"Un Québec fort dans un Canada uni", une lubie

Ignatieff - le PLC et le Québec


Majoritairement les Québécois n’acceptent pas le Canada constitutionnel de 1982. Ce fait nous est répété ad nauseam.
Renverser cet état de choses de l’intérieur en cherchant plus d’autonomie pour le Québec, vouloir transformer de l’intérieur la Fédération canadienne centralisatrice en une vraie confédération résultant d’une délégation de certains pouvoirs de la part d’États confédérés, sont deux approches vouées à l’échec. Le statu quo constitutionnel est cadenassé. Tout le monde le sait.
À mon avis, il n’y a qu’une solution capable de mobiliser et finalement de satisfaire à la fois aussi bien les indépendantistes et souverainistes que les nationalistes autonomistes ou fédéralistes. Elle consiste, dans un premier temps, à se mettre d’emblée dans une situation de souveraineté ou d’indépendance. Pour cela, pas de permission à demander, pas de négociations préalables avec l’État fédéral. Dans un deuxième temps, si les Québécois le veulent toujours, proposer au reste du Canada, demeuré un seul bloc ou divisé en régions, de constituer avec l’État souverain du Québec une authentique confédération. C’est la seule façon d’être pris au sérieux et de recevoir une écoute de la part du Canada.
Le Canada dit oui, alors les Québécois qui restent toujours attachés au territoire canadien pour des raisons historiques compréhensibles que nous connaissons tous sont plutôt satisfaits. Et les indépendantistes ou souverainistes aussi puisqu’ils sont de fait dans un État souverain avec la maîtrise de leur destin national.
Le Canada dit non, alors tout le monde devrait pouvoir aussi y trouver son compte. Pour les souverainistes et indépendantistes actuels, cela va de soi. Ils ont leur pays. Quant aux nationalistes souverainistes hésitants ou les nationalistes fédéralistes non contents du présent état de choses constitutionnel, ils devraient aussi se sentir libérés d’un carcan qu’ils n’acceptent toujours pas. Fini le quémandage voué à la honte d’un refus ou fin de non recevoir.
Il ne reste plus alors pour tous les Québécois qu’à poursuivre une existence nationale intégralement assumée dans un État souverain parmi d’autres États souverains. La normalité en somme.


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mars 2009

    Bonjour!
    J'aime le langage clair, facile à comprendre et à vendre à des électeurs.
    L'indépendance est l'alternative championne du Québec à son statut de province minoritaire dans la fédération monarchique du Canada.
    Nous pouvons y arriver dès les élections 2013 avec la nouvelle équipe UNIFIÉE des indépendantistes,tous avec le même objectif,le même plan de match et la même mise en marché.
    Après nous ferons les ententes bilatérales pragmatiques nécessaires,dans le respect style Camille Laurin.
    Question à tous;
    Les députés du PQ et du Bloc sont-ils des indépendantistes ou
    des carriéristes?
    Note; à la poubelle l'idée d'un référendum

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mars 2009

    M. Couturier
    Vous dites :
    « Bien sûr, pour en venir à votre dernier paragraphe, le décret d’emprisonnement de 1982 n’est pas légitime ni valide démocratiquement, même si légalement ça fonctionne. Même chose qu’en 1867. Car le peuple n’a pas été consulté. Mais ce décret est déjà récusé au plan de cette même légalité abusive du fait que l’Assemblé nationale n’a jamais signé cet acte de rapatriement-geôle. Il ne reste plus qu’à se mettre dans une situation de souveraineté, i.e. sortir de prison. Mais cela implique le vouloir. Vouloir résultant d’une compréhension adéquate de la situation. Mais ici il y a tant à dire et à faire auprès de nos concitoyens ! »
    Oui, nous pouvons obtenir un OUI majoritaire à la fondation de l'État souverain du peuple souverain du Québec. Le problème c'est que nous peinons à obtenir un tel OUI. M. Bousquet pense que nous pourrions obtenir un OUI à un projet de fédération d'États souverain dans le Canada. Dans son titre : Les Québécois de M. Deschamps je réponds qu'il nous faut d'abord nous entendre sur ce que nous ne voulons pas.
    Quand vous dites « Mais ce décret est déjà récusé au plan de cette même légalité abusive du fait que l’Assemblé nationale n’a jamais signé cet acte de rapatriement-geôle », certes il a été récusé, mais pas nommément par les voix du peuple. Ce qui change tout, en effet, l'Assemblée n'est que subsidiaire à l'État du Canada. Elle est aussi invalide que ne l'est l'État du Canada. Seule, sa voix n'a pas de poids en vertu même de cette invalidité qui est la sienne. Une instance invalide n'a pas de poids pour invalider une État qui le serait. Seule n'est valide que l'instance de l'appel direct au peuple souverain.
    Nous pouvons et devons soumettre aux voix du peuple du Québec l'État du Canada, pour l'invalider officiellement de manière valide. Ce que bien sûr ne fait pas l'État du Canada qui se sait répudié par les Québécois. Nous pouvons nous entendre sur ça, sur le fait que le Canada actuel est répudié par le peuple souverain du Québec. Ce qui change tout comme je m'en explique dans le titre précité.
    Et, nous sommes d'accord, le Canada n'est pas l'Europe, il n'est pas question ici de fédération de plusieurs États nations. Il est plutôt question d'une fédération binationale ( Premières nations en sus ) qui nous fait toujours minoritaires, à moins que l'Ontario se prétende un État nation différent de l'État nation du Manitoba !? OUI, « Un Québec fort dans un Canada uni » et un farce, que d'aucuns ont pris aux mots...

  • Michel Guay Répondre

    26 mars 2009

    Les canadians ont déjà dit non à plusieurs reprises au Québec. Et peu importe les manigances ils diront toujours non car les colonisateurs ne laissent pas tomber leurs vaches à lait pour un oui ou un non .
    Votons simplement pour l'indépendance du Québec et adhérons à l'ONU et à toutes les organisations internationales ,,,,, ou acceptons l'assimilation -anglicisation royaliste canadian dans les décennies qui viennent en divisant le vote indépendantiste dans des partis bidons anti PQ
    Le Québec sera toujours faible et minoritaire de plus en plus minoritaire dans le Canada Uni

  • Fernand Couturier Répondre

    26 mars 2009

    À M. Luc Archambault
    Vous vous demandez ce que veut dire se mettre d’emblée dans une situation de souveraineté ou d’indépendance. Et vous avez la réponse : en déclarant par référendum le Québec État souverain. Cela me paraît évident. Et j’aurais dû le dire. Vous savez, j’ai développé ce thème il y a quelques temps dans un livre de quelque 390 pages, Un Peuple et sa Langue. C’est que je voulais ici être bref.
    Vous dites aussi que cela ne répond pas à la question de M. Bousquet qui doute du consentement des Québécois. Peut-être bien. Par ailleurs, je dis expressément que de l’intérieur du Canada il n’y a rien à faire pour changer convenablement la situation constitutionnelle du Québec, ni dans une perspective autonomiste ni dans celle d’une vraie confédération. Je dis également, et cela n’est que mon avis, que les nationalistes autonomistes, fédéralistes et confédéralistes peuvent se rallier pour un référendum sur la souveraineté du Québec s’ils savent que cet état de souveraineté constitutionnelle pourra conférer autorité et sérieux à une proposition de vraie confédération avec le Canada restant, et s’ils savent qu’une telle proposition sera faite si le peuple continue de le vouloir une fois dans cette situation de souveraineté. Voyez-vous, je pense que M. Bousquet est sensible à l’attachement que beaucoup de Québécois éprouvent à l’égard du territoire canadien. Cela s’explique bien historiquement, il me semble. Et puis, il ne faut pas croire que le passage identitaire de Canadien-français à Québécois commencé dans les années de la révolution tranquille est parfaitement achevé chez tous nos concitoyens. D’où la difficulté, à mon avis encore, d’obtenir un oui décisif dans un référendum sur la souveraineté.
    Bien sûr, pour en venir à votre dernier paragraphe, le décret d’emprisonnement de 1982 n’est pas légitime ni valide démocratiquement, même si légalement ça fonctionne. Même chose qu’en 1867. Car le peuple n’a pas été consulté. Mais ce décret est déjà récusé au plan de cette même légalité abusive du fait que l’Assemblé nationale n’a jamais signé cet acte de rapatriement-geôle. Il ne reste plus qu’à se mettre dans une situation de souveraineté, i.e. sortir de prison. Mais cela implique le vouloir. Vouloir résultant d’une compréhension adéquate de la situation. Mais ici il y a tant à dire et à faire auprès de nos concitoyens!
    Bien à vous!

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    26 mars 2009

    pour une fois ici de l'autre côté de l'Atlantique tout nous a été clairement expliqué et j'ai personnellement enfin tout saisi de la complexité du processus qui vous amènerait à ne plus vivre sous la loi d'un état qu'on vous impose depuis si longtemps, et dont vous n'êtes pas satisfaits, c'est un pur euphémisme.. C'est bien votre droit, NON? C'est le droit absolu de tous peuples à disposer d'eux-mêmes. Il faut donc réunir dans un très large consensus que ce soit les nationalistes, les indépendantistes, les autonomistes et les fédéralistes et poser à tout ce monde-là, la question, la seule finalement, de l'invalidité du Canada.. Bravo, cela a le mérite d'être clair et net !

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mars 2009

    @ M. Fernand Couturier
    Comme suite au titre de M. Gilles Bousquet Les Québécois de M. Deschamps vous dites :
    « À mon avis, il n’y a qu’une solution capable de mobiliser et finalement de satisfaire à la fois aussi bien les indépendantistes et souverainistes que les nationalistes autonomistes ou fédéralistes. Elle consiste, dans un premier temps, à se mettre d’emblée dans une situation de souveraineté ou d’indépendance. Pour cela, pas de permission à demander, pas de négociations préalables avec l’État fédéral. »
    Que veut dire « se mettre d’emblée dans une situation de souveraineté ou d’indépendance » sinon déclarer le Québec État souverain ? Cela ne peut se faire que par référendum, du moins pour fonder un État valide qui émane du peuple au contraire du Canada. Cela ne répond pas à la question de M. Bousquet qui pense que nous ne pourrons obtenir le consentement des Québécois. Et, si cela n'est que déclaré que par l'Assemblée nationale, une telle déclaration n'a pas de valeur puisque cet État du Québec et cette institution qu'est l'Assemblée nationale sont aussi invalides que ne l'est l'État du Canada puisqu'elle n'est que subordonnée, subsidiaire de l'État du Canada et ne tire sa légalité qu'en vertu du Canada dont l'ordre fédéral peut désavouer une loi votée par l'Assemblée nationale. On tourne en rond. Il faut briser le cercle vicieux et le vice dans l'État du Canada c'est qu'il ne s'est jamais nommément soumis aux voix du peuple. Cet État du Canada qui exige pourtant de l'éventuel État souverain du Québec qu'il n'ait de légalité, de validité qu'en étant nommément fondé par les voix du peuple. Or lui a toujours refusé de se plier à la même exigence. Les souverainistes doivent soumettre l'actuelle Constitution du Canada aux voix du peuple pour l'invalider et pour exiger la réciprocité, à savoir, tout État quel qu'il soit, actuel ou futur, Canada actuel ou Québec souverain futur, ou encore État panaméricain, doivent pour être légitimes et valides se soumettre nommément aux voix du peuple souverain du Québec pour prétendre le gouverner en toute légitimité. Ce qui rétablit dans la lettre de la LOI du peuple souverain la prééminence démocratique qui confère au peuple souverain le droit de fonder l'État qu'il désire et non qui l'oblige à se voir imposer d'autorité et de force un État qu'il répudie.
    Ce qui permet autant à une éventuelle fédération qu'à un État du Québec souverain de voir le jour. Une chose cependant, l'État actuel du Canada ne pourrait survivre à telle invalidation. C'est ce que nous désirons, ne plus vivre sous la LOI d'un État qui s'impose de force et d'autorité. C'est ce que la très grande majorité des Québécois désirent. Nous pourrions faire un large consensus sur la question de l'invalidité du Canada actuel. Nous pourrions largement nous entendre sur cette question et appeler le peuple souverain du Québec à se prononcer à cet égard, pour briser l'enfermement du statu quo actuel. Restera aux souverainistes à faire adopter par le peuple souverain du Québec la Constitution de l'État démocratique et souverain du peuple souverain du Québec sur la base de l'invalidité de l'État actuel du Canada. Cet éventuel État souverain du Québec pourra bien sûr soumettre aux voix du peuple une proposition du Canada qui voudrait reconnaître cet État dans un ensemble canadien fédéral. Auquel cas les souverainistes pourront appuyer ou rejeter telle proposition et appeler les Québécois à la rejeter, parce que tel État du Canada fédéré nous ferait toujours devoir nous limiter à l'espace canadian, alors que le monde s'ouvre à nous. Dont l'axe Nord Sud... Par un TGV Québec-Montréal-New York par exemple, qui pourrait un jour descendre jusqu'en Floride et le petit Québec qui s'y trouve... Au lieu de l'axe Québec Toronto qui nous enferme dans un espace canadian qui ne nous sert en rien.
    Bref ! Invalider d'abord une union forcée jamais nommément approuvée par l'une des parties. Nous nous trouvons dans la situation d'une personne emprisonnée en vertu d'une supposée acceptation de sa part qui n'a jamais été nommément signée, endossée par le prisonnier. Le geôlier refuse de le libérer et lui dit en somme propose moi quelque chose pour alléger ta détention, et... je refuse de transformer quoique ce soit du règlement de détention. Or, la seule issue est de sortir de la prison par la grande porte en affirmant avoir été condamné à tort. Le décret d'emprisonnement n'est pas valide. Il n'est pas question de négocier l'amélioration les conditions de détention, puisque le geôlier ne veut rien savoir et refuse de bouger ne serait-ce que le petit doigt depuis 250 ans. Il est question de libérer d'abord le prisonnier. Le prisonnier en l'occurrence se libère en signant sa déclaration à l'effet qu'il refuse de reconnaître l'enfermement comme valide. Ensuite on verra si le prisonnier humain libre devenu est d'accord pour transformer la prison en condo, en copropriété divise ou indivise, selon son bon vouloir, y compris le fait de ne jamais plus retourner habiter avec un coloc abusif qui l'a séquestré si longtemps.