Université d’Ottawa : profs sous haute surveillance

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« À l’Université d’Ottawa, où le fanatisme idéologique ne se repose jamais, les profs sont désormais en liberté surveillée »

Ceux qui pensent que le wokisme se limite à une poignée d’étudiants excités dont les médias parlent trop commettent deux erreurs.


Ils ne voient pas que le wokisme a carrément pris le pouvoir dans plusieurs universités et progresse dans les autres. 


Ils ne comprennent pas que cet extrémisme se répand ensuite dans la fonction publique, dans les entreprises, dans les médias et dans tout le système éducatif.



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Crise


L’Université d’Ottawa illustre de façon spectaculaire la déferlante en cours. La chargée de cours Verushka Lieutenant-Duval fut suspendue, on s’en souvient, pour avoir prononcé le mot « nègre » dans un contexte pédagogique et avec toutes les précautions requises.


Les professeurs qui la défendirent furent ensuite pris à partie, dévoilant le fossé séparant francophones et anglophones, comme on le voit également à Radio-Canada-CBC.


Voyons comment l’Université géra la suite.


On mandata d’abord un groupe de travail, présidé par l’ex-juge Bastarache, dont le rapport final ménageait la chèvre et le chou.


L’Université vient tout juste de rendre public un énoncé expliquant comment elle mettra en application ce rapport.


Dans cet énoncé, il est dit :


« Nous reconnaissons et protégeons les choix pédagogiques et les approches et orientations scientifiques des membres du personnel enseignant. Aucun mot, concept, idée, œuvre ou image ne saurait être exclu a priori dans un contexte d’enseignement et de recherche dans les limites imposées par la loi. »


Appelons cet énoncé « A ».


Rassurant, non ? Pas si vite.


Un autre passage du document, appelons-le « B », dit :


« Nous condamnons les propos haineux ou à caractère raciste et discriminatoire et déclarons qu’en aucune circonstance, une personne ne peut se réfugier derrière la liberté d’expression ou la liberté académique pour tenir de tels propos. »


Comment pouvez-vous concilier les deux ? C’est la quadrature du cercle, purement et simplement.


Comme me l’explique un collègue de là-bas, pour la plupart des profs et des étudiants anglophones, le fameux mot est intrinsèquement raciste, en toutes circonstances, peu importe le contexte d’utilisation.


L’énoncé B gagnera donc forcément.


Voyez aussi la différence de ton.


Quand il est question de liberté académique, on dit : « Nous reconnaissons et protégeons... ». Des bons sentiments.


Quand il est question de supposément débusquer le racisme, on dit : « en aucune circonstance...». Clair et net.


Pour examiner les plaintes, vous aurez deux étudiants sur un comité de cinq personnes.



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Laboratoires


Parallèlement, un autre rapport, dont les auteurs commencent par reconnaître leur position de « sujets postcoloniaux privilégiés », propose plus d’argent et plus de postes pour lutter contre le racisme supposément virulent sur le campus.


Quand on est payé pour traquer le racisme, me dit un autre collègue, on ne risque pas de conclure que les choses ne vont pas si mal.


Bref, à l’Université d’Ottawa, où le fanatisme idéologique ne se repose jamais, les profs sont désormais en liberté surveillée.


Et ce qui se passe dans les universités, laboratoires du futur, se répand ensuite, je le redis, dans toute la société.