Vérités et mensonges

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Couillard et le syndrome de Pinochio





Véritable boulet dont Philippe Couillard est incapable de se défaire, la vente controversée de RONA à l’américaine Lowe’s revient le hanter. À l’aube d’une autre rentrée parlementaire qui s’annonce houleuse pour les libéraux, les partis d’opposition refusent avec raison de lâcher le morceau.


Disant chercher la «vérité» quant aux circonstances politiques entourant cette vente, ils exigent d’entendre en commission l’ex-ministre responsable du dossier, Jacques Daoust, de même que Jean-Louis Dufresne, chef de cabinet du premier ministre.


Le refus signifié hier par les libéraux était pourtant prévisible. À la fin de l’été, M. Couillard répétait d’ailleurs que pour lui, «le dossier est clos». Bref, pas question de replonger le bras dans le même tordeur.


Or, qu’il le veuille ou non, le bras du gouvernement est déjà dans le tordeur. D’autant plus que la commission parlementaire spéciale chargée le 25 août dernier de faire «toute la lumière» sur le dossier n’aura fait qu’ajouter de nouvelles couches à l’énigme.


Les mêmes questions


Au terme des témoignages, les mêmes questions demeuraient sans réponse. Que savait vraiment Philippe Couillard des circonstances ayant mené à la vente de RONA? Que savait-il ou non de la décision étonnante prise en 2014 par Investissement Québec (IQ) de vendre son bloc restant d’actions de RONA, se délestant ainsi de sa précieuse «minorité de blocage»?


Le questionnement reste parce que la décision d’IQ paverait la voie au passage de RONA sous propriété étrangère. Mais aussi, parce que la vente par IQ d’un bloc aussi stratégique d’actions reniait la décision prise en 2012 par le gouvernement Charest de recommander fortement à IQ l’achat de ce même bloc dans le but précis de protéger ce «fleuron» québécois.


Dans l’énigme RONA, il reste donc à connaître l’essentiel. À savoir qui, au gouvernement, aurait donné le «OK» politique final à cette vente? Était-ce le chef de cabinet de Daoust, son ministre ou le bureau du premier ministre?


Toile d’araignée


Sur le plan politique, du moment où l’énigme RONA se résume à une longue série de versions irréconciliables, le problème est réel. Le dossier étant «clos» pour le premier ministre, les électeurs risquent toutefois de ne jamais savoir, du moins avec certitude, «qui dit vrai» et «qui dit faux».


Face à cette toile d’araignée où vérités et mensonges s’entrecroisent depuis des mois, le doute s’est installé à demeure. À preuve, même si Daoust et Dufresne témoignaient en commission, une troublante impression de cachotteries en serait fort probablement le résultat.


En même temps, le gouvernement continue de se prendre les pieds à répétition dans des controverses qu’il nourrit lui-même. Que ce soit par sa gestion de crise erratique. Ou encore, par ses propres décisions mal avisées qui les ont enfantées.


Pis encore, dès qu’il est question d’éthique, d’intégrité ou de transparence, le gouvernement Couillard s’autopeluredebananise comme s’il n’avait toujours rien appris de l’ère Charest.


Après l’«affaire» Bolduc, l’«affaire» Hamad ou l’«affaire» Normandeau, l’énigme RONA en est la énième démonstration.




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