Vous avez dit dépassée ?

Le grand cirque ordinaire des illusions « Canadian »


La ministre des Relations internationales du Québec, chargée de nous représenter auprès des quelque 200 nations souveraines et indépendantes du monde, [a dit récemment que la souveraineté est dépassée->15678].
Cette personne est appelée à rencontrer en notre nom des diplomates de plusieurs pays dont un grand nombre n'ont ni le territoire, ni la population, ni la puissance culturelle et économique du Québec. Elle risque de se faire demander : «Est-il vrai que vous avez dit que la souveraineté est dépassée ?»
À moins de créer un incident diplomatique, elle n'aura d'autre choix que de répondre : «Je parlais du Québec seulement.». Cette réponse empêcherait son interlocuteur d'être offusqué mais serait profondément méprisante pour la nation que la ministre a le devoir de représenter.
Comment en effet cette juriste peut-elle prétendre que ce qui est normal pour les autres nations serait dépassé pour celle dont elle est issue et qui a les moyens d'être souveraine, comme son premier ministre l'a clairement affirmé il y a quelque temps?
Elle a parfaitement le droit de dire qu'elle préfère être ministre d'une province plutôt que d'un pays, être membre du Conseil de la fédération plutôt que des Nations unies, faire semblant d'être membre de l'UNESCO plutôt que d'y avoir un vrai siège. C'est son droit de subir une Constitution imposée de façon unilatérale et un déséquilibre fiscal permanent. Mais la liberté démocratique ne lui donne pas le droit d'altérer la vérité. Le droit d'être contre la souveraineté n'autorise pas à la prétendre dépassée. L'évolution des nations du monde comme celle du Québec démontre le contraire.
Notre Assemblée nationale a aujourd'hui moins de pouvoir qu'elle n'en avait au début des années quatre-vingt en raison de changements constitutionnels autoritaires et de leur mise en oeuvre par la Cour suprême.
NÉCESSITÉ
La Charte des droits et libertés a conféré le droit d'arbitrage final de plusieurs aspects de notre vie collective à des juges nommés unilatéralement par Ottawa qui les choisit en fonction de sa propre façon de voir les choses, comme l'a déjà dit clairement le juge Michel Robert.
C'est ainsi que notre précieuse loi 101 a été écorchée. Il était d'ailleurs dans l'intention avouée de Pierre Elliott Trudeau de nous enlever des pouvoirs en cette matière vitale. La même cour nous a privés de toute juridiction dans le domaine crucial des communications.
Cette évolution rétrograde de nos relations avec la nation canadienne va évidemment dans le sens de rendre la souveraineté de plus en plus nécessaire et nullement dépassée.
Enfin, même si tous ces importants reculs ne s'étaient pas produits, cela ne changerait rien au fait qu'une nation doit se gouverner elle-même au risque d'être finalement dépassée dans tous les aspects de sa vie.
En démocratie, on peut se battre même contre l'indépendance de sa propre nation. Par ailleurs, prétendre que l'indépendance dont les autres peuples tirent une immense fierté serait pour nous seuls dépassée n'est respectueux ni de la vérité ni des millions d'hommes et de femmes d'ici qui militent pour que leur patrie accède à la pleine liberté.


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