Vent de colère à Saint-Ambroise-de-Kildare

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Réflexe essentiel de survie : la base cherche à reprendre le contrôle de son institution

Le 18 août prochain se tiendra à Saint-Ambroise-de-Kildare, dans Lanaudière, un événement plutôt rarissime dans l’histoire et le fonctionnement du Mouvement Desjardins : une assemblée générale extraordinaire des membres de six localités regroupés au sein de la Caisse de Kildare afin de procéder à un vote sur la destitution de l’ensemble du conseil d’administration.

Cette assemblée générale extraordinaire fait suite à une démarche entamée après l’assemblée générale annuelle tenue le printemps dernier lors de laquelle le processus démocratique a fortement été entaché alors que, par diverses manoeuvres, le conseil d’administration a délibérément tenté de brimer le droit de s’exprimer des membres. Surtout, devant un enjeu aussi sensible que la fermeture de deux centres de service, soit ceux des municipalités de Sainte-Marcelline-de-Kildare et de Sainte-Béatrix, la présidente a refusé le droit à l’assemblée d’en appeler de la décision.

C’est ainsi qu’un mouvement de contestation s’est mis en branle et qu’une requête visant à tenir une assemblée de destitution a permis de recueillir pas moins de 1000 signatures de membres alors que seulement 650 étaient requises. Par cette destitution, les membres signataires de la requête ont pour objectif de pouvoir remplacer les dirigeants actuels par des individus plus à même de représenter leurs intérêts, de permettre la réouverture de ces points de service et d’éviter la fermeture des autres qui sont déjà dans le collimateur.

Une situation qui n’est pas unique

Notre région n’est pas la seule dans cette situation. Selon des chiffres qui ont récemment circulé dans les médias, Desjardins a fermé, entre 2010 et 2014, 210 guichets et points de service ainsi que 427 guichets automatiques un peu partout au Québec. Au-delà de la démarche des membres de Kildare et nonobstant sa réussite, cet état de fait va à l’encontre des valeurs et principes défendus par l’institution et de son rôle joué au sein des communautés locales.

Nous comprenons que Desjardins doit faire face à des impératifs propres à l’environnement des entreprises du secteur bancaire et financier. D’un autre côté, Desjardins s’est de tout temps défini et reconnu comme un mouvement coopératif qui se distingue des autres entreprises bancaires qui ont pour seul objectif le rendement financier au profit des seuls actionnaires. Autres traits distinctifs de Desjardins qui ont contribué à en faire le premier groupe financier du Québec : son enracinement territorial comme moteur de développement économique et les principes démocratiques qui guident l’orientation que doit prendre chacune des Caisses. Depuis quelques années déjà, ces principes tendent à perdre de leur importance aux yeux des dirigeants de certaines Caisses au profit du rendement financier, ce qui a fait dire à son ancien président, Claude Béland, que le Mouvement était en train de perdre son âme.

Les membres sont attachés à leur Caisse populaire et jusqu’à preuve du contraire, ceux-ci ont encore un pouvoir au sein de cette institution. Il est temps reprendre ce pouvoir en main de manière à ce qu’il soit utilisé d’abord au profit et dans l’intérêt des membres, ainsi dans le respect des règles démocratiques. Que restera-t-il de nos régions quand, comme le racontaient les Colocs il y a plus de 20 ans, la Coop, le gaz bar, le croque-mort, le magasin général... et maintenant la Caisse pop fermeront définitivement ?


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