En référence à la lettre de Denis Monière dans le journal Le Devoir :
L'acceptation de sa condition minoritaire. Voilà le processus qui est en cours actuellement. Voilà ce qui explique la crise politique lancéolée que nous vivons comme nations. Pour un nombre considérable de nos concitoyens, c'est une prise de conscience qui se vit douloureusement pour la plupart. Les dernières élections fédérales confirment non seulement notre condition de minoritaires dans ce pays qui nous a été imposé mais, plus grave encore, elle évoque toute la problématique de la représentativité démocratique dans ce système fédéral. Ajoutez à ces deux paramètres l’attitude méprisante (je dirais raciste dans bien des cas) de la majorité anglo-saxonne du ROC à notre endroit et vous avez là un cocktail qui nous explose en pleine face en ce moment.
Peu d’observateurs ou d’analystes politiques saisissent l’ampleur de ce phénomène. Il est pourtant évident qu’un glissement généralisé de l’idéologie politique d’une grande magnitude est en cours en ce moment. C’est comme une plaque tectonique au complet qui se déplace. Des fédéralistes migrent vers l’autonomisme, les autonomistes se tournent vers le souverainisme et les souverainistes osent épouser la cause de l’indépendance. L’élection fédérale nous a renvoyés face à nous-mêmes et nous a fait réaliser que nous étions dans une impasse insoutenable. Tous et chacun cherchons aujourd’hui une issue. De là découle la crise politique que nous vivons.
Par conséquent, il est important de comprendre que les québécois sont devenus soudainement réceptifs à l’idée d’indépendance parce que, pour eux, il n’existe plus aucun autre choix pour sortir de l’impasse démocratique.
Beaucoup sont même révoltés à l’idée qu’ils soient prisonniers d’un système qui les taxe sans représentation. C’est pour cette raison que l’argumentaire du PQ est devenu en quelques mois dépassé, confus et inadapté. Il est maintenant possible de parler ouvertement d’indépendance, de séparatisme et de rupture sans faire peur aux oiseaux.
Les québécois veulent à tout prix et de toute urgence qu’on leur parle de constitution, de projet de pays et de bien d’autres sujets que les sacristains et les pleutres de la souveraineté ont mis sous le tapis depuis des lustres.
Pas étonnant donc que les matelots désertent le navire péquiste et qu’ils cherchent désespérément une bouée de sauvetage par la création d’un parti ouvertement indépendantiste. Par ici la sortie !