Le partenariat transpacifique

Le devoir de penser global et d'agir local

211cfde22cb5141b37487b3b73e1420c

Un point de vue très personnel qui ne fait pas nécessairement l'unanimité

Le cycle de Doha de l’OMC et sa conclusion minimaliste ont déçu profondément Pascal Lamy, ancien secrétaire général de l’organisation et l’un des plus ardents protagonistes d’une mondialisation régulée et juste.

Il a bien fait remarqué que quand les négociations mondiales n’avancent plus un phénomène compensatoire est prévisible et logique : on se lance dans le bi ou multilatéral régional ou continental, même intercontinental.

La multiplication de telles ententes transforme peu à peu la planète économique en courtepointe et cela devient un casse-tête de savoir avec quel genre de partenaire on négocie et fait affaire.

Pascal Lamy avait raison mais il faut convenir que ces accords - et le Canada en a signé un grand nombre – ont tous globalement en tête la disparition par étapes des entraves au commerce d’une manière ou d’une autre. Peu à peu par segment et à divers degrés il s’agit d’une marche vers la libre circulation des biens, des services et des capitaux et parfois même des personnes.

Le plus grand bond de tous vers ces libertés se profile à l’horizon. Son titre en fait deviner l’ampleur : l’accord de partenariat transpacifique. On parle maintenant de douze pays mais il se peut que la liste ne soit pas close.

Seulement avec les intentions exprimées l’espace économique fluide créé par cet accord constituerait un marché dont le pouvoir d’achat dépasserait celui de l’Union Européenne et de tout autre espace économique libre créé jusqu’à ce jour.

Seraient en effet réunis dans cet accord : les États-Unis, l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam.

Plusieurs autres dont, et non le moindre, la Corée du Sud, sont tentés par la prodigieuse aventure.

Pour nos entreprises l’impact serait potentiellement majeur si elles ont le dynamisme et les stratégies requises, ce qu’elles ont eu généralement pour les traités de fluidité que nous avons déjà.

D’ailleurs les frontières sont déjà ouvertes avec plusieurs des interlocuteurs transpacifiques par l’ALENA, comme les États-Unis et le Mexique. De plus ce n’est qu’un début modeste. En effet le Canada est tout près d’établir la liberté commerciale avec un autre espace riche de 500 millions de consommateurs solvables : l’Union Européenne.

Autre bond révolutionnaire et que l’on aurait jamais imaginé, les États-Unis travaillent depuis quelque temps avec les Européens à créer un espace libre commun.

On peut dire sans risque que la mondialisation s’accélère et s’intensifie. Si les ententes continuent à se multiplier et devenir plus ouvertes on approche du jour ou très peu d’êtres humains ne vivront pas dans un contexte de libre-échange de divers degrés.

Cela confirme la tendance des dernières années : il n’y a plus guère d’antimondialistes. La fluidité s’est imposée comme étant le bon sens même et la réalité a plutôt bien tourné. Les antimondialistes ont soutenu que la mondialisation était une conspiration des multinationales des pays riches. Cette angoisse exprimée n’était pas méprisable, elle a peut-être contribué à l’équilibre puisque c’est le contraire qui est arrivé. Des centaines de millions d’êtres humains et même des milliards peuvent s’alimenter convenablement aujourd’hui. Cela ne veut pas dire que
le problème de la faim dans le monde est réglé mais selon la Banque mondiale et d’autres sources, elle recule. Les objectifs du millénaire sont réalisées ou en voie d’être atteints.

Dire que seuls les pays riches ont profité de la mondialisation est une aberration que ridiculise le destin des pays du BRIC en particulier. Même l’Afrique, qui donnait peu d’espoir de développement matérialiste il y a quelques années, a emprunté le chemin de la prospérité. Sa croissance moyenne sera de 6% cette année. Ce n’est pas encore la Chine qui reste à 7% après des années à 10% mais c’est bien supérieur au progrès anémique récent des pays de l’Europe et même de l’Amérique du Nord.

Donc on peut dire qu’à l’échelle planétaire la richesse est mieux répartie par l’ouverture des frontières. Cela ne doit en rien masquer un autre genre de tragédie qui se profile : la répartition scandaleuse entre les habitants de ces espaces développés ou qui se développent.

