous faites erreur en associant la défaite de 2007 au projet de pays adopté en 2005. N'importe quel analyste politique vous dira que ça a plus rapport avec l'obssessionelle nationalité de sol Boisclairienne (et son attitude face aux accomodements raisonnables). Voir la personalité de Boisclair lui-même. Peu de gens seraient prêts à confier l'avenir d'un pays à un ex-cocainomane homosexuel. En effet, la défaite de 2007 doit être interprétée aussi comme basée sur des relents dormants de préjugés homophobes dans la population générale.
Avant de pavoiser pour 2008, les lévesquistes doivent garder en tête que le PQ n'a amassé que 16000 votes de plus qu'en 2007. Les résultats de décembre dernier n'ont été encourageants pour le PQ que parce que les libéraux et les adéquistes ne se sont pas présentés aux urnes, par le temps glacial du 8 décembre.
Si le PQ s'obstine dans sa procrastination indépendantiste, les péquistes risquent, eux aussi,de rester chez-eux. Si la tendance se maintient ce sera également mon cas.
Jamais je n'ai été aussi désabusé de la démocratie. Mes modèles à penser ces temps-ci sont plus Michael Collins, Thomas Jefferson ou Simon Bolivar que René Lévesque.