Un petit trou de mémoire?

Tribune libre

J'ai reçu ce qui suit, il y a quelques jours. Est-ce authentique? Je vérifierai mais j'imagine que l'on n'oserait pas trafiquer... Dans ma mémoire, c'est vague... mais Vigile rappelle à la Une notre devise: "Je me souviens". Alors, pour un effort collectif de mémoire:
Sujet : Petit rappel sur l'élection de 1994...


Élections 94
Flanqué de Bouchard, Parizeau dissipe toute confusion
_ «Un gouvernement d’abord»
Le Soleil Les Informations générales, lundi 8 août 1994, p. A1
***
Boivin, Gilles - Joliette - « Un gouvernement d’abord, la souveraineté ensuite », a promis hier le chef du Parti québécois, Jacques Parizeau, qui a profité de sa première apparition publique avec son allié du Bloc québécois, Lucien Bouchard, pour tenter de dissiper toute confusion sur le sens de la campagne électorale en cours.
Devant près de 3000 partisans chauffés à bloc, à Joliette, à l’occasion de l’assemblée d’investiture du député Guy Chevrette, Jacques Parizeau et Lucien Bouchard ont mis toutes leurs énergies à remettre sur ses rails une campagne électorale qui était en train de se changer en campagne référendaire et à démontrer qu’ils s’entendent comme larrons en foire sur le sens du mandat d’un éventuel gouvernement péquiste.
« La souveraineté ne se fera pas tant que la permission ne sera pas donnée par le peuple du Québec, promet M. Parizeau. Le véritable enjeu de cette élection, c’est de se donner un vrai gouvernement capable de sortir le Québec du marasme. » Selon lui, il est évident que le chef libéral Daniel Johnson « aimerait faire croire qu’il s’agit d’une élection référendaire pour cacher son bilan et le fait qu’il n’a pas d’équipe ».
M. Parizeau se défend cependant de mettre en veilleuse l’option souverainiste. « La souveraineté, j’en parle tous les jours. Aujourd’hui, j’ai précisé l’ordre des choses : d’abord le gouvernement, ensuite la souveraineté. On ne peut pas avancer les deux jambes à la fois, ce sont deux démarches distinctes qui viennent l’une après l’autre. »
En point de presse, après l’assemblée, le chef péquiste cachait mal son agacement devant les journalistes qui cherchaient à savoir quel était le sens de la déclaration solennelle que le PQ entend faire adopter par l’Assemblée nationale.
Excédé, il reprochait même à certains journalistes de s’étendre sur ce sujet pour « distraire l’attention » des véritables enjeux.
Le chef du Bloc québécois, Lucien Bouchard, s’est lui aussi livré à une attaque à fond de train contre le gouvernement de Daniel Johnson qu’il accuse d’avoir « baissé la garde du Québec » et fait preuve d’une « complaisance sans précédent à l’égard d’Ottawa ». C’est la première fois dans l’histoire du Québec, estime-t-il « qu’on a un premier ministre qui ne se sent pas à l’étroit dans le corset fédéral. Ça lui va comme un gant ».
Il ne fait aucun doute, pour lui, qu’élire Daniel Johnson, « ça voudrait dire que Jean Chrétien aurait carte blanche. Ce serait confier les destinées du Québec à Jean Chrétien pour finir sa job de 1982. »
Il se défend de toute ambiguïté quant à l’interprétation qu’il faut donner à la déclaration solennelle qu’entend faire adopter le Parti québécois à l’Assemblée nationale. « Toute décision, toute intention concrète, quoique ce soit qui a des conséquences sur l’avenir du Québec devra être décidé par les Québécois eux-mêmes », rappelle-t-il sous l’oeil approbateur du chef du PQ.
« Le débat doit être lancé quelque part et l’Assemblée nationale est évidemment le bon endroit pour le faire. »


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2011

    Bonjour Madame Hébert et merçi pour cet envoi et surtout pour votre commentaire-réplique:
    "Observer est moins facile que raisonner. Comme on le sait, peu d’observation et beaucoup de raisonnements conduisent à l’erreur ; beaucoup d’observations et (moins) de raisonnements, à la vérité. (...)...l’humanité s’est toujours plu à jouer avec les abstractions, bien que les abstractions lui donnent une vision incomplète et parfois totalement fausse de la réalité. Une chose logiquement vraie peut être pratiquement fausse."
    Je trouve utile, pertinent et très agréable de vous avoir lu ce dimanche matin avec un bon café et ce malgré le fait
    que je ne comprenne absolument pas la politique si ce n`est que des concours d`exaspération procédurale en parfait manque de respect mutuel et de mépris des électeurs dits cautionneurs par consentements tacite de cette situation
    déshonorable.
    Pour prouver mon incompétence à la politique:
    je me demande pourquoi les gens ne sont pas contre la souveraineté du CANADA ou si ils y ont déjà pensé.
    Enfin je souhaite un retour en force des Apothicaires pour soigner l`hystérie en renforcant nos reins et foies et pour mieux se réapproprier les fruits de notre sol et ainsi
    pouvoir boire nos breuvages en toute fierté!
    N`oubliez pas la fête des pères!
    Fredx.

  • Marcel Haché Répondre

    18 juin 2011

    Mme Hébert
    La cause est entendue : Jacques Parizeau est le seul saint indépendantiste canonisé de son vivant. Comme il y a une tempête parfaite, Jacques Parizeau est la victime parfaite, celle qui s’est fait volé un référendum.
    Évidemment, ni lui ni son poulain, Gilles Duceppe, n’insistent sur le « vol », mais toute une chorale bien intentionnée insiste pour eux. Et comment donc ? Parce que c’est Jacques Parizeau qui est l’auteur du mystère Québec, encore insoluble au poulain Duceppe, comme on l’a vu le 2 Mai dernier.
    Je crois bien que je devrais me mêler de ce qui ne me regarde pas, et répondre au petit-fils de Barberis-Gervais sur la très vielle saga des Nordiques. Car voyez-vous, dans cette satanée saga des Nordiques, ce n’est pas Pauline Marois qui a tenu le premier « premier rôle », c’est bel et bien Jacques Parizeau il y a très longtemps.
    J’écrirai donc finalement une réponse sur un texte passé de Barberis Gervais. J’espère que Vigile publiera, autrement j’essaierai de vous le faire parvenir personnellement.


  • Nicole Hébert Répondre

    18 juin 2011

    Monsieur Cloutier,
    On se croirait au tribunal!... Ne perdez pas votre temps avec moi car je n'ai aucunement l'intention de répondre à cet interrogatoire! Je m'exprime ici à titre de citoyenne québécoise et je n'ai aucun prérequis à afficher, il me semble, pour me prévaloir de ce privilège.
    Désolée,
    Nicole Hébert

  • Nicole Hébert Répondre

    18 juin 2011

    Ah! là là. M. Gervais, quelqu'un qui m'aime bien me signale à l'instant que les fleurs dont je parlais dans mon commentaire précédent ne m'étaient pas adressées mais à Mme Ferretti! Désolée pour moi! Je me disais aussi!... Dommage; ça m'avait fait un petit velours tout en me surprenant! Mais remarquez que je les comprends davantage pour Mme Ferretti que je respecte terriblement même si je ne suis pas de son avis.Je suis d'accord sur votre jugement à son égard. Mais j'affirme que je ne suis pas non plus de la clique des suiveux ni des flatteurs.
    Merci quand même. J'ai eu un petit moment de gratitude!
    Nicole Hébert

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2011

    Madame Hébert,
    Êtes-vous membre du Parti québécois? Si oui depuis quand?
    Occupez-vous une fonction élue au Parti québécois? Si oui dans quel comté et depuis quand?
    Où étiez-vous en 2005 quand nous avons tous voté le "projet de pays", que le PQBoisclair et le PQMarois ont mis aux poubelles en violation du programme et des statuts?
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2011

    Mais, messieurs, je n'ai rien dit, moi! Je n'ai fait que partager. Peut-être aurais-je dû intituler mon envoi: "Deux poids, deux mesures"?
    Pour Robert Barberis-Gervais, j'ajouterais que la "lecture" de l'Histoire, même lorsqu'elle se targue d'objectivité et peut-être surtout dans ces cas-là, se fait toujours avec une lunette subjective. Ce qui m'a amenée à me questionner au sujet de Jacques Parizeau, c'est toute cette fièvre montant de Crémazie depuis un bon moment, ponctuée de temps à autre de ses remarques publiques à l'endroit de sa cheffe ou du Programme de son Parti. Mine de rien. J'espère - sincèrement - que le coulage à La Presse d'échanges internes au Parti ne part pas de cette circonscription car là, vraiment!... Au plan éthique, il y a là de quoi faire rougir Louise Beaudoin et Pierre Curzi et les amener à dénoncer pareille manoeuvre. D'où qu'elle qu'elle puisse venir d'ailleurs. Et non, je ne ferai jamais partie des "suiveux" ni des flatteurs. Et l'une des raisons qui m'amène à croire que Pauline Marois, malgré ses failles - comme tout chacunE - et toute la hargne qui lui est adressée pour ne pas dire vomie, me semble la personne qui peut faire un jour correctement ce que nous disons souhaiter, c'est ceci:
    "Observer est moins facile que raisonner. Comme on le sait, peu d'observation et beaucoup de raisonnements conduisent à l'erreur; beaucoup d'observations et (moins) de raisonnements, à la vérité. (...)...l'humanité s'est toujours plu à jouer avec les abstractions, bien que les abstractions lui donnent une vision incomplète et parfois totalement fausse de la réalité. Une chose logiquement vraie peut être pratiquement fausse." (Je ne retrouve pas l'auteur pour l'instant). Je prétends que Mme Marois observe et agit concrètement. C'est, entre autres, pourquoi je l'appuie. Merci à vous, M. Gervais, de me gratifier de "force" et de "charme". Tout compte fait, je préfère recevoir les fleurs après le pot. Pour ma part, je me réjouis de vous retrouver sous mes textes. Bien que nous ne partagions souvent pas les mêmes points de vue, j'ai plaisir à vous lire.
    Nicole Hébert

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    18 juin 2011

    Comme Normand Brathwaite le répète dans une annonce publicitaire : "si ça existait on l'aurait". Si c'était vrai elle aurait pris les moyens pour qu'on le sache et votre témoignage n'est pas convaincant. Et puis même si c'était le cas pourquoi tromper la population. Tout ce discours est vraiment trop tordu et ne fait appel qu'à la foi qui ne peut exister en politique. Enfin c'était clair depuis son retour en politique en 1987 que Jacques Parizeau revenait pour faire l'indépendance.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2011

    Bonjour Nicole Hébert
    Vos efforts pour refaire l'histoire du Québec sont dignes d'intérêt.
    D'abord vous avez blâmé Parizeau pour avoir démissionné au moment du beau risque. Il aurait dû rester et appuyer René Lévesque.
    Sur l'histoire récente, vous avez pratiquement accusé les quatre démissionnaires d'avoir agi sans le mandat de leurs électeurs, ce qui devrait être interdit, selon vous.
    Et maintenant, cet utile rappel de 1994. Si je vous comprends bien, vous dites que Pauline Marois dit exactement la même chose que Parizeau-Bouchard en 1994.
    C'est audacieux. Ça fait réfléchir. Pourriez-vous avoir l'obligeance de nous expliquer la ressemblance... et les différences.
    Quelle différence entre "un référendum moins d'un an après la victoire de 1994" et "un référendum au moment opportun"?
    Avez-vous lu la dernière lettre d'Andrée Ferretti au Devoir et mon commentaire. Les voici.
    Andrée Ferretti, le 15 juin 2011 16 juin 2011 Québec
    «Pauline Marois doit partir», s'écrient en chœur les Gesca et les Quebecor de tout acabit, les gauchistes gauches et les adroits droitistes, les péquistes infidèles, les nationalistes mous, les fédéralistes inconditionnels et les irréductibles indépendantistes.
    Bref, Pauline Marois rallie dans une rare unanimité les fans de la politique au Québec, les uns en fonction des intérêts particuliers de leur secte, les autres en regard des objectifs immédiats de leur «dite» conscience nationale.
    Qu'en est-il du Québécois et de la Québécoise aux prises avec les contraintes quotidiennes qui pèsent sur sa vie de citoyen et qui résultent pour la plupart et souvent à son insu de l'état de dépendance de sa nation?
    That is the question.
    Les Gesca et les Quebecor, les pragmatiques et les utopistes, les penseurs et les rêveurs répondent dans un même concert de voix accordées que Pauline Marois n'a aucune des qualités requises pour remédier à la situation, les solutions qu'elle propose étant inappropriées, trop réformistes pour les uns, pas assez révolutionnaires pour les autres, désuètes pour tous.
    Et le Québécois et la Québécoise, devant la stérilité des faux débats et la lâcheté des faux combats, se désintéressent de plus en plus de son destin national.
    Et moi qui désapprouve la stratégie du PQ sous sa direction, je me surprends à penser que sa détermination à tenir solidement en main, envers et contre les Gesca et les Quebecor, les brides de son parti, lui attirera peut-être l'admiration et le soutien de ce peuple indécis.
    Avec l'espoir mitigé mais vital qu'elle en fera bon usage.
    (fin de l'article d'Andrée Ferretti)
    Voici mon commentaire publié dans Le Devoir
    jeudi 16 juin 2011 11h18
    j'ai le même "espoir mitigé mais vital"
    Andrée Ferretti écrit:
    "Et moi qui désapprouve la stratégie du PQ sous sa direction, je me surprends à penser que sa détermination à tenir solidement en main, envers et contre les Gesca et les Quebecor, les brides de son parti, lui attirera peut-être l'admiration et le soutien de ce peuple indécis.
    Avec l'espoir mitigé mais vital qu'elle en fera bon usage."
    J'ai le même espoir mitigé mais vital.
    A condition que cesse la cabale des anti-Marois et la cabale des anti-Parizeau comme je l'ai écrit sur Vigile.
    J'en profite pour vous saluer. Vous ne ferez jamais partie de la clique des suiveