Le dernier sommet des Amériques ?

Aujourd'hui à ce sommet, c'est le dernier-né des géants qui entre dans le ring. On dirait qu'il est plus amical. Il semble doué de parole et d'intelligence, une chose surprenante pour cette famille!

Tribune libre

Le dernier sommet des Amériques ?


Nous vivons une semaine cruciale et palpitante.
Jamais nous avons vécu, depuis 50 ans une telle période.

Nous assistons à ce que l'on pourrait qualifier de chassé-croisé, une sorte de danse de séduction ou encore, plutôt, une analyse de l'adversaire.

Sommes-nous en présence de deux inconnus maladroits qui se courtisent et veulent s'unir?
Ou plutôt en présence de deux lutteurs analysant l'adversaire en se demandant quelle sera la prise la plus efficace pour le mettre au tapis?

L'exemple des lutteurs est peut-être plus adéquat.
Dans le coin droit, un géant, issu d'une famille de géants, belliqueux et arrogant de père en fils et dans le coin gauche non pas un seul, mais plusieurs nains, ratoureux, intelligents, petits, mais musclés.
L'un a des muscles de pétrole, l'autre de gaz, l'autre de cuivre et plusieurs ont des muscles de minerais et de matière première de toute sorte. Encore d'autres ont des muscles d'agriculture, d'autres d'eau douce, de forêts assoiffées de carbone, comme un grand poumon planétaire. Des nains, oui, petits, mais unis, intelligents, solidaires et musclés, face à un géant.
Un géant issu d'une famille belliqueuse habituée à ne pas se faire contredire et à commander par la soumission tous les nains qu'elle rencontre sur son chemin.

Aujourd'hui à ce sommet, c'est le dernier-né des géants qui entre dans le ring. On dirait qu'il est plus amical. Il semble doué de parole et d'intelligence, une chose surprenante pour cette famille!
Il dit qu'il écoute et il dit ne pas vouloir le combat! Est-ce vrai? On voit, dans ce coin droit, tout autour du nouveau venu, le même type d'entraîneurs que nous avons toujours connus. Ils ont les mêmes méthodes, les mêmes discours d'êtres supérieurs, seul le nouveau géant paraît un brin différent, comme s'il était le mouton noir de la famille blanche.

Que va-t-il se passer?
Serait-ce le dernier combat de cette série de rencontres?
C'est bien possible.
Il est possible qu'on assiste à un dernier sommet des Amériques.

Jamais depuis son "invention" ce sommet n'aura accueilli des intérêts et des dirigeants si divergents.
Jamais le géant n'aura eu si peu de nains à son service.
Un géant isolé, comme si ses nains esclaves s'étaient soudain affranchis et avaient découvert leur force solidaire.
Ils se sont aperçus qu’ensemble, Yes They Can!
Ils sont fermes et déterminés. Ils sont forts de leur dignité si longtemps méprisée. Ce sont des Chefs d'État, aussi respectables que n'importe quel géant.

Le géant a avantage à écouter et à pourparler. Il affronte pour la première fois dans un tel sommet une force qui lui est équivalente. C'est un événement sans précédent.

Le dernier sommet des Amériques?

Oui, oui, c'est très possible!
Ce sommet à été créé pourquoi au juste?
C'était pour répandre le néolibéralisme en Amérique, from the North, right to the South.
C'était pour imposer la ZLÉA. La ZLÉA est morte en novembre 2005 à Mar del Plata, en Argentine.
Le sommet n'a donc plus sa raison d'être.
Ce sommet était un sommet d'imposition du néolibéralisme, les nains ont la ferme intention de le transformer en sommet humain ou à lui faire râler ses derniers râlements.

C'est la transformation radicale ou la mort.
Il est plus facile de l'abolir que de le transformer.
Il y aura une confrontation digne des plus grands pugilistes.
D'abord, l'ordre du jour imposé par le géant ne correspond en rien à l'ordre du jour souhaité par les nains.
Pour les nains, un point important doit en tout premier lieu être réglé. Non pas débattu ou discuté, mais tout simplement réglé.
Un point qui pourrit l'Amérique du Nord au Sud depuis 50 ans.

Sans le nommer, tout le monde le connaît. Il faut que cet injuste embargo dénoncé depuis 17 ans pas la très grande majorité des pays à l'ONU, soit levé, et ce, sans condition. Aucune négociation et aucune menace ne sera tolérée.
Les nains sont fermes sur ce point.
En tout cas, pour l'instant! Vont-ils se désolidariser lorsqu'ils seront nez à nez avec ce colosse? Dans leur longue histoire, les nains se sont toujours facilement laissés soumettre.
Je me souviens de Québec en avril 2001. Je sens encore le gaz lacrymogène de cette fête des portes closes et des barricades armées. À ce sommet, un seul nain a eu le courage de se sentir debout, avec toute la dignité qu'un Chef d'État peut avoir. Un seul devant un des géants les plus cons et les plus arrogants que cette famille belliqueuse ait engendrés. Il était entouré et chouchouté par une panoplie de nains tous prêts à servir servilement les intérêts de l'outrecuidant condescendant.

Le temps est venu pour les États-Unis, d'abandonner sans condition cet arrogant et injustifié blocus. L'Amérique latine l'exige.


Serge Charbonneau
Québec





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