Deux questions à Mme Andrée Ferretti

Vous ne mettriez pas la raison d’État avant les droits de la personne ?

Tribune libre

Deux questions à Mme Andrée Ferretti, suite à [son texte du 12 octobre 2009.->22481]
Madame,
Je viens tout juste de lire votre texte.
Dabord je dois dire que la qualité de votre réflexion et la langue que vous utilisez pour l'exprimer ne cessent de m'impressionner. Je ne partage pas toutes vos analyses, mais je les respecte.
C'est pourquoi j'ai confiance que vous prendrez en bonne part, les questions que je crois nécessaire de vous adresser.
1- Je me demande quelles sont les incompatibilités essentielles que vous identifiez entre la société canadienne et les Québécois. Vous savez sans doute que le gouvernement Canadien, bien avant celui du Québec a accordé le droit de vote aux femmes. Vous savez aussi que le Canada, bien avant le gouvernement du Québec, a encouragé (certains diraient même, forcé) les citoyens à se mobiliser pour se porter à la défense de nos ancêtres européens, à l'occasion des deux grandes guerres. Vous savez que le Canada a promulgé une charte des droits de la personne bien avant le Québec. vous savez que le Canada, se méritant le prix Nobel de la Paix, a bien avant ses partenaires de l'ONU, proposer que l'Organisation internationale se dote d'un corps de casques bleus voués à la promotion et au maintien de la Paix. Vous savez enfin que le Canada a non seulement accepté, mais favorisé l'ouverture d'une Délégagtion générale du Québec en France, dès les années `60.
Alors, dites-moi, si un tel pays, qui respecte assez bien la souveraineté des membres de la fédération, écrase au point où vous le dite, les aspirations de ses citoyens à leur épanouissement personnel, notamment des Québécois.
2- Vous écrivez: "L’indépendance du Québec, c’est la concrétisation du désir humain fondamental de la nation québécoise de se vouloir la source et le but des conditions de son existence."
J'ai très peur de cette affirmation. Je crois me retrouver en plein régime totalitaire, dont la planète est en train de se débarrasser. Je suis totalement, viscéralement et intellectuellement opposé à l'idée que la nation soit la source et le but de mon existence.
Je suis certain que vous ne souhaitez pas ce genre de régime s'installe au Québec, mais il me semble important que vous précisiez ce que vous entendez par la concrétisation des désirs humains et la réussite d'un État.
Alexandre Soljenytsine et bien d'autres ont démontré que les droits individuels et la réussite personnelle sont souvent étrangers sinon opposés à l'orientation de l'État et de la nation.
Alors, S.V.P. rassurez-nous. Vous ne mettriez pas la raison d'État avant les droits de la personne?
Merci
Georges Paquet

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Membre du service diplomatique canadien de 1967 à 2002, notamment au Nigeria, en France, en Belgique (auprès de l'Union européenne), à Haïti, à Rome (auprès du Saint Siège) et en Côte d'Ivoire





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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 avril 2010

