LA RÉPLIQUE › MOUVEMENT COOPÉRATIF

Desjardins a bel et bien l’âme d’une banque

Le débat qui a éclaté à Saint-Ambroise-de-Kildare en dit long sur le mode de fonctionnement de l’institution financière

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Une autre institution dont on a cherché à nous déposséder et dont il va falloir se réapproprier

Ces derniers jours, le Mouvement Desjardins, en pleine course à la succession de sa présidente, a cherché à redorer son blason auprès de ses membres et de la population québécoise par l’entremise d’une missive publiée dans les grands quotidiens québécois par un ancien président, Alban D’Amours, dans laquelle il cherchait à nous convaincre que « l’âme de Desjardins est toujours vivante ».

Il s’agit là d’une réponse directe à un autre ancien dirigeant de Desjardins, Claude Béland, qui critique depuis un certain temps déjà les transformations qui ont cours au sein de la coopérative et affirme à qui veut l’entendre que Desjardins a perdu son âme, notamment en ce qui concerne le fonctionnement de l’institution (qui, à son avis, se fait de plus en plus sur le mode des banques) et le traitement qui est réservé au simple épargnant en regard du respect des principes d’équité et d’égalité.
Nous, membres de la caisse de Kildare, qui avons mené de front une lutte au cours des derniers mois pour protéger et conserver nos services, sommes bien placés pour témoigner de la manière dont fonctionne la démocratie chez Desjardins, principe supposément cardinal de l’institution.

Petit rappel de notre mouvement : le 18 août dernier s’est tenue à Saint-Ambroise-de-Kildare, dans Lanaudière, une assemblée générale extraordinaire des membres de six localités regroupés au sein de la caisse de Kildare afin de procéder à un vote sur la destitution de l’ensemble du conseil d’administration. Cette assemblée générale extraordinaire a fait suite à une démarche entamée après l’assemblée générale annuelle tenue au printemps 2015, lors de laquelle le processus démocratique a fortement été entaché, alors que, par diverses manoeuvres, le conseil d’administration a tenté de brimer le droit de s’exprimer des membres. Devant un enjeu aussi délicat que la fermeture de deux centres de services, il a été refusé à l’assemblée d’en appeler de la décision.

Exercice frustrant

Compte tenu de nos modestes moyens, la tenue de l’assemblée extraordinaire sur la destitution du CA (un fait rarissime dans l’histoire de Desjardins) était une victoire en soi, et nous savions d’emblée que la suite des choses serait difficile face à la grosse machine de Desjardins. Tout au long du processus, le conseil d’administration en place a pu compter sur l’appui ainsi que sur les ressources de la direction de la caisse de Kildare, en plus de l’appui et des ressources de la haute direction de Desjardins. Les employés du siège social de la caisse de Kildare ont notamment été mobilisés pendant leurs heures de travail afin de faire campagne en faveur du CA auprès des épargnants. Lors de l’assemblée du 18 août, les règles dites de régie interne, garantes de la démocratie de Desjardins, ont avantagé les membres du CA en place. Était-il normal, par exemple, que la présidence de l’assemblée extraordinaire fût assurée par le directeur général de la caisse de Kildare, le faisant juge et partie ? Seuls les membres du CA visés par la destitution ont eu la possibilité de s’adresser à l’assemblée pour expliquer leur point de vue, et ce, sans limite de temps imposée.

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