La réforme de l'assurance emploi est au coeur du débat politique à Ottawa. Libéraux et conservateurs font mine de discuter au sein d'un comité mis sur pied il y a deux mois; leur désaccord à ce sujet pourrait provoquer la tenue d'élections cet automne. Les statistiques du chômage publiées hier, selon lesquelles 45 000 Canadiens de plus ont perdu leur emploi en juillet, confirment l'importance de cet enjeu.
L'assurance emploi est un régime complexe et délicat. On ne doit y apporter des changements qu'après en avoir soigneusement évalué les effets. Malheureusement, les politiciens s'en sont emparés en mettant de l'avant des propositions et arguments simplistes ne visant qu'à marquer des points contre leurs adversaires.
La proposition de réforme dont on parle le plus est celle mise de l'avant par les trois partis de l'opposition, soit l'adoption d'un seuil d'admissibilité unique à la place du seuil actuel qui varie selon le taux de chômage régional. Le nouveau seuil national serait fixé à 360 heures travaillées dans l'année précédant la demande; présentement, le seuil va de 420 à 700 heures travaillées.
Il s'agirait d'un changement très important. Le principe du seuil variable a été adopté il y a plus de 40 ans. Depuis, il a survécu à toutes les réformes du régime. En 2005, un comité parlementaire a proposé un seuil national de 360 heures. Le gouvernement libéral en place à l'époque a rejeté l'idée, expliquant que «lorsque des changements au régime sont envisagés, il est important de bien connaître les répercussions des dernières améliorations».
C'est la principale faiblesse de la proposition de l'opposition: on la dirait sortie d'un chapeau. Le nombre de chômeurs étant à la hausse, on veut rapidement rendre le régime plus généreux (et par ricochet stimuler l'économie) sans se préoccuper de savoir si le seuil national profitera aux travailleurs qui sont les plus touchés par la crise, si le changement aura des effets pervers ou si d'autres modifications, moins spectaculaires, pourraient s'avérer mieux ciblées et moins coûteuses.
De son côté, le gouvernement Harper se contente de caricaturer les suggestions de ses adversaires. Pourtant, la plupart des spécialistes s'entendent sur la nécessité de rendre l'assurance emploi plus accessible et équitable.
La Chambre de commerce du Canada et la Banque TD suggèrent d'abaisser le seuil d'admissibilité à 560 heures dans toutes les régions où le taux de chômage est de moins de 10% (où le seuil varie actuellement entre 560 et 700 heures). Cela permettrait aux travailleurs installés dans des régions jusqu'à récemment prospères d'être plus facilement admissibles à l'assurance emploi. Le régime se trouverait ainsi simplifié et le changement serait moins coûteux que la mesure suggérée par l'opposition. Enfin, le principe de la variabilité selon le taux de chômage n'étant pas complètement abandonné, un éventuel retour aux anciens seuils serait moins controversé.
S'ils font preuve d'un peu plus de sagesse et d'un peu moins de partisanerie, les élus fédéraux arriveront à mettre en place les changements qu'impose la récession... avant que la récession ne prenne fin.
Un peu de sagesse
Conseil de la Fédération
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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