Vote et corruption

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Et c'est une Libérale qui le dit...






Ainsi 6 québécois sur 10 disent, selon un sondage Léger, que le PLQ est le parti le plus corrompu au Québec. Le plus étonnant dans cette affirmation est que des électeurs en aussi grand nombre aient voté, en 2014, pour ce même parti.


Voter par défaut


Et si le cynisme ambiant n’était pas seulement dû aux mœurs douteuses de certains dirigeants qui nous gouvernement, mais aussi aux électeurs qui s’indignent publiquement de la corruption et, une fois dans l’isoloir, ils votent, en se pinçant le nez, pour ceux qui les répugnent.


Certes, à l’élection de 2014, il y a eu la stratégie électorale désastreuse du PQ et l’épouvantail de la cage à homards brandi par Philippe Couillard, mais cela n’explique pas tout, car l’enjeu de la corruption avait monopolisé la scène politique au Québec depuis 2009. Comment expliquer, donc, que le PLQ soit le seul à avoir fait des gains significatifs à cette élection, comparativement à celle de 2012 (+ 396 103 voix, 41,52 % de votes contre 31,20 %, et 70 députés contre 50) ?


Je vous vois venir. Ces résultats sont le fruit de la division du vote souverainiste, mais aussi parce que les fédéralistes n’avaient pas de solution de rechange. Bon nombre d’entre eux ont été obligés de voter libéral, par défaut, en fermant les yeux sur la corruption, un enjeu qui devenait secondaire face à la menace d’un hypothétique référendum sur la séparation du Québec. Le récent réalignement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) cassera-t-il ce moule? Il est trop tôt pour le dire.


Sortir du déni


Alors, quand 60 % des répondants au sondage Léger, réalisé entre le 7 et le 10 novembre dernier, disent que les problèmes de corruption sont aussi importants, aujourd’hui, sous le gouvernement Couillard, que sous celui de Jean Charest, que doit-on en conclure à l’horizon de la prochaine élection de 2018?


Loin d’être un simple problème de perception, la corruption est désormais un problème systémique qu’il faut éradiquer. La démonstration en est faite par la commission Charbonneau et par les différents scandales entourant le PLQ. Le dernier en date a été révélé par l’émission Enquête sur l’enrichissement des collecteurs de fonds libéraux à même les fonds publics, grâce à un stratagème qu’ils ont implanté à la Socié­té immobilière Québec.


Et puis il y a le remboursement de plus d’un demi-million de dollars par le PLQ au Directeur général des élections du Québec, preuve qu’il a recueilli des contributions financières illégales. Les libéraux ne pourront pas se cacher indéfiniment derrière de fausses excuses de ce genre «Je ne suis pas au courant» ni attendre, fatalement, les futures révélations d’Enquête pour découvrir les prochains scandales.


Le PLQ, jadis une institution qui se respectait, doit sortir de cette logique du déni et balayer devant sa propre porte au lieu de balayer les allégations de corruption sous le tapis. Son image de marque a été profondément endommagée et de nombreux libéraux ne s’y reconnaissent même plus. La saignée de son membership, à hauteur de 30 000 adhérents est la preuve tangible de cette désertion.


À l’aube de son 150e anniversaire, le PLQ doit sortir de ce cercle vicieux du serpent qui se mord la queue s’il veut encore prétendre retrouver un semblant de fierté pour ses membres, pour ses sympathisants et pour le Québec.



 




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