Where were you, Quebecers ?

John James Charest aurait-il raison de croire qu’il peut faire ce qu’il veut contre la langue nationale des Québécois dans l’indifférence générale ?

Tribune libre

Où étiez-vous, Québécois, lundi soir, pendant que le gouvernement libéral du Québec adoptait sous le bâillon la loi 103 afin d’ouvrir les vannes de l’accès à l’école publique anglophone, et ce pour un nombre exponentiel de candidats dans les années à venir ? Vous étiez pourtant des dizaines de milliers à manifester pour la construction d’un temple au sport professionnel…
Si je comprends bien, quand les radios-poubelles vous demandent de rester chez vous, vous obéissez docilement ? Elles défendent pourtant des intérêts partisans : un fédéralisme mur à mur, une opposition viscérale à la défense du français, un à-plat-ventrisme devant la culture anglo-saxonne…
John James Charest aurait-il raison de croire qu’il peut faire ce qu’il veut contre la langue nationale des Québécois dans l’indifférence générale ? Du pain et des jeux, c’est vraiment tout ce qui vous suffit ? Serions-nous vaincus à ce point ? La résistance à l’assimilation, dépassée ?

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Jean-François Vallée91 articles

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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 octobre 2010

    Merci Monsieur Vallée.
    Votre réponse n'a rien d'agréable, mais je l'apprécie quand même pour sa clarté. Nous savons maintenant à quoi nous en tenir. Les indépendantistes qui attendent des appuis du côté de la droite capitaliste s'illusionnent. Sauf exception, cette droite-là ne reconnaît qu'une loi, celle du plus fort, que ce soit en politique ou en économie.
    Certains disent qu'on ne fera pas l'indépendance seulement avec la gauche sociale-démocrate ou socialiste. C'est vrai. Il faut une coalition. Mais, pour ma part, en gros, je distingue deux droites, l'économique et la culturelle, et, à mon avis, c'est à la droite culturelle que les indépendantistes de gauche devraient s'ouvrir dans une certaine mesure, sûrement pas à la droite économique.
    Maintenant, que faut-il entendre au juste par «droite culturelle» ? Au fond, il s'agit là d'une étiquette qu'on accole aujourd'hui à des gens à qui elle ne convient peut-être pas tant que ça. La fidélité à un héritage culturel transmis par les ancêtres, est-ce fatalement un réflexe de droite comme on le prétend un peu trop vite ? Absolument pas. Ce qui, bien au contraire, me semble tout à fait de droite, c’est de priver, de couper, de déposséder de cet héritage la majeure partie de la nation, comme s’y entendent fort bien les apôtres du multiculturalisme (ou multitransinterculturalisme, peu importe).
    Et justement, à propos du multiculturalisme, faut-il vraiment être de droite pour rejeter cette doctrine ? J'en doute fort. Chez les émules de Trudeau, le multiculturalisme se combine très bien à un individualisme libéral en vertu duquel les droits individuels sont placés très haut au-dessus des droits collectifs, lesquels sont même à toutes fins utiles niés. Un tel individualisme contribue à l'atomisation de la société et rien ne profite davantage au capitalisme. Et c'est bien au nom de cet individualisme débridé qu'on sacralise tout autant le soi-disant droit au libre-choix en matière de langue d'enseignement que, par exemple, le soi-disant droit pour un patron de licencier «ses» employés comme bon lui chante. Ainsi, on le voit, la «liberté» selon un Raymond Malenfant ou un PKP ou la «liberté» selon un Brent Tyler ou un Robert Libman, c’est exactement la même «liberté», celle du renard dans le poulailler ou du loup dans la bergerie.
    D’ailleurs, si mes informations sont bonnes, les radios-poubelles de Québec montrent bien que frénésie pro-capitaliste et mépris pour notre culture nationale sont les deux faces hideuses d’une même médaille. Leurs patrons et leurs animateurs ne se sont-ils pas toujours réclamés du droit de diffuser presque exclusivement de la musique anglo-américaine ? C’est que, dans ces radios-poubelles, si le mépris pour la culture nationale ne prend évidemment pas le visage du multiculturalisme, il prend cependant celui de la louisianisation, cette même louisianisation que favorise, dans les faits, la chimère multiculturâleuse.
    Donc, s’il y a quelque chose avec quoi certains indépendantistes de gauche doivent rompre, ce n’est certes pas la social-démocratie, mais bien le multitransinterculturalisme. Plusieurs parmi eux n’y ont même jamais souscris et l’ont au contraire toujours dénoncé, comme les gens de «l’Aut’journal», par exemple. Mais, ça, évidemment, les grandes gueules médiatiques préfèrent le passer sous silence. Elles ne veulent surtout pas d’une gauche anti-multiculturaliste et, au mépris de la vérité, elles en nient l’existence. Ces grandes gueules m’écoeurent. Il faut les confondre.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    23 octobre 2010

    Bonjour Monsieur Potvin, de Verdun,
    Oui, malheureusement toutes les radios-poubelles de Québec (Fm 93,3 et Choi radio X 98,1) sont farouchement fédéralistes. Ajoutez à cela la radio pirate de Jeff Fillion, où l'animateur affiche en studio un immense unifolié, et le portrait est complet. (Je parlais en effet des Québécois de la capitale).
    Cela soulève deux questions : est-il permis (légalement et moralement) de faire de la propagande pour des partis politiques et une option politique précise quand on sait que si des souverainistes fesaient de même, ils perdraient leur emploi à la radio ?
    Je ne peux que vous souhaiter que ces radios n'envahissent pas (commes les mauvaises herbes qu'elles sont) les ondes des radios montréalaises, occupant à elles seule tout le champ discursif.
    Jean-François Vallée

  • Caroline Moreno Répondre

    23 octobre 2010

    Dénonçons John James Charest sur la scène internationale !
    info@francophoniemontreux2010.ch
    medias@francophoniemontreux2010.ch
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2010/10/23/charest-au-xiiie-sommet-de-la-francophonie-2010-a-montreux-5238.qc

  • Jean Archambault Répondre

    23 octobre 2010

    Les Québécois de la ville de Québec sont des provinciaux qui se contentent d'être une capitale provinciale. Ces Québécois prudents comme de bons fonctionnaires n'ont jamais voulu une véritable décentralisation des pouvoirs dans les régions et à Montréal. Ils veulent rester à l'abri dans leur gros village et surtout éviter d'être confrontés à l'anglicisation de Montréal, où ils devraient prendre conscience de ce phénomène et se battre comme, nous, les Montréalais. Ne nous leurrons pas, à part quelques exceptions, l'avènement du RIN, les mobilisations contre la Loi 63, les premières élections de députés péquistes à Montréal, au Lac St-Jean et dans la Côte-Nord, ne viennent surtout pas de Québec. La vieille capitale a suivi le Québec en 76. Mais dès 1985, il ne restait plus que Garon dans Lévis pour défendre les couleurs du PQ.
    N'ayant pas le courage de se conduire comme les habitants de la capitale nationale, à l'écart des grands enjeux (à part le retour des Nordiques !!) les Québécois veulent le meilleur sans le pire. Une bonne décentralisation des pouvoirs et des fonctionnaires dans les régions les plus populeuses du Québec m'apparaît la seule traitement de choc pour forcer ces conservateurs francophones à regarder en face les vraies réalités. Comment expliquer autrement leur apathie proverbiale ? Les radios-poubelles existent à Québec parce qu'il y a des gens pour les écouter. Ne cherchez pas ailleurs d'autres raisons; ce sont les auditeurs qui font perdurer ce phénomène. Enfants gâtés du système, ils ont vendu leur âme: 100 personnes contre la Loi 115 et 60 000 personnes pour les Nordiques.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 octobre 2010

    Monsieur Vallée,
    Quand vous parlez des «Québécois» dans votre texte, voulez-vous dire précisément les habitants de la ville de Québec ? C'est ce qu'on peut croire, étant donné, plus loin, votre évocation des radios-poubelles.
    Si c'est bien le cas, c'est fort intéressant. À Montréal, nous savons que les radios-poubelles de Québec logent très nettement à droite, surtout sur le plan économique. Nous savons qu'elles sont férocement pour les privatisations et les coupures à la tronçonneuse dans les programmes sociaux. Nous savons aussi que leur pionnier, le très déshonnorable André Arthur, était et demeure un anti-indépendantiste primaire et fanatique, un anglolâtre inconditionnel, un Quisling de bas étage.
    Ma question est donc celle ci : s'il est évident que les émules et successeurs d'André Arthur sont aussi à droite que lui, sont-ils tout aussi fédéralistes ? Je suis porté à le penser vu leur penchant pour la loi du plus fort, mais, comme j'habite Montréal, je n'ai guère l'occasion de les écouter et c'est pourquoi je vous pose la question.
    S'ils sont aussi fédéralistes qu'Arthur, alors il faut les combattre sans merci, eux et leur idéologie.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    22 octobre 2010

    Monsieur Vallée
    Notre apathie, notre aplatventrisme, notre indifférence et notre immobilisme sont causés par le manque de leadership de la part de nos chefs indépendantistes qui au lieu de monter sur la ligne de front pour expliquer et vendre l'idée de l'indépendance aux Québécois se cantonnent dans leur minable petit provincialisme (Marois) et jouent le jeu du fédéralisme "CANADIAN" (Duceppe) avec les résultats qu'on connaît bien. Ils sont incapables de se brancher, ça vous dit quelque chose??? John James Charest a beau jeu et en profite pour nous rentrer dedans. Pas besoin d'avoir suivi des cours en sciences politiques pour comprendre ça!
    Le PQ et le Bloc croient encore au miracle "CANADIAN" même après deux référendums perdus ( un volé d'accord!). Est-ce qu'Ottawa a bougé après ces 2 référendums pour offrir au Québec quoi que ce soit? NYET!!! Et le rapport Durham suit son cours, avec cette semaine, l'adoption du projet de loi 115 par Sir John James Charest et sa "gang" de judas. Les dirigeants indépendantistes se font complices des politiques de Charest qui est en train de rendre l'indépendance du Québec irréalisable. Le moment n'a jamais été aussi propice de parler aux Québécois de la nécessité que le Québec devienne un pays. Duceppe et Marois comme stratèges politiques, c'est 0+0 = 0. Des éternels peureux et perdants quoi!!! Il m'a fait plaisir.
    André Gignac patriote