Décidément, la liste des propositions de solutions pour contrer la pénurie d’enseignants ne cesse de s’allonger et pas toujours dans la bonne direction. C’est le cas, à mon avis, de la proposition de l’ex-directrice d’école Yolande Brunelle qui envisage de réduire le parcours scolaire d’un an, en abolissant la sixième année et en répartissant son curriculum sur la cinquième année et la première secondaire.
Primo, cette proposition n’a qu’un caractère logistique et n’accentuera en rien l’attractivité de la profession d’enseignant, ce qui est à mon sens, l’aspect sur le quel le MEQ doit concentrer ses efforts. Secundo, et c’est là que le bât blesse avec le plus d’acuité, une telle proposition laisserait supposer que les curriculum de cinquième année et de première secondaire sont à toutes fins pratiques insuffisants et qu’ils pourraient faire place à une augmentation de contenu.
Or, à ma connaissance, aucun constat, jusqu’à ce jour, n’a été mis sur la table à cet effet. Alors pourquoi ferait-il maintenant partie des solutions à la pénurie d’enseignants? Poser la question, c’est y répondre. À mon sens, une telle proposition tient carrément de la pensée magique, notamment eu égard au fait que les élèves de cinquième année et de première secondaire ne présentent pas de sur-performance jusqu’à maintenant dans leurs résultats pour qu’ils puissent supporter une augmentation de contenu dans leurs matières.
M. Drainville, persistez dans votre intention de ne pas adhérer à cette piste de solution. Les curriculum du primaire et du secondaire ne se manipulent pas comme une partie de poker en mélangeant les cartes sur la table et en espérant tirer la bonne…
Laissons les enfants être des enfants!
Dans le sillon de la sacro-sainte évolution s’infiltrent sournoisement de nouveaux concepts dans les écoles. Il en est ainsi de la saga suscitée par l’arrivée de «Mix», terme utilisé par une enseignante du primaire qui rejette les appellations traditionnelles Madame ou Monsieur.
Que le débat se fasse dans la société sur la place publique ne m’incommode aucunement. Toutefois, qu’il franchisse les frontières de l’enfance me chamboule complètement. Ces enfants qui, depuis leur enfance, vivent avec une mère et un père et côtoient des amis qui ont des parents à l’image des leurs.
Les enfants d’aujourd’hui ne sont pas différents de ceux d’hier. Aussitôt qu’ils ouvrent les yeux, ils découvrent le monde qui les entoure à commencer par la présence de leur mère et de leur père. Plus tard, ils font la rencontre d’autres enfants avec qui ils s’amusent à des jeux d’enfants. Ils baignent dans un monde d’émerveillement et de belle naïveté.
Dans un tel contexte, comment les confronter brusquement dans un monde non-binaire sans leur provoquer un choc traumatique? Jusqu’où se défileront les images qui trotteront dans leur tête d’enfants? Notre société dite avant-gardiste est-elle en train d’oublier que les enfants ont besoin de vivre cette étape de leur vie dans un climat propice à son évolution sans bouleversement inapproprié à leur âge?
Henri Marineau, Québec
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé