Vendredi 13 à la Caisse ou le «bas de laine» détricotté?

la Caisse ira jouer de plus en plus les avoirs des Québécois à l'extérieur du Québec et du Canada.

L'affaire de la CDP - les réformes


C'est vraiment vendredi 13 pour la Caisse de dépôt et placement!
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/services-financiers/200903/13/01-836298-michael-sabia-a-la-tete-de-la-caisse-de-depot.php
Michael Sabia devient PDG de la Caisse. Notre «bas de laine» est déjà passablement malmené. Avec Sabia, on se demande s'il ne sera pas carrément détricotté? (*)
À preuve: que ce soit dans les rangs de Québéc Inc, ou chez les leaders d'opinion, sa candidature est vue comme extrêmement controversée. Réagissant à chaud, Bernard Landry avance que c'est «une faute, qui s'approche de la provocation». Ajoutant: «même dans les rangs libéraux du Québec, ça ne sera pas bien accueilli!». Un point soulevé également dans l'article ci-haut sur Cyberpresse.
En effet. Après les pertes colossales de la Caisse et la confirmation qu'en 2007, elle n'investissait plus que 17% de ses actifs au Québec, on entend de plus en plus que des Libéraux de l'école bourassienne - certes fédéralistes, mais aussi nationalistes - ne le prennent pas. Cette façon de tourner le dos à la mission orginelle de la Caisse, confirmée par cette nomination, est sûre d'indisposer sérieusement jusque dans les rangs du PLQ.
On dirait bien que la métamorphose extrême de Jean Charest par ses conseillers l'an dernier en Robert Bourassa II a fondu comme neige dès que son gouvernement est redevenu majoritaire...
Quelles en seront à terme les conséquences pour le leadership de Jean Charest dans son propre parti? C'est à suivre.
En conférence de presse, M. Sabia vient d'ailleurs de confirmer son alignement parfait sur la position du gouvernement Charest quant à la mission de la Caisse (voir mon billet précédent «Depuis 2005!».
Ce M. Sabia dit? Que contribuer à l'économie du Québec passe par les rendements,«rester proches des entreprises» (?), une présence plus accrue encore sur les marchés mondiaux et former des gestionnaires (???).
Traduction: la Caisse ira jouer de plus en plus les avoirs des Québécois à l'extérieur du Québec et du Canada.
Quand on lui a demandé si 17% ds actifs de la Caisse investis au Québec, c'était suffisant? Il répond que ce n'est pas une «question de quantité»! Tenez, donc.
Et qu'il préfère les PME. Mais qu'il ne croit PAS que la Caisse peut ou doit aider des grandes entreprises québécoises à ne PAS passer sous contrôle étranger.
Surtout, son parcours n'a jamais trahi chez-lui un préjugé favorable aux intérêts économiques du Québec... LA question principale ici.
Bernard Landry rappelle que Sabia fut «l'artisan du transfert de BCE à Toronto». Rappelons aussi qu'il fut aussi formé en partie dans le sérail des conservateurs de Brian Mulroney à une époque où le premier ministre actuel du Québec faisait parti de ce même gouvernement. Un autre exemple des effets pervers de la cooptation.
Un vrai vendredi 13. Pour la Caisse. Et donc, pour les Québécois.
Un peu partout sur les sites où cette nouvelle apparaît, les réactions sont d'ailleurs massivement CONTRE cette nomination.
Si ça continue comme ça, on va quasiment s'ennuyer d'Henri-Paul Rousseau... Ce qui n'est vraiment pas peu dire.
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(*) Parlant de détricotter, il y a aussi ceux qui voudraient bien scinder la Caisse en plusieurs entités... «Trop grande» pour le Québec ou le Canada», selon M. Jarilowski. Et sa fortune? «Trop grande», elle aussi? Est-ce la théorie du «nés pour une p'tite Caisse»?
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/quebec/200903/13/01-836351-la-caisse-un-defi-bien-plus-grand-que-bce.php


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