Un référendum antilibéral

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Il va falloir bien plus que de la pensée magique






On nous met toujours en garde: il ne faut pas donner trop d’importance aux élections partielles. En gros, il ne s’y passerait jamais vraiment rien.




Du moins, c’est ce que nous disent les analystes qui ont trop souvent le nez collé sur l’actualité. Mais il leur manque souvent de perspective historique.




À certains moments, une série d’élections partielles nous en dit beaucoup sur l’état d’esprit de la population.




Quelle signification ?




Qu’on se souvienne des élections partielles de juin 2002, quand l’ADQ fit une percée majeure. Ce tiers parti s’envolait dans les sondages.




C’est à ce moment qu’on a compris que le PQ n’avait plus le monopole sur le vote nationaliste des francophones. Ces derniers commençaient à se détourner de la quête souverainiste.




Elles révélaient une chose: dé-sormais, il y aurait une concurrence entre partis nationalistes. Cinq années plus tard, en 2007, l’ADQ a déclassé le PQ. Le PQ a ensuite repris l’avantage sans parvenir à effacer son rival politique.




Aujourd’hui, le PQ et la CAQ poursuivent cette guerre civile.




Il se pourrait que les élections partielles de lundi soient aussi porteuses d’une grande signification politique.




On la résumera ainsi: nous assistons à l’effondrement du vote libéral chez les francophones.




Ce parti est désormais complètement coupé de la majorité historique du Québec. Ce rejet s’explique aisément: le PLQ se fiche des francophones. C’est un parti canadien ultrafédéraliste qui gère le Québec en fonction des intérêts d’Ottawa.




Il croit moins au Québec français qu’au Québec bilingue.




Il pratique le multiculturalisme extrême et se soumet à l’idéologie des accommodements raisonnables.




Il n’a rien à faire du nationalisme économique et s’enthousiasme même quand nos entreprises sont rachetées par l’étranger. Qu’on se souvienne de l’épisode de RONA.




Le PLQ est objectivement hostile au Québec francophone.




D’ailleurs, sauf exception, il cherche à faire élire ses vedettes dans les comtés dominés par les minorités ethniques et les anglophones.




On ne sera pas surpris de le voir aussi zélé lorsqu’il s’agit d’accueillir autant d’immigrants. Dans son esprit, il fait aussi venir ses nouveaux électeurs.




Tirons une autre leçon de ces partielles.




Si les Québécois francophones veulent se débarrasser des libéraux, ils ne savent pas par qui les remplacer.




Le PQ, la CAQ et QS se mènent une guéguerre contre-productive qui pourrait bien, en 2018, maintenir les libéraux au pouvoir. Ce serait catastrophique.




Mais évitons le pessimisme extrême.




Si, aux prochaines élections, un des deux grands partis francophones est en position de battre les libéraux, il pourrait convaincre la majorité de ceux qui veulent se débarrasser des libéraux de voter pour lui.




2018




C’est pour ça que le PQ et la CAQ se mènent une sale guerre depuis quelques semaines. Chacun veut arriver aux élections avec de bons sondages et entraîner un mouvement en sa faveur.




Ils ne comprennent pas, toutefois, qu’ils risquent de s’autodétruire.




Les partis nationalistes ne s’uniront pas. Chacun veille sur son butin. Mais les électeurs nationalistes peuvent s’unir autour de l’un d’entre eux.




Les élections de 2018 doivent se transformer en référendum antilibéral.



 




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