Où est la différence entre le PQ de Pauline Marois et Force Québec?
7 octobre 2010
Monsieur Racine,
Vous persistez comme beaucoup d'autres à réduire la
démarche du Québec à du "séparatisme" du reste du
Canada.
Essentiellement, il s'agit de mette Ottawra dehors du
Québec. Quant aux relations qui s'en suivront avec le
"Reste du Canada"(terme qui me horripile), elles seront comme dans toute politique d'État affaire d'intérêts, de rapports de forces et d'effectivité, non de sentiments ou ressentiments.
Nous ferons affaire avec une seule province à la fois, dans une relation d'État à État. La Saskatchewan est d'accord, l'Ontario de Dalton Mc Guinty également. La Nouvelle Écosse qualifie déjà Ottawa comme un gouvernement de trop. L'Ouest va suivre.
De même avec les États américains, dont notre voisin immédiat New York, puis, le Vermont, le New Hampshire et le Maine.
Vous voyez comme moi comment les intérêts des Orangistes et des
United Empire Loyalists sont servis avec le système actuel, dont les assises étaient en place dès le Union Act de 1840.
Depuis ce temps, le centralisme unitaire a pris de la force, grâce aux chemins de fer, aux lignes télégraphiques et aux canaux, grâce aussi à trois guerres, celle des Boers, celle de 1914-18 et celle de 1939-45, qui ont fourni aux "power brokers" l'occasion de renforcer leur emprise sur tout l'espace continental canadien.
Le Canada est un continent et j'insiste. Le pouvoir est complètement dans ses communications, de sorte que toute métamorphose des communications entraîne derechef des déplacements des bases des pouvoirs existants. Il faut se le mettre dans la tête.
Menacé, non seulement par le Québec mais également par plusieurs autres provinces d'empire inféodées comme nous au pouvoir central unitaire et arbitraire, vous comprenez que la réaction de l'Oligarchie de Bay Street et de l'Autocratie d'Ottawa vise à centrer davantage la vis du pouvoir unitaire. Ceci produit à la fin l'effet contraire souhaité par les "maîtres" alors que les provinces progressent vers des statuts d'États qu'il faudra bien reconnaître un de ces jours.
Une question statutaire qui s'appuie sur les principes de stratégie d'État, dont le principe central de concentration et d'économie de l'effort, n'a rien à voir avec une idéologie en "isme".
Le Québec est un État. Le Canada est un continent dominé par un pouvoir post-impérial, centralisateur, unitaire et arbitraire et voilà le fondement géopolitique de notre action.
Les Québécois tendent naturellement vers l'État Nation, de jure comme de facto. Ce n'est pas du séparatisme et l'expression "se séparer du Canada" est inappropriée.
JRMS