L’OMC et la Banque mondiale des dernières années ont mieux jouer leur rôle de justicier socio-économique mais elles n’ont pas le pouvoir, et c’est normal et souhaitable, de violer les indépendances nationales, elles aussi essentielles à l’équilibre et à la justice.

Donc si on n’a plus besoin d’ «anti » il faut que se multiplient les « alter » mondialistes. Et ceux-ci doivent influencer l’opinion de tous ces États qui négocient une plus grande liberté afin qu’ils travaillent aussi à un modèle de plus grande justice.

Bref ces prodigieux progrès économiques ne pourront se maintenir sans aller au-delà des motivations matérialistes si elles ne sont pas modulées par d’importantes préoccupations sociales et écologiques dans les situations alarmantes que l’on ne peut plus nier.

On peut dire que dans le contexte actuel, comme citoyen de notre nation et du monde, nos responsabilités sont plus grandes qu’à aucun autre moment de l’histoire. Penser global et agir local n’est pas qu’une banale maxime, c’est un devoir difficile qui commande connaissance et responsabilité.

Pour rendre service à son pays et à l’humanité, promouvoir le protectionnisme est complètement irresponsable : il est mort ou agonisant. Par ailleurs, promouvoir une liberté totale dictée par le matérialisme conduit à une vicieuse anarchie.

Les communistes chantaient : « l’internationale sera le genre humain. » La chanson était belle mais le système se révéla injuste et inefficace et il a implosé. On pourrait dire aujourd’hui : le national en coopération avec des institutions internationales de surveillance et de régulation sera le genre humain.

Les responsables politiques qui travaillent aux grands accords qui se profilent ont, sous le regard essentiel des populations qui doivent être informées, une énorme responsabilité.

C’est comme si on leur demandait de faire cheminer ensemble Karl Marx et Adam Smith. Cela n’est pas infaisable. Si les Européens après ces horribles épisodes barbares de 14-18 et 39-45 peuvent siéger en paix à Bruxelles et à Strasbourg, il n’est pas irréaliste de croire que l’OMC, la Banque mondiale et l’ONU peuvent arriver à gérer une croissance féconde, juste et durable.


Laissez un commentaire



23 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 août 2016

    Très déçu de cette vision mondialiste...
    À qui profite cette multitude de traités? Les gouvernements sacrifient leur souveraineté pour vendre quelques bricoles tout en inondant notre marché local de produits étrangers.
    Comme notre pouvoir d'achat a diminué, on achète le moins cher, cad des produits importés, on se complait dans une fausse apparence de richesse au détriment de la fermeture de nos industries.
    A moyens termes on est foutu. La balance commerciale va chez le diable,
    Ex: le fer on le raffine même plus on le vend en minerais. .. et bientôt les mineurs seront des chinois...
    Ce modèle économique n'est pas bon pour nous, à moins d'accepter une chute de notre niveau de vie au profit des multinationales et des pays en émergence, ... répartition de la richesse ...? mais surtout consolidation du 1% et une dénationalisation des peuples.
    Il faut réduire notre consumérisme, et accepter de payer plus cher nos produits locaux....sinon on deviendra tous des BS et personnes pour les financer !!!
    nous deviendrons des travailleurs à faible salaire et serons un tiers monde..alors les industries reviendront dans 50 ou 100 ans.... chacun son tour ?.
    Mais que restera t il du Québec, Canada, Occident ....?

  • @ Richard Le Hir Répondre

    28 mai 2016

    En voyage au Japon pour le G7 cette semaine, le premier ministre Trudeau a clairement exprimé lors d'un point de presse ses craintes de voir achopper le processus de ratification du PTP et a évoqué la perspective d'un retour aux accords bilatéraux. Ce développement survient au moment même où le FMI opère un virage à 180 degrés sur les mérites supposés de la mondialisation pour se ranger plutôt derrière la position très critique du Nobel d'économie Joseph Stiglitz.
    Neoliberalism: Oversold?
    Instead of deliveringgrowth, some neoliberal policies have increased inequality, in turn jeopardizing durable expansion
    http://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/2016/06/pdf/ostry.pdf

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mai 2016

    Ce que je retiendrai du texte de Bernard Landry : possiblement une meilleure compréhension du passé laborieux du Parti Québécois et de ses périodes de nationalisme enrhumé. Faut dire que, jusqu’au milieu de ma lecture, je croyais vraiment que l’auteur faisait de l’ironie. Puis j’ai enfin compris qu’il s’agissait plutôt d’un acte de foi, cette foi que l’on trouve depuis si longtemps chez les croyants de la sainte mondialisation.
    Je ne discuterai pas d’économie, d’autres l’ont fait d’excellente façon dans les commentaires précédents et ont proposé des ouvrages de pointe sur les conséquences réelles de la mondialisation passée, présente et future. Je ne ferai que trois observations.
    Comment peut-on concilier l’enthousiasme du texte de M.Landry avec l’échec lamentable de l’UE, la France étant l’ancien pays souverain le plus aliéné culturellement et économiquement par les mesures souvent fascisantes de cette utopie sans-frontiériste ? 1 Comment pourrait-on réconcilier, avec ce même enthousiasme, le dernier voyage du président étatsunien en Angleterre et en Allemagne avec l’idée d’un projet de souveraineté du Québec dans un hypothétique grand ensemble ultra-mondialisé ? Finalement, après une telle lecture, j’en viens à me demander comment les dirigeants du PQ perçoivent les grands efforts qui seront déployés dans la rencontre de Béziers, à la fin du mois, (sous le grand thème de la France à rebâtir) pour que la France ne se dilue pas définitivement dans un communautarisme moribond et une économie esclavagiste soumise aux grands traités internationaux sous l’oeil des puissants ?
    1. Jean-Claude Juncker a récemment relancé l’idée d’une armée européenne. (Le Monde, 10 mars 2016)

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2016

    Le dogme du libre-échange est de plus en plus contesté, et ce, mondialement:
    http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/471151/le-libre-echange-serait-il-arrive-a-la-fin-de-son-cycle

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2016

    Ce que je retiendrai du texte de Bernard Landry : possiblement une meilleure compréhension du passé laborieux du Parti Québécois et de ses périodes de nationalisme enrhumé. Faut dire que, jusqu’au milieu de ma lecture, je croyais vraiment que l’auteur faisait de l’ironie. Puis j’ai enfin compris qu’il s’agissait plutôt d’un acte de foi, cette foi que l’on trouve depuis si longtemps chez les croyants de la sainte mondialisation.

    Je ne discuterai pas d’économie, d’autres l’ont fait d’excellente façon dans les commentaires précédents et ont proposé des ouvrages de pointe sur les conséquences réelles de la mondialisation passée, présente et future. Je ne ferai que trois observations.
    Comment peut-on concilier l’enthousiasme du texte de M.Landry avec l’échec lamentable de l’UE, la France étant l’ancien pays souverain le plus aliéné culturellement et économiquement par les mesures souvent fascisantes de cette utopie sans-frontiériste ? 1 Comment pourrait-on réconcilier, avec ce même enthousiasme, le dernier voyage du président étatsunien en Angleterre et en Allemagne avec l’idée d’un projet de souveraineté du Québec dans un hypothétique grand ensemble ultra-mondialisé ? Finalement, après une telle lecture, j'en viens à me demander comment les dirigeants du PQ perçoivent les grands efforts qui seront déployés dans la rencontre de Béziers, à la fin du mois, (sous le grand thème de la France à rebâtir) pour que la France ne se dilue pas définitivement dans un communautarisme moribond et une économie esclavagiste soumise aux grands traités internationaux sous l’oeil des puissants ?
    1. Jean-Claude Juncker a récemment relancé l’idée d’une armée européenne. (Le Monde, 10 mars 2016)

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mai 2016

    Je ne veux pas trop péter les lunettes roses de l'honorable M. Landry mais étant donné que le modèle de consommation capitaliste actuel dépasse déjà les capacités auto-régénératives annuelles de la planète de plus de 30%, il me semble plus correct qu'il révise son dernier paragraphe pour dire: il n’est pas irréaliste de croire que l’OMC, la Banque mondiale et l’ONU peuvent arriver à gérer une DÉ-croissance (gracieuse) féconde, juste et durable de l'exploitation humaine des supports de la vie sur terre.
    Je ne lui tiens pas rigueur d'avoir occulté comme tant d'autres souverainistes qu'un état souverain commence par l'indépendance face aux banques en imprimant et contrôlant sa monnaie comme je crois me souvenir l'avoir entendu prôner par M. Parizeau jusqu'en 1992. Un état qui emprunte avec intérêts est l'équivalent logique d'un schème de Ponzi et toujours plus d'argent doit être créé pour faire rouler ce système sans égard aux biens disponibles ce qui entraine toujours plus d'inflation.
    Pour ses autres énoncés sans citation de justification à l'appui, on en reparlera plus tard, disons quand les 4 milliards d'humains qui n'ont pas d'électricité en auront ou vers 2050 quand on sortira le dernier poisson sauvage d'un océan.
    pol :-)

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2016

    @M. Cloutier,
    Je suis d'accord avec vous que Bernard Landry est un fervent indépendantiste, et j'ai beaucoup d'estime pour lui.
    Le discours néo-libéral ne cesse de nous marteler leur propagande sur les incroyables bienfaits de la mondialisation. Je veux bien croire que cela a fait reculer la pauvreté dans certains pays, mais cela s'est fait à notre détriment (Qui perd, qui gagne?). Oui, c'est vrai, je suis égoïste pour mon peuple.
    Sur ce point en particulier, j'ai une divergence de vue avec M. Landry. M. Landry est un économiste chevronné qui est en phase avec les livres d'économie des HÉC. Toutefois, sur le terrain, je constate que la réalité ne semble pas toujours concorder avec la théorie. C'est ce que j'ai tenté d'exprimer ici.
    Ceci étant dit, je suis d'accord avec vous que certains intervenants ici ont manqué de respect envers un grand québécois. Si par mes interventions, j'ai offusqué M. Landry, c'est bien par inadvertance, et je m'en excuse.

  • Pierre Cloutier Répondre

    11 mai 2016

    Réponse à Gaston Carmichael
    Personne ne vous reprochera d'avoir un esprit critique face à la mondialisation. Mais quand on attaque injustement mon ami Bernard Landry et qu'on lui fait dire des choses qu'il n'a pas dites, je réagis. On ne fera pas l'indépendance pour mettre des clôtures de barbelés à nos frontières pas plus qu'on ne laissera l'argent faire la loi partout. Je connais Bernard Landry et je sais que contrairement à beaucoup d'autres chefs du PQ, c'est un militant indépendantiste dévoué et actif. Je n'accepterai jamais qu'on puisse l'attaquer injustement de la sorte.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2016

    «Vous croyez sincèrement qu’un Québec souverain et indépendant devrait fermer ses frontières et vivre en autarcie comme la Corée du Nord ?»
    Là, vous faites dans le sophisme, M. Cloutier. Entre le mondialisme effréné qui subordonne les intérêts des nations à celles des oligarques financiers, et la Corée du Nord, d'autres choix sont possibles.
    Avant tous ces accords de libre échange et la mondialisation, est-ce qu'on vivait en autarcie? Est-ce que le commerce international n'existait pas?
    Il n'y a pas grand chose de nouveau avec les accords de libre-échange. Avant ce "grand pas en avant", le commerce international était régulé par le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade). Chaque nation avait le contrôle sur ce qui pouvait entrer chez eux, et à quelles conditions. Chacun pouvait imposer des tarifs ou des droits afin de protéger ses industries locales, et tous les emplois y étant associés.
    C'était l'époque des trente glorieuses. Cela a quand même produit de remarquables résultats. Toutefois, cette souveraineté des nations déplaisait souverainement aux grands groupes économiques qui percevaient les nations comme des empêcheurs de tourner en rond.
    Ils ont donc investi le politique afin de faire changer les règles du jeu. C'est ainsi que le GATT s'est transformé en libre-échange. Maintenant, en haut de la chaîne alimentaire économique siège l'OMC, la Banque Mondiale, et tribunaux internationaux qui arbitre les conflits. Ensuite, viennent les nations.
    Qui a gagné? Qui a perdu?
    Il est communément admis que par rapport aux trente glorieuses, l'écart de revenus entre les riches, les moyens, et les pauvres s'est considérablement élargi. La richesse est maintenant concentré à un nombre limité d'oligarques financiers qui peuvent maintenant compétitionner d'égal à égal avec les nations. Les nations sont maintenant asphyxiées économiquement.
    Est-ce vraiment un progrès extraordinaire comme le prétend M. Landry?
    Je me réserve donc le droit d'avoir un esprit plus critique.

  • Pierre Cloutier Répondre

    10 mai 2016

    J'ai lu les commentaires négatifs faits par certains concernant ce qu'a écrit Bernard Landry et je trouve cela complètement injuste et enfantin.
    Les 2 phrases clefs du texte de Bernard Landry sont les suivantes :
    "Pour rendre service à son pays et à l’humanité, promouvoir le protectionnisme est complètement irresponsable : il est mort ou agonisant. Par ailleurs, promouvoir une liberté totale dictée par le matérialisme conduit à une vicieuse anarchie.
    Les communistes chantaient : « l’internationale sera le genre humain. » La chanson était belle mais le système se révéla injuste et inefficace et il a implosé. On pourrait dire aujourd’hui : le national en coopération avec des institutions internationales de surveillance et de régulation sera le genre humain"
    Vous croyez sincèrement qu'un Québec souverain et indépendant devrait fermer ses frontières et vivre en autarcie comme la Corée du Nord?
    Où voyez-vous dans le texte de Bernard Landry une attaque frontale contre l'indépendance de la patrie? Pourtant c'est exactement le contraire que l'ex premier ministre dit : "le national - c'est-à-dire l'État, la nation, la souveraineté, l'indépendance - en coopération avec les institutions internationales de surveillance et de régulation sera le genre humain".
    Ni protectionnisme ni vicieuse anarchie causée par le matérialisme, mais indépendance des nations et coopération internationale.
    Où est le problème?

  • Marcel Haché Répondre

    10 mai 2016

    Cela s’était passé un midi à l’Université de Montréal. L’UQAM n’existait pas encore et René Lévesque n’avait pas encore fondé son mouvement, qui allait devenir le P.Q.
    Ce midi-là, Bernard Landry était l'invité du jour.C'était un de ces « jeunes » qui gravitait déjà dans l’entourage de René Lévesque. Il était venu nous faire la leçon, à toute la gang du R.I.N. du campus, nous qui n’étions pas loin d’être la seule gang de séparatistes du Québec.
    René Lévesque était alors un immense personnage, qui n’avait pas besoin de la « Souveraineté » et encore bien moins de cette inconcevable « Indépendance » pour laquelle s’excitaient les plus impatients…
    René Lévesque n’avait pas besoin des indépendantistes pour être l’immense personnage qu’il était devenu. Mais lui et tout son entourage se sont aperçus assez rapidement que, pour rester l’immense personnage qu’il était, cela valait la peine de mieux comprendre ce qu’avaient déjà compris ces maudits separatists…
    Toute une génération de politiciens (Lévesque, Landry itou, Trudeau, oui, oui, le triste ti-P.E.T., l’anti-Nous le plus enragé de tout le Québec), tous ont cru fermement et fait croire servilement que le passé le plus noir de la deuxième grande guerre appartenant aux nationalistes, et l’avenir le plus radieux appartenait aux « grands ensembles », et non pas ici à cet incroyable et abominable « repliement » sur soi des séparatistes.
    Nous avons maintenant les deux pieds bien dedans cet avenir radieux, provenant de tous ces midis-là d’il y a longtemps…La gang à Couillard, plus radieuse encore que la gang à Charest, porte le flambeau de la mondialisation. Et, comme naguère saint ti-Pet du Canada, Couillard traite de haut tous ceux qui soufflent sur les braises de l’âme québécoise, cependant que les perroquets-citoyens du P.Q. se taisent.
    Du moins Vigile ne se tait pas.
    Mon œil les « grands ensembles ». Il n’ y a qu’à voir Montréal maintenant.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2016


    Bernard Landry est égal à lui-même. De l'Aléna à aujourd'hui. Du temps où il était ministre des finances, il a poursuivi le déficit zéro avec l'« Épouvantail » Bouchard. Du temps où il était premier ministre, c'était d'être un bon gouvernement. Le projet de pays, il ne s'en est jamais vraiment soucié s'il a un jour su ce que c'était. Prendre le pouvoir pour être un bon gouvernement. Quelle tromperie!

    Comme un grand nombre de Péquistes, Landry est toujours partisan pour attendre que les Québécois-es soient prêts à voter pour un pays avant de parler de référendum. C'est à mourir de rire que pour un grand nombre de ces tripoteux souverainistes, la vente du pays du Québec avec un audacieux et stimulant projet pour renouveler l'Occident politique et socio-économique, ce que tous les citoyens désirent, ne soit toujours pas l'essentiel de l'action du Parti québécois. Attendre que les Québécois-es soient prêts ou les convainquent du besoin d'un référendum! Le monde à l'envers. La charrue devant les bœufs! Quelle misère!
    Il y a des politiciens qui toute leur vie n'ont pas été dans le bon parti, ni bien servi la cause qui les nourrissait. On appelle ça opportunistes! Et ils sont encore dans le décor et se tiennent prêts à bouffer le prochain leader, ce qu'ils n'auront pas de difficultés à faire étant donné leur notoriété surfaite, leur maladie d'être dans l'antre du pouvoir, et le peu de vision, de profondeur, de caractère et de stratégies des candidats qui semblent s'annoncer.
    Tant qu'on voudra faire un pays sans un projet audacieux et prometteur pouvant rallier un bon 60% de la population, et sans avoir peur de dire qu'il y aura une élection-référendaire sinon un référendum sur ce projet, on leurre les souverainistes. Au temps du vote, ces derniers diront non merci! Plus personne ne va voter pour un parti qui ne sait pas où il va et qui a peur de parler du pourquoi il existe au lieu d'insister sur les incroyables opportunités qui s'offrent à lui pour le justifier.
    Sincèrement, le Parti québécois ne dispose à l'heure actuelle d'aucune des quatre clés essentielles à la vente du pays auprès des Québécois-es, soit un projet, une stratégie, un leader et une équipe. Tout est du brouillon dans ce parti. Peut-être vaudrait-il mieux faire une alliance avec la CAQ pour nous délivrer des libéraux... à moins de fonder le Nouveau parti québécois pour se débarrasser une fois pour toutes du bois mou et vert qui éteint progressivement l'espoir du pays.
    Pourtant je persiste à croire que le pays du Québec demeure toujours quelque chose d'assez facile à réaliser à moyen terme avec les outils ci-haut mentionnés.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2016

    L’appui au projet mondialiste de M. Landry ne date pas d’hier:
    « Le ministre québécois des Finances Bernard Landry suggérait [...], dans une entrevue au National Post, qu'une union monétaire nord-américaine constituerait une suite logique à l'accord de libre-échange continental en vigueur depuis quelques années. »
    http://www.quebecoislibre.org/990206-2.htm
    Il ne faut pas oublier non plus le forum de 2003 « Au-delà du libre-échange : consolider l’Amérique du Nord» à l’initiative du Gouvernement de Bernard Landry(!) via le Fonds Jeunesse Québec … Les conférenciers : Louise Beaudoin, Henri Massé (président de la FTQ), Louise Harel et Pauline Marois…
    https://web.archive.org/web/20100709202115/http://www.fina-nafi.org/fr/conf03/img/cahier.pdf
    Rappelons que Gilles Duceppe désire voir un Québec souverain (sic) dans une union Nord-américaine similaire à l'Union Européenne:
    https://www.youtube.com/watch?v=gjTCch3rG20
    Il a même participé en 2008 à une simulation parlementaire nord-américaine!
    http://web.archive.org/web/20101215204355/http://www.fina-nafi.org/fr/triumvirat08/bulletin.asp?langue=fr&menu=triumvirat08
    Était présents aussi à cette simulation feu Jack Layton et Pierre-Marc Johnson…
    Ce dernier joue un rôle incontournable: négociateur en chef pour le Québec dans le cadre des négociations concernant l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (voir http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/commissions/ci/mandats/Mandat-16927/index.html )
    et membre d'un comité (soutenu par le Council on Foreign Relations) prônant cette fameuse communauté nord-américaine. (http://i.cfr.org/content/publications/attachments/NorthAmerica_TF_final_fr.pdf)
    Enfin, même Lucien Bouchard ne semble pas s’opposer à ce projet :« ‘’Quels sont les arrangements institutionnels de rechange qu’il faut concevoir […] pour traiter […] des mesures stratégiques d’envergure régionales propres à assurer un régime efficace […] dans le nouvel ordre mondial?’’
    Nous serions sages de nous tourner vers l’Europe pour voir un modèle d’intégration des villes-région au paysage politique et institutionnel. »
    Lucien Bouchard "Québec dans le nouvel ordre mondial", Disponible via https://www.bibliotheque.assnat.qc.ca/DepotNumerique_v2/AffichageNotice.aspx?idn=16448

    Il y aurait sans doute une enquête à mener sur la présence de la pensée mondialiste au sein du PQ et au Bloc...

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    8 mai 2016


    Sur le thème incontournable de la doctrine du souverainisme.
    Vigile a créé un onglet : http://vigile.quebec/Souverainete
    Dans cette rubrique on retrouve quelques textes de Jacques Sapir, celui qui à notre avis, a le mieux approfondi le thème de la souveraineté et de sa doctrine indispensable : le souverainisme. À lire absolument :
    http://vigile.quebec/Souverainisme
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mai 2016

    Je suis stupéfait par l'argumentaire de Bernard Landry et j'en viens à me demander si nous luttions pour la même cause!
    Une conclusion s'impose, le prochain chef du Parti Québécois doit être élu à l'issu du congrès national de 2017 afin que tous les militants sachent quelles sont les valeurs portées cette personne. Il doit y avoir une parfaite symbiose entre les valeurs du chef et celles du parti car la souveraineté est précisément nécessaire pour se prémunir contre les excès de la mondialisation.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    7 mai 2016

    Mon cher Bernard,
    Nous ne sommes plus en 1995.
    La mondialisation n'a pas tenu ses promesses. En effet, elle aura entraîné dans son sillage un cortège de délocalisations, l’effondrement des classes moyennes, la financiarisation et la désindustrialisation des économies des pays développés, la multiplication des bulles spéculatives, la crise financière de 2008, l’effondrement de la croissance, l’aggravation marquée de l’endettement des États, etc., qui sont autant de phénomènes à l’origine de tensions politiques intérieures et inter-étatiques de plus en plus difficiles à gérer, et qui menacent l’unité des États et la stabilité de leurs frontières.
    Dans le processus, le clivage traditionnel droite/gauche ne correspond plus à aucune réalité. S'y est substitué un clivage mondialisme/souverainisme qui rend caduc au Québec le clivage fédéralisme/séparatisme.
    Ton texte donne à penser que tu t'inscris résolument dans la mouvance mondialiste. Corrige-moi si j'ai tort.
    Es-tu familier avec les écrits de Jacques Sapir sur l'opposition du souverainisme au mondialisme ?
    Richard

  • Lise Reid Répondre

    7 mai 2016

    Très sceptique face à vos propos. Avec toutes ces délocalisations-pour payer le plus bas salaire possible-il me semble que la richesse va toujours dans les mêmes poches de riches et la pauvreté s'étend. Sans parler d'absence de démocratie lors de ces prises de décision-décisions souvent prises dans le secret. Donc liberté et richesse à sens unique.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mai 2016

    M. l'ex-Premier Ministre du Québec Landry,
    Intéressant votre texte, j'aimerais aussi vous entendre sur le projet d'abolir la frontière (la douane) entre le Québec, le Canada et les USA pour avoir une vraie liberté de circulation des personnes au nord du Mexique. Il me semble que c'est le choix logique et que le Gouvernement Canadien et Américain devrait entamer des discussions à cette fin le plus rapidement possible et s'aligner sur des normes communes pour la sécurité et l'acceptation d'immigrants à l'arrivée au frontière sur le territoire nord-américain.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mai 2016

    TAFTA : dangers et escroqueries du libre-échange
    http://www.wikistrike.com/2016/05/tafta-dangers-et-escroqueries-du-libre-echange.html
    ''Historiquement, le libre échange a toujours été une escroquerie. L'histoire de Venise et de l'Empire britannique démontrent de façon incontestable que le mot n'est qu'un terme trompeur derrière lequel se cache une volonté de colonisation politique qu'imposent les puissants à leurs victimes. Aux derniers, les puissants font croire qu'ils y gagneront en emplois alors que tous les chiffres démontrent exactement le contraire.'' ...

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mai 2016

    Landry... le «souverainiste»... plutôt le mondialiste. Quand il défend pas les frontières ouvertes et l'immigration de masse, il défend la prise de pouvoir économique des multinationales sur les nations et les États.
    Quel imposteur cet homme... dire qu'il a déjà été membre (ou fait imploser?) l'Ordre de Jacques Cartier...

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mai 2016

    Mondialisation et asservissement ou indépendance et coopération. Il faudra choisir.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mai 2016

    Effectivement, avec la mondialisation et les accords de libre-échange, il y en a qui s'en mettent plein les poches. Malheureusement, cela engendre quelques dommages collatéraux.
    Mabe Canada (ex-Camco): 1,400 emplois délocalisés
    Électrolux: 1,300 emplois délocalisés
    Que sont devenus ces travailleurs d'Electrolux.
    Aveos: 1,800 emplois délocalisés
    Bombardier: 75 emplois délocalisés au Texas
    Bombardier délocalise aussi au Mexique en Inde, et au Maroc
    Novelis: 160 emplois déménagent de Jonquière en Chine
    BRP: 500 emplois déménagent de Valcourt vers le Mexique
    IHD: 330 emplois déménagent de Montréal vers les É-U
    Energizer ferme son usine de Montréal: 430 emplois
    Mueller: 71 emplois de St-Jérôme prennent le chemin des ÉU

    Etc...

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    4 mai 2016


    Le Globalisme c'est le politique qui se dissout dans l'économique. Ce qui n'est pas sans conséquences. Dans cette perspective, on a intérêt à connaître les analyses de Jacques Sapir, celui qui maîtrise le mieux la doctrine souverainiste (JCPomerleau) :
    .....
    Nations et Globalisation
    par Jacques Sapir · 30 avril 2016
    Texte devant faire partie d’un dossier sur la place des États dans le processus de globalisation
    (...)
    Et, la liberté du « Peuple » dans le cadre de la « Nation » s’appelle justement la souveraineté. C’est pourquoi elle est essentielle à l’existence de la démocratie. La souveraineté est une et elle ne se divise pas, n’en déplaise à d’aucuns, même si ses usages sont à l’évidence multiples. Or, si une communauté politique n’est plus maîtresse de son destin, et c’est le cas quand on est face à des pouvoirs supranationaux, il ne peut plus y avoir de démocratie en son sein. Et, en conséquence, on ne peut y déterminer un « bien commun »
    (...)
    Certes, il est des Nations souveraines qui ne sont pas démocratiques, mais nulle démocratie n’a pu naître là ou l’on est privé de souveraineté. Toute tentative pour constituer un espace de démocratie institue en réalité un espace de souveraineté. Ces deux notions sont ici indissolublement liées.
    (..)
    Cette volonté farouche de faire disparaître du champ politique le principe de la souveraineté induit une volonté de faire disparaître aussi le principe de démocratie. Mais, ce faisant, on détruit aussi un lien social de la plus grande importance. Dès lors, il ne faut plus s’étonner de ce que la société glisse vers l’anomie, et la guerre de « tous contre tous ». Il n’est donc pas étonnant que l’on se réveille, comme en cet été 2014, avec des fragments de notre société qui ne se pensent plus comme Français avant tout, mais comme musulmans ou juifs, comme « noirs » ou « blancs », bref, cette montée du communautarisme qui ronge aujourd’hui le « vivre ensemble ». Mais, il y a surtout une dimension profondément française qui est un mélange de haine de la Nation, de culpabilité rentrée, et de ce passé rance qui nous vient de 1940. Fuyons donc la France disent-ils tous ces beaux esprits, et allons nous perdre dans cette masse informe qu’est aujourd’hui l’Union européenne, fusse au prix d’un abandon de la démocratie et de la souveraineté.
    (...)
    http://russeurope.hypotheses.org/4913