Volte-face sur le port du masque non médical

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Qui faut-il croire : Horacio « tartelettes » Arruda ou le reste des pays occidentaux ?


Après avoir répété pendant des semaines que le port du masque non médical n’était pas utile pour freiner la propagation du coronavirus, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, Theresa Tam, soutient désormais que cela peut aider. 


Elle explique ce changement de cap, effectué conjointement avec ses homologues des provinces et des territoires, par le fait que de récentes études documentent la propagation de la maladie par des personnes qui n’éprouvent aucun symptôme. 


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«Il est [maintenant] clair que la transmission du virus se fait par des personnes infectées juste avant qu’elles ne développent des symptômes [...] ou par d’autres qui n'en développeront pas», a dit la Dre Tam lundi. 


Elle a cité en exemple des études menées sur des personnes ayant séjourné sur le bateau de croisière Diamond Princess et dans des établissements de soins de longue durée. Or la science n’est pas définitive sur la question, a-t-elle insisté, et les meilleures façons de se prémunir de la COVID-19 restent la distanciation sociale et le lavage de mains. 


«On ne veut pas donner un faux sentiment de sécurité et que les gens se disent ‘’Si je porte un masque, ce n’est pas nécessaire de pratiquer l'éloignement physique’’», a martelé le Dr Howard Njoo, adjoint de la santé publique du Canada. 


Même son de cloche du côté du directeur de la santé publique du Québec, Dr Horacio Arruda, qui a rappelé de son côté qu’il faut manipuler avec soin le masque. 


«Le danger, c’est qu’on abandonne les autres éléments et qu’on pense qu’avec un masque en tissu qu’on a fait à la maison, on est bien protégé», a-t-il soutenu. 


Dans ce contexte, le comité consultatif spécial sur la COVID-19, qui regroupe la Dre Tam et ses homologues provinciaux, a donc joué de prudence. Plutôt que de faire la recommandation formelle d’arborer le masque, on se contente de reconnaître que cela peut servir de «mesure supplémentaire» de précaution. 


Le masque non médical, qui peut prendre la forme d’un bandana, peut contribuer à protéger ceux qui se situent près de celui qui le porte, mais pas le porteur du masque. On souligne qu’il peut s’avérer particulièrement judicieux d’en mettre un dans les endroits où il est difficile de garder deux mètres de distance avec les autres, comme dans les transports publics et à l’épicerie. 


Le port du masque est vite devenu répandu dans d'autres pays comme la Chine et la Corée du Sud. Aux États-Unis, les autorités sanitaires conseillent de s’en munir en public depuis le weekend dernier. 


Rappelons que les masques médicaux, tels que les N95, sont réservés au personnel médical de première ligne. 



Pas une «solution miracle»     


Sauf que les masques seuls ne sont pas «la solution miracle» contre la pandémie de COVID-19, a prévenu lundi l’Organisation mondiale de la santé.       


Leur usage généralisé dans la population n'est justifié qu'en cas d'accès limité à l'eau pour se laver les mains, ou lorsque la distanciation physique est difficile, a estimé le patron de l'OMS.      


«Il n'y a pas de réponse binaire, pas de solution miracle. Les masques seuls ne peuvent juguler la pandémie de COVID-19», a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus au cours d'une conférence de presse virtuelle depuis Genève.      


En date de lundi, 15 822 cas de coronavirus étaient recensés au Canada et 293 personnes en étaient décédées.      


- Avec l'Agence France-Presse