Le débat sur la souveraineté devrait gagner en popularité dans les prochaines années en raison du contexte économique défavorable.
Dans le passé, nous avons pu remarquer une effervescence de la cause souverainiste en période de turbulence économique et le même phénomène pourrait opérer dans un futur pas si lointain.
En effet, les années antérieures aux deux référendums sur la souveraineté du Québec (1980, 1995) furent des périodes d’incertitudes économiques qui ont ravivé la problématique de la question nationale.
Dans les années 70, l’économie mondiale connu ses premiers ralentissements majeurs depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Les Trente Glorieuses se terminaient abruptement avec les deux chocs pétroliers et l’entrée d’un nouveau mal : la stagflation, c’est-à-dire la présence simultanée de la stagnation de l’économie et d’une forte inflation.
C’est dans ce climat de vacillement du système économique mondial ainsi que dans l’éveil de la conscience nationale des québécois émergeante de la révolution tranquille que le mouvement souverainiste prit le pouvoir en 1976 avec une coalition hétéroclite appelée Parti Québécois. Quatre ans plus tard, le premier référendum sur la souveraineté du Québec eut lieu avec le résultat que l’on connaît.
Quinze ans plus tard, le discours référendaire renaissait de ses cendres après la dure récession du début des années 90. Le chômage progressa significativement de 1990 à 1994 et la crise des finances publiques frappa le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux.
C’est alors que, dans une ambiance de difficultés économiques combinée avec la crise politique de l’après Lac Meech, le Parti Québécois regagna le pouvoir en 1994 et eu l’audace de suggérer un nouveau référendum se soldant par une amère défaite des partisans de l’option souverainiste qui fut rejetée par seulement quelques milliers de voix.
Si l’Histoire tend à se répéter, nous devrions assister à un troisième référendum dans les années à venir. La présente crise économique devrait exacerber l’insécurité économique des québécois et la moindre friction politique Québec-Ottawa pourrait propulser encore en avant le sujet de l’indépendance du Québec.
En somme, lorsque l’économie va bien, que tout le monde est occupé par le travail, que chacun est plus ou moins satisfait de sa condition matérielle, une société ne s’interroge pas sur son futur ou sa situation politique.
Mais, au contraire, en temps de ralentissement, de récession ou de crise économique, les problèmes non-résolus d’une société reviennent la hanter car il n’y plus rien pour détourner l’attention des citoyens envers les affaires publiques.
Dans la foulée, une société peut rechercher de nouveaux moyens afin de résorber un état de crise chronique et ces nouveaux moyens peuvent parfois se présenter dans un rapatriement d’un plus grand pouvoir politique dont le but serait de mieux sortir cette dite société d’une situation difficile. Ainsi, en possédant tous les leviers de la politique économique (taux d’intérêt, aide financière ciblée dans des secteurs en difficultés propre au Québec, fiscalité, etc.), le peuple Québécois serait ainsi plus en mesure de relancer adéquatement son économie.
Le dernier budget fédéral du conservateur Stephen Harper semble démontrer la pertinence d’un État québécois indépendant. Effectivement, le Québec va subir un sous-investissement prononcé des subsides du gouvernement central au profit de l’Ontario. Le gouvernement conservateur a décidé de laisser tomber le Québec après ses faibles résultats des deux dernières élections fédérales dans la Belle Province.
La règle non-écrite de l’alternance politique devrait être à l’avantage du Parti Québécois aux prochaines élections générales et l’alignement des astres pourrait bien être plus favorable à une éventuelle souveraineté du Québec dans cet environnement économique précaire.
Publié sur Homo Politicus
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1 commentaire
Jimmy St-Gelais Répondre
8 mars 2010Ce texte a été antérieurement publié ici:
http://pourquedemainsoit.wordpress.com/