La diplomatie des carnets de chèques

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Qu'en est-il de Couillard?





Le Québec a récemment accueilli une conférence sur la radicalisation où il a été question de tout, sauf de l’islamisme radical. Pas étonnant que l’une des questions qui hantent bien des esprits touche la collusion des décideurs politiques occidentaux avec les roitelets d’Arabie saoudite et du Qatar, les deux mamelles qui financent, à coups de milliards de dollars, l’expansion de l’idéologie salafiste à travers le monde.


Combien de fois vous êtes-vous demandé pourquoi nos dirigeants politiques ont fermé les yeux pendant tant d’années sur l’expansion de l’islamisme radical? Pourquoi ont-ils laissé libre cours aux idéologues du pétro-wahhabisme pour endoctriner nos jeunes, propager la haine et lancer les appels au djihad?


Pourquoi ont-ils choisi l’islamisme au lieu de l’islam? Pourquoi ont-ils reconnu comme interlocuteurs privilégiés les groupes salafistes qui prônent la burqa et la charia et qui veulent saper la démocratie au lieu d’écouter les musulmans démocrates qui vivent l’islam sereinement et qui s’intègrent harmonieusement dans leur société d’accueil?


Le choix de l’Occident


Dans un ouvrage-choc qui vient de paraître en France, Nos très chers émirs, Christian Chesnot et Georges Malbrunot remontent la filière du finan­cement de l’idéologie salafiste et du terrorisme. Ils dévoilent, à travers une enquête menée en France et au Moyen-Orient, les dessous de ces liaisons dangereuses qu’entretiennent des politiciens français avec les émirs d’Arabie saoudite et du Qatar.


Ces révélations troublantes ont provoqué un véritable séisme politique dans l’Hexagone. Une commission d’enquête est réclamée pour faire la lumière sur ces allégations gravissimes qu’elles sous-tendent et qui accusent nommément des députés, d’anciens ministres et premier ministre qui auraient sollicité de ces pétromonarchies des cadeaux et des avantages, en contrepartie de «loyaux services».


On savait que l’influence des émirs du Golfe était très grande grâce à leur diplomatie des carnets de chèques qui visait les politiciens au sommet des États (France, Royaume-Uni, États-Unis, Afrique, etc.) et des organisations internationales, mais on était loin de soupçonner l’étendue d’une telle promiscuité.


Les émirs du Golfe savent qu’ils peuvent tout acquérir en Occident et pas seulement les châteaux, l’alcool et les femmes. Ils savent surtout que des élites politiques, de droite comme de gauche, sont facilement achetables. D’ailleurs, ils ne se sont pas gênés pour financer la construction de mosquées en Europe et pour y dépêcher leurs imams salafistes en toute impunité.


Faire des compromis


Ils savent aussi que les dirigeants occi­dentaux sont prêts à toutes les compromissions pour leur vendre les armes dont ils n’ont pas besoin, mais qu’ils refilent aux groupes djihadistes en Syrie et en Iraq. Le Canada n’est pas en reste avec son contrat de 15 milliards de dollars de fourniture d’armes à l’Arabie saoudite.


«La grande erreur historique, dont nous payons le prix aujourd’hui, reste le soutien occidental à l’Arabie saoudite, a dit Salman Rushdie (L’Express, 22 juillet 2015). Avant que cette dynastie soit consacrée grande maîtresse planétaire du pétrole, le wahhabisme n’était qu’une secte microscopique dénuée de la moindre influence. Mais sa richesse colossale lui a permis de propager, pendant des générations et dans le monde entier, sa vision de l’islam. Et voilà sa croyance fanatique érigée en norme religieuse mondiale.» Bien dit!




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