    Vous avez écrit :
    Je suis totalement, viscéralement et intellectuellement opposé à l’idée que la nation soit la source et le but de mon existence.
    Vous n'avez pas bien lu : elle a écrit que la nation soit la source et le but des conditions de son existence. Elle n'a pas écrit que la nation soit la source et le but des conditions de l'existence individuelle de ses membres.
    Vous avez écrit :
    Vous savez que le Canada a promulgué une charte des droits de la personne bien avant le Québec.
    Ah bon? Vous confondez j'imagine le Canadian Bill of Rights de 1960 avec la Canadian Charter of Rights and Freedom de 1982. En réalité, la Charte québécoise des droits et libertés de la personne de 1975 précède et est la source d'inspiration de la Canadian Charter of Rights and Freedom. Concernant le Bill de 1960 il faut l'avoir lu pour comprendre pourquoi il était insuffisant et a été supplanté par la Charte de 1982.
    Il est à noter que la Charte fédérale est un outil de lutte contre les droits linguistiques (qui sont droits de la personne humaine) des Québécois. En effet, elle continent des dispositions qui assurent la suprématie des droits linguistiques de la majorité des sujets de la reine du Canada sur le territoire du Québec. Le Québec n'est donc pas libre de faire du français la véritable langue commune de tous les citoyens et elle continue, en grande partie grâce à l'intervention d'Ottawa, à être perçue par la majorité des Canadiens et une importante minorité de Québécois comme la langue des seules francophones, qui en conséquence peinent à converser avec leurs propres concitoyens dès lors que ces derniers « ont fait le choix » de la langue dominante. Les Ontariens n'ont pas ce problème car la langue de la majorité ontarienne est également la langue de la majorité canadienne.
    Vous avez écrit :
    Alexandre Soljenytsine et bien d’autres ont démontré que les droits individuels et la réussite personnelle sont souvent étrangers sinon opposés à l’orientation de l’État et de la nation.
    Voilà un bel argument fallacieux. On appelle ça un appel à l'autorité. On affirme quelque chose qui est vrai ou faux et ont prétend que cette affirmation a été démontré par une autorité (réelle ou fictive) en la matière. En réalité, l'assertion « les droits individuels et la réussite personnelle sont souvent étrangers sinon opposés à l’orientation de l’État et de la nation. » n'est qu'une opinion comme une autre et en effet, elle est assez conforme à réalité. Mais lorsqu'on dit « A est souvent B », on a... (surprise) souvent raison, sans avoir démontré quoi que ce soit qui ressemble à une règle ou un principe. Pire encore, on chercherait en vain le lien entre cette affirmation et le texte de Mme Ferretti.
    La constitution canadienne est, intrinsèquement incompatible avec les droits de l'homme et elle le sera tant qu'elle ne tiendra pas compte de la réalité multinationale de la fédération. Tant que le Canada sera un État-nation fédéral qui traite la nation québécoise comme une simple province, il sera aussi illégitime dans ses fondements que ne le serait un Québec fédéral ayant engloutie la nation canadienne pour en faire une province. L'origine du mal canadien c'est une union législative fondée sur un principe d'inégalité.
    À ce sujet, vous devriez lire l'article « Le Parti radical et le Canada : Lord Durham et les Canadiens » de John Stuart Mill que vous semblez apprécier. Voyez plutôt ce qu'il écrivait sur l'acte fondateur de cette union canadienne qui est devenue fédérale en 1867 suite aux pressions des éléments les plus réactionnaires et anti-québécois de l'Amérique du Nord britannique.

  • Nicodème Camarda Répondre

    3 mars 2010

    Pour répondre à l’insulte
    L'honnêteté est aussi une forme de générosité et à ce que je vois vous n'êtes pas très généreux envers la nation québécoise. Or, selon vous il n'y aurait qu'une seule vérité, un seul peuple, un seul état, un seul droit de la personne…

    Vous citez Soljenytsine et on se demande pourquoi. On voit bien que vous n'y avez fichtrement rien comprit ; [Une tête d'allumette en eut au moins retenue la flamme.] Surtout ne cherchez pas, cette expression est de moi et ne le fut-elle pas que je m’en accaparerais à l’anglaise question de vous remettre à votre place.
    Pour faire court, si vous ne comprenez pas Soljenytsine comment comptez vous comprendre une chose aussi simple que la concrétisation d'un désire humain, soit-il fondamental ou non, ne serait-ce que pour des raisons de droit à la personne que vous refuseriez en bon «intégriste» que vous êtes l'indépendance du Québec.

