Une rentrée pas comme les autres

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Le Québec n'échappe pas au grand basculement






On aurait cru qu’après l’attentat islamophobe contre le Centre culturel islamique de Québec, la rentrée parlementaire serait plus apaisée sur le front controversé des signes religieux.




On aurait même cru que les partis politiques s’entendraient pour une trêve. Quitte à mettre de côté les rares volets non consensuels du projet de loi libéral sur la «neutralité religieuse de l’État». D’autant plus qu’à l’élection de 2018, les partis auront amplement l’occasion de soumettre leurs propres positions aux Québécois.




Compromis?




Or, le naturel revient vite au galop. Jurant hier qu’il tend la main au premier ministre, François Legault lui propose un compromis. D’ici l’élection, dit-il, la CAQ laisserait tomber l’interdiction de signes religieux qu’elle souhaite étendre aux enseignants. En échange de quoi, Philippe Couillard adopterait la position «Bouchard-Taylor» interdisant le port de signes religieux aux juges, policiers et gardiens de prison.




Le chef de la CAQ sait pourtant fort bien que M. Couillard y est opposé. Ce même «compromis», M. Legault l’avait d’ailleurs présenté en 2015. Bref, derrière cette main tendue se cache la même vieille joute partisane.




De vraies urgences




Posons la question clairement : y a-t-il vraiment une urgence irrépressible d’adopter la formule Bouchard-Taylor sur les signes religieux pour régler un «problème» qui, pour les juges ou autres agents de coercition, est marginal?




Ne vaudrait-il pas mieux s’inquiéter face à l’augmentation sur les réseaux sociaux, au Canada et ailleurs en Occident, de propos haineux largement inspirés d’une extrême droite montante en Europe et aux États-Unis?




Au Québec, la «gouverne» pose aussi et encore de sérieux problèmes. Sous le poids des «réformes» Barrette, le système de santé et services sociaux se déglingue. L’éducation est délaissée.




Des immigrants diplômés peinent à trouver de bons emplois. Le français recule. Le ménage attend aux Transports. La rémunération des médecins prend des airs de bar ouvert. Etc., etc., etc.




 



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