History Bites The Separatists

Une histoire des séparatistes... canadiens!

Fête nationale des Québécois - vue du Canada



Il n’est pas seulement question du Québec. Lorsque History Bites The Separatists n’en était qu’au stade de la planification, le but initial était de se concentrer exclusivement sur la belle province. Après tout, l’émission sera en ondes ce soir, sur History Television, et c’est un hasard que ce soit la journée de la fête nationale annuelle du Québec.
Par contre, le créateur, rédacteur et animateur Rick Green a rapidement tenu à révéler une vérité plus large. «Tout le monde montre plus ou moins du doigt le Québec en disant que le Québec nous montre du doigt. Ce qu’il est important de savoir, c’est que chaque partie du Canada, à un moment de l’histoire, a envisagé de partir, de dire M. Green. En fait, le premier gouvernement séparatiste a été celui de Joseph Howe, en Nouvelle-Écosse, trois mois après la confédération.»
«On dirait un cul-de-sac sans fin, où chacun pointe un fusil sur la tempe de l’autre. Nous nous en sommes toujours servi comme d’un levier. Si le Canada était une relation, elle serait passive-aggressive. On brandit la menace de la privation d’affection et du départ. C’est épuisant.»
Heureusement, les derniers épisodes de la série History Bites sont loin d’être épuisants. M. Green et sa distribution d’idiots (dans le bon sens du terme) jettent un regard sauvagement comique sur tous les stéréotypes, d’un océan à l’autre, et aucune région n’est épargnée.
Il y a «l’Albertain type», qui souhaite qu’Ottawa sorte de sa vie. Mais seulement jusqu’à ce que le prix du pétrole baisse car, alors, il demandera davantage de protection au gouvernement contre la concurrence étrangère.
Il y a «l’Ontarien type», qui ne serait rien sans ses poissons et son café Tim Horton, et qui se plaint que le Québec ne devrait pas s’énerver autant à propos de la protection de sa culture. Cependant, le même Ontarien souhaite que le gouvernement protège la culture canadienne pour éviter qu’elle ne soit balayée par les Américains.
On y jette même un regard comique sur une supposée cellule terroriste du FLQ, qui a existé il y a 35 ans, où les membres discutent du mérite de faire exploser la statue de la Liberté… jusqu’à ce qu’ils se rendent compte non seulement qu’elle est aux États-Unis, mais qu’il s’agit également d’un cadeau de la France.
«Parfois, le défi consiste à rappeler aux gens ce qui s’est vraiment passé, indique M. Green. Comme cette anecdote au sujet du FLQ et de la statue de la Liberté. Nous n’avons rien inventé. Ils en ont discuté.»
Un vieil adage dit que toute tragédie, lorsqu’on laisse le temps passer, devient une comédie. Il n’en demeure pas moins que M. Green s’est fait demander si, selon lui, assez de temps avait passé depuis la meurtrière crise d’octobre 1970 pour qu’il puisse s’en moquer ouvertement.
«Il faut toujours tenir compte du temps et se demander si on est offensant ou non, explique M. Green. Et, de mon point de vue, certaines personnes doivent être offensées. Si Adolf Hitler était vivant de nos jours, je ne verrais aucun problème à l’offenser.»
«Je suis prêt à faire valoir que chacun de nous, à un certain moment, avons besoin d’être offensés, car nous nous rangeons tous derrière nos opinions. Nous nous méprenons en croyant que nos opinions représentent la réalité.. Les opinions ne signifient rien, car elles peuvent changer rapidement dès qu’on obtient davantage d’information.»
L’objectif général de History Bites The Separatists semble montrer que les choses vont plutôt bien au Canada. C’est pourquoi il nous reste beaucoup de temps pour nous en prendre les uns aux autres. Comme M. Green le mentionne, l’Afrique n’a pas besoin de films d’horreur.
«Il nous arrive tous d’être pompeux et de nous faire remettre à notre place, fait valoir M. Green. C’est ce que la comédie fait. Selon moi, nous avons tous des chances égales de jouer à l’offenseur.»
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Bill Harris - Sun Media
bill.harris@sunmedia.ca


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