    Quand vous dites à madame Ferretti

    [...Je suis certain que vous ne souhaitez pas ce genre de régime s’installe au Québec, mais il me semble important que vous précisiez ce que vous entendez par la concrétisation des désirs humains et la réussite d’un État.]
    Vous devriez nous précisez celui-ci avant :
    […Je crois me retrouver en plein régime totalitaire, dont la planète est en train de se débarrasser. Je suis totalement, viscéralement et intellectuellement opposé à l’idée que la nation soit la source et le but de mon existence.]
    « Toute certitude conduit à la violence. » – Oliver Wendell Holmes

    (Merci à George Paquet pour la citation)
    Pour conclure monsieur Paquet

    S.V.P. rassurez-nous. Dites-nous que vous allez continuer de nous écrire sur Vigile
    Merci ]


  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    18 novembre 2009

    @ George Paquet:
    Je crois que monsieur Dostie s'est exprimé en toute connaissance de cause, et d'une manière pleinement justifée.
    Vous nous parlez de politesse, alors que vous insultez la nation québécoise et ses ambtions légitimes?
    You are a Canadian collaborator, and you deserve our contempt, mister Paquet!

  • Georges Paquet Répondre

    18 novembre 2009

    Vous avez raison M. Gouin, Gaëtan Dostie n'est pas poli et n'honore las la cause qu'il défend.
    Ce sont généralement ceux qui défendent mal les causes qu'ils croient servir qui leur font le plus de tort.
    Georges Paquet

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2009

    Georges Paquet est pourtant un nom élégant aux belles consonnances françaises. Cessez SVP de le salir. Empressez-vous d'aller chez vos maîtres à Ottawa l'angliciser, et, en passant, cela vous permettra de pouvoir lécher le c...les bottes de tous ces petits rois-nègres bien de chez-nous qui se remplissent les poches à nos dépens.
    C'est bien connu, toutes les colonies dans le monde, dont nous sommes encore, à l'évidence, ne se maintiennent que grâce à l'apport de ces petits personnages, traîtres à leur naissance et qui profitent indûment du prix que les conquérants étaient prêts à payer pour les acheter.
    Le Québec est un pays conquis qui ne cherche qu'à s'affranchir de ses liens pour pouvoir, dans la paix, s'ouvrir au monde dans le respect et l'honneur. M. Paquet nous prouve avec ses œillères fédérales, que les plus dangereux ne sont pas les anglais d'Ottawa mais ces petits personnages qui minent de l'intérieur. Le gouvernement provincial actuel en est aussi une triste preuve.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    16 novembre 2009

    •|•
    M. Dostie, vous m'avez soutiré les mots de la bouche.
    Ce n'est pas très poli. Ah, ça non.
    Mais pleinement justifié !
    Ce qui du même élan corrobore en quelque sorte la pertinence de l'attitude préconisée par le second intervenant.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 novembre 2009

    J'invite les indépendantistes et les Vigiliens à ne pas perdre leur temps et leur énergie à répondre à ce monsieur. Cela n'en vaut vraiment pas la peine.
    C'est un gosseux !

  • Archives de Vigile Répondre

    16 novembre 2009

    Étonnantes et perverses questions, monsieur!
    Je suis un ancien prisonnier politique du Canada, tout comme Mme Ferretti. Nous sommes l'exemple même de la négation des droits de la personne par ce Canada répressif.Dans votre liste, vous ne retenez que ce qui fait votre argumentaire et cela est si partiel, si partial que cela vous discrédite tout a fait. Votre Canada n'est plus un pays de paix mais un faiseur de guerre, un envahisseur et un occupant de territoire!
    Votre Canada peut sembler respecter toutes les provinces, sauf le Québec, à commencer par l'application de la loi des mesures de guerre en 1970, le rapatriement unilatéral de 1982 jusqu'à la négation de notre langue à travers le charcutage de la loi 101.
    Votre aveuglement a quelque chose de ridicule ou de pathétique. Vous êtes un falcificateur de la réalité tant canadienne que québécoise ou un adepte du lavage de cerveau! Vous continuez le programme des commandites!
    Sur quelle terre vivez-vous? Otez vos lunettes noires enfin!
    Puisse Mme Ferretti ignorer vos sottises! Ce mépris ne peut durer tout le temps!
    Gaëtan Dostie