Le choix électoral de l’indépendance s’impose aux partis souveranistes
4 novembre 2010
Oui, l’État du Québec (et le nationalisme qu’il induit) a changé, il s’assume désormais pluraliste et bilingue. Alors pour agir en toute franchise, en toute clarté, il faut le faire au nom de qui, au nom de quoi? Ne penseriez-vous pas qu’il faudrait le faire au nom des Canadiens-Français, comme c’était le cas dans les années 1960 au moment où notre combat était clair et net? Je ne vois pas ce qui nous en empêcherait, car comme je vous le répondais précédemment, la nation canadienne-française n’est pas qu’ethnique, elle est entière, véritablement politique (contrairement à la nation «québécoise» civique ou administrative du PQ ou du PLQ). Dès la Cession, les Canadiens-Français demandent outre le respect de leur liberté de religion, celui de leurs lois civiles et criminelles. Dès l’origine de leur assujettissement, les Canadiens-Français ont conscience d’eux-mêmes et de la lutte qu’ils doivent livrer pour reconquérir leurs droits politiques. Cette lutte pour l’émancipation et ce, jusqu’à Daniel Johnson père, aura toujours été politique. En fait, qu’en y pense sérieusement, ce n’est que depuis les années 1970 que les « francophones » sont progressivement contraints à une minorisation tranquille et à l’insignifiance politique, à une folklorisation évidente dans le Québec même.
RCdB