Un rapprochement notable

Intégration économique continentale<br>5e Sommet des Amériques - 2009 - à Port d'Espagne à Trinité-et-Tobago



Un rapprochement significatif au sommet de Trinidad.
Chávez va nommer un ambassadeur aux États-Unis.
Ça ne veut pas dire qu'un ambassadeur aux États-Unis sera immuable.
Si la bête noire (ça fait combien d'années que lorsqu'on nous parle de Chávez, on précise qu'il est la bête noire de Washington? Hier à chaque bulletin de Radio Canada, on prenait le temps de bien nous noter que Chávez était la bête noire de Washington! Tous les bulletins, sans exception, de AFP notent que Chávez est la bête noire. On fabrique du méchant et on maintient son image afin de repousser le plus énergiquement possible la simple réalité. Il est évident que les médias, même si un réchauffement des relations est en cours, ne veulent pas qu'on oublie cette chose importante: «Chávez est une «bête noire»! Allez, redites-le tous en chœur.)
Après s'être chaleureusement serré la main, voilà que Chávez, dans un élan d'amitié, va déclarer à Obama: "I want to bo be your friend!" et lui donne l'excellent livre de Eduardo Galeano, "Las venas abiertas de América Latina" (Les veines ouvertes de l'Amérique latine). Un livre dédicacé par Chávez disant : «Pour Obama, affectueusement».
Ce livre est disponible dans les bonnes bibliothèques municipales (comme ici, à Charlesbourg) en version originale espagnol ou en traduction française. Un excellent livre à lire pour mieux comprendre l'Amérique latine et plus précisément les bêtes noires latinos.
Chávez, à l'instar des Présidents et Présidentes d'Amérique latine, ne cherche pas la confrontation, mais demande le respect. L'Amérique latine ne cherche pas la confrontation avec Washington, mais demande que cessent les ingérences de la CIA pour déstabiliser leurs gouvernements progressistes.
Ce geste d'ouverture et d'amitié de Chávez est vraiment une main tendue.
Laissera-t-on Obama la saisir?
Obama DOIT lever l'embargo contre Cuba.
Quand osera-t-il le faire?
Parce que le geste est lourd de conséquences. Obama se mettra à dos les démocratiques (sic) Cubains et Vénézuéliens de Miami qui aimeraient mieux que Obama envoie des avions pour bombarder Miraflores (Parlement de Caracas) et des régiments pour reprendre l'île de Cuba des mains du dictateur (sic),
Ces Cubains et Vénézuéliens de Miami luttent pour la «démocratie» (sic).
C'est d'ailleurs pour cela qu'ils ont applaudi le renversement par les armes (pendant 48 heures) de Chávez le 11 avril 2002.
La «démocratie» US de Miami, c'est le coup d'État, et non pas les élections!
Ils auraient tous applaudi si l'aviation US avait massivement bombardé la population avant que celle-ci renverse la nouvelle dictature de Pedro Carmona pour remettre LEUR Président Hugo Rafael Chávez Frias en place.
La «démocratie»! ???
De son côté, le président Lula (Brésil) a conseillé samedi à M. Obama de dépêcher Mme Clinton au Venezuela et en Bolivie. Pour mieux connaître ces gouvernements et ces pays. La Bolivie est un autre pays qui n'a plus d'ambassadeur américain depuis septembre 2008.
Obama dit vouloir «écouter» et cesser ce paternalisme qui dicte la politique interne des pays souverains, il devra mettre au pas toute son équipe et tout son pays. Une tâche colossale!
Les gestes humains sont bien différents des discours vides et économiques.
Vous souvenez-vous du lointain G-20?
Discours vides, discours économiques.
Le monde a-t-il changé depuis le fameux et très important (sic) G-20?
Non, rien n'a changé. Il faut se rendre à l'évidence que ces fameux représentants qui mènent le G-20 ne veulent absolument pas que les choses changent.
Par contre l'Amérique latine change-t-elle?
Ouf! Création de banques bilatérales (Russie-Venezuela, Iran-Venezuela) création de banque continentale (Banco del Sur), entente de milliards pour la construction de maison, de voies ferrées, d'industries de toutes sortes. (33 milliards avec le Japon au début du mois, pratiquement autant avec la Chine)
En 2010, le Sucre (prononcez «sucré») sera la nouvelle monnaie d'échange entre les pays latino, fini le dollar dictateur. (Saddam a été renversé, entre autres, parce qu'il préconisait une autre monnaie d'échange que le dollar)
Nos médias sont d'un ridicule incroyable.
Hier, on titrait: «Obama vole la vedette à Chavez au Sommet des Amériques».
Mais quelle stupidité!
Comme si nous étions à «Star Academy».
Ces gens sont nos représentants. Ils représentent chacun des millions de gens. Ils ne sont pas là pour faire du spectacle.
Chávez ne fait pas du spectacle, même si ces propos sont caricaturalement rapportés comme tel. Chávez dit et Chávez fait.
On a noté 935 fois que Bush et son administration ont menti en quelques mois sur un seul thème.
Combien de fois Harper a-t-il menti (regardez son discours et regardez ses actes)?
Combien de fois Charest nous a menti (regardez la sacoche sans déficit et le trou qu'il y avait dans son fond)?
Regardez ce Ignatief, il peut vous mentir comme il respire pour prendre le pouvoir et vous allez lui donner.
Nommez-moi un seul mensonge de Chávez.
Chávez peut dire que Obama est ignorant lorsqu'il déclare des conneries. C'est d'ailleurs pour cela qu'il lui remet cet excellent livre de Galeano, pour qu'enfin Obama sache et évite ainsi de dire des absurdités.
Chávez a dit qu'il considérait Obama comme un président particulièrement intelligent contrairement à son prédécesseur qui lui était aussi imbécile qu'un âne.
Chávez n'aime pas les conflits et les chicanes, mais il ne tolère pas l'ingérence et le manque de respect pour son pays, pour son gouvernement. Pour ce qui est du manque de respect à son égard, il en rit.
Il était temps que Washington fasse quelques pas pour rencontrer l'Amérique latine et pour reconnaître la qualité de ce chef d'État vénézuélien.
La balle demeure dans le camp de Washington.
Ce sont eux qui peuvent faire qu'il y aura détente, respect et démocratie ou qu'il y aura durcissement, rupture et conflit.
Reste à voir qui vaincra aux ÉU. Les prédateurs économiques ou ceux qui ont des valeurs réellement démocratiques?
Qui gagnera? La sincérité ou la fourberie?
Je demeure confiant en Obama, mais mes doutes persistent sur la bonne volonté de l'empire.
Serge Charbonneau
Québec





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