Vague de départs au Parti libéral

Fdfdc47ff4869d68a4c28635945f9bf7

La désintégration libérale

C’est l’hécatombe au Parti libéral : une quinzaine d’élus ne seront pas candidats aux prochaines élections. 


Laurent Lessard s’est ajouté à la longue liste de ministres et députés qui quitteront la scène politique au terme de leur mandat. Selon nos informations, le ministre de l’Agriculture a pris sa décision depuis plusieurs semaines déjà. 


Interrogé à l’entrée du caucus libéral mardi, le principal concerné a toutefois refusé de confirmer ces informations, se disant toujours en réflexion.


« Ma réflexion n’est pas terminée, et quand je l’aurai faite, je vais choisir les moyens appropriés [pour vous l’annoncer]. Après 15 ans [en politique active], c’est normal que je me pose la question », a-t-il indiqué mardi en mêlée de presse. 


Le ministre de l’Immigration, David Heurtel, pourrait également lancer la serviette. Ce dernier a toutefois refusé de répondre aux questions mardi, ignorant les journalistes.


Ces départs s’ajoutent à ceux des ministres Martin Coiteux, Jean-Marc Fournier et Stéphanie Vallée, et des nombreux députés libéraux qui ont déjà annoncé qu’ils ne solliciteront pas un autre mandat. 


La ministre Julie Boulet a refusé de commenter les rumeurs disant qu’elle songe à ne pas être sur les rangs au prochain scrutin. 


Coup de balai


Le PLQ souhaite présenter une équipe plus jeune et renouvelée aux prochaines élections générales. Un bon coup de balai était donc souhaitable, convient-on chez les stratèges libéraux.


Les élus en place depuis bon nombre d’années ont été gentiment encouragés à faire place à la relève. 


La disparition de la prime de transition pour les politiciens qui quittent leur poste en cours de mandat pèse également dans la balance pour plusieurs députés, qui n’ont pas les moyens de s’en passer. 


Les départs de Martin Coiteux et possiblement de David Heurtel, deux ministres qui ne sont pas associés à l’ère Charest, n’étaient toutefois pas dans les plans, admet-on.


Mais à quelque chose, malheur est bon : deux châteaux forts libéraux seront vraisemblablement disponibles pour des candidats vedettes.  


« La meilleure équipe »



PHOTO SIMON CLARK


Philippe Couillard

Premier ministre du Québec


À l’entrée de son caucus mardi matin, le premier ministre Philippe Couillard a refusé de faire un lien entre ces départs et une baisse du moral des troupes à la suite de sondages défavorables. « Non, vous avez ça chaque fois qu’il y a une élection, a dit le chef du PLQ. Je dirais qu’en 2014, j’avais de loin la meilleure équipe sur la glace. Ce sera la même chose en 2018. »


« Vous savez, la politique, c’est un parcours qui est exigeant et difficile pour les personnes, pour ceux qui les entourent », a-t-il ajouté.


« Fin de régime »


Du côté de l’opposition, le chef péquiste estime que ces départs évoquent une « fin de régime » libéral.


« Il y a quelque chose de malsain dans cette équipe qui fait en sorte que les gens sont prêts à partir en nombre assez considérable », a soutenu Jean-François Lisée. 


En tête dans les sondages, la CAQ a fait preuve de retenue dans ses commentaires sur la vague de départs au PLQ.


« Ces députés ont fait le travail qui leur a été demandé. Est-ce qu’ils ne souhaitent pas continuer de travailler pour Philippe Couillard ? Je ne le sais pas. C’est à eux qu’il faudrait poser la question », a commenté le député caquiste François Bonnardel.