Visite au Canada: Carles Puigdemont se tourne vers la Cour fédérale

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Quels sont les motifs exacts du refus ?


MONTRÉAL | L’ex-président catalan Carles Puigdemont, qui tente depuis plusieurs mois de venir au Canada, va finalement se tourner vers la Cour fédérale pour contester le refus d’Ottawa de lui octroyer une Autorisation de voyage électronique (AVÉ) pour entrer au pays.


L’avocat Stéphane Handfield a confirmé mardi que son client, M. Puigdemont, va contester devant la Cour fédérale la décision de ne pas lui accorder cette autorisation qui lui permettrait d’entrer au Canada et ainsi de répondre à l’invitation de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal.


Refusant de parler des cas particuliers, un porte-parole d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a fait savoir que «les AVE sont évalués par des agents d'immigration bien formés sur la base des informations fournies par le client. Chaque application est traitée au cas par cas conformément aux lois sur l'immigration».


«Les raisons pour lesquelles une personne peut être jugée interdite de territoire comprennent la criminalité, un grave problème de santé, le fait d'avoir menti dans sa demande ou pendant une entrevue», a-t-il ajouté.


Mardi, le premier ministre François Legault a demandé des éclaircissements. «Je reste perplexe. Moi, je voudrais que le gouvernement du Canada nous explique pourquoi il refuse de donner ce visa-là», a-t-il soutenu.


Sa ministre des Relations internationales, Nadine Girault, a rappelé que c’est «une décision fédérale. Maintenant, on est très surpris, on va demander des explications».


«C’est très surprenant, a-t-elle ajouté [...] On a le respect de la démocratie ici, moi j’aurais trouvé ça un peu normal dans le fond qu'on puisse accepter»


De leur côté, le Parti québécois et Québec solidaire ont déploré le refus d’Ottawa d'accueillir le leader indépendantiste catalan, tout en réclamant des explications.


Pour sa part, la SSJB n’a pas hésité à s'écrier «Honte! Honte au Canada!»


«Par cette décision, Ottawa se trouve à accréditer l’acte de criminaliser la démocratie ; criminaliser l’exercice par un peuple de son droit universellement reconnu à disposer de lui-même», a-t-on précisé.


À l’invitation de la SSJB, Carles Puigdemont devait entreprendre une tournée initialement prévue en avril. Elle a été repoussée à plusieurs reprises.


Rappelons que l’ancien président catalan a fui l’Espagne pour la Belgique en 2017 après la déclaration d’indépendance de la Catalogne, jugée illégale par l’État espagnol.


De plus, la justice espagnole a lancé il y a deux semaines un nouveau mandat d'arrêt international contre Carles Puigdemont pour «sédition et détournements de fonds publics», en plus de condamner neuf des douze hauts responsables du mouvement souverainiste catalan à des peines allant jusqu’à 13 ans de prison pour le référendum du 1er octobre 2017.


En Belgique, les avocats de M. Puigdemont ont annoncé mardi leur intention de contester la demande d'extradition de Madrid. L'audience a toutefois été remise au 16 décembre.




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