Le quotidien La Presse a publié samedi un remarquable compte-rendu de toutes les malversations entourant la construction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), avec à sa tête le fameux docteur Arthur Porter et ex-partenaire d’affaires de notre premier ministre Philippe Couillard, qui n’aime pas tellement qu’on lui rappelle ses fréquentations d’antan. Dans ce reportage, il y avait trois lignes qui m’ont fait sursauter et qui selon moi était du matériel de première grandeur pour faire la Une d’un quotidien.
Écoutez ceci, le conseil d’administration du CUSM a donné 59 000$ au Dr. Porter et une allocation mensuelle de 1700$ par mois pour l’achat d’une Bentley. Eh, c’est pas une Smart, vous avez bien lu, une Bentley. Et je suis sûr que pendant ce temps-là, un cadre de la santé doit faire chier ses subalternes en se montrant sourcilleux sur le nombre de pansements dépensés par mois. On se demande après coup pourquoi le système de santé est déficitaire.
AU MINISTÈRE DE LA SANTÉ ON SE VOILE LA FACE
Comment se fait-il que Philippe Couillard, lorsqu’il était ministre de la Santé, n’ait pas eu vent que le Dr Porter roulait en carrosse? On ne dit rien parce que c’est un chum? Il est arrivé au ministère en 2003 et l’année suivante, Porter se retrouvait grand manitou du CUSM. Entre parenthèses, les deux hommes vont se retrouver en 2009 sur le CA de la compagnie Golden Valley, qui avait obtenu un permis de prospection d’or au Sierra Leone, pays pami les plus corrompus et les plus pauvres de la planète.
Vous vous souvenez de la fameuse photo de party de pêche, les montrant tout heureux. Après quoi Couillard a passé son temps à tenter de démontrer qu’ils n’étaient pas des intimes. On ne l’a jamais cru, d’ailleurs. C’est ce même Couillard qui va nous servir tout un budget en juin. Je comprends qu’on n’ait pas cet argent dans nos poches. On sait que les travaux au CUSM ont dépassé de 115 millions le budget prévu et on parle d’une fraude de 20 millions de beaux dollars en polymères froissables, si on les plie trop souvent.
Moi ce qui me froisse, par contre, c’est qu’on s’est fait cambrioler par le gouvernement Charest et le premier ministre actuel fait montre d’une résilience merveilleuse en nous disant qu’après tout, c’est du passé, tournons la page et passons à autre chose. Bien moi ça ne passe pas. Il serait sérieusement temps que les Québécois, s’ils ne veulent pas de l’indépendance, défendent au moins leurs intérêts financiers. Moi de rouler en Bentley quand on est directeur d’hôpital, ça me plonge dans des convulsions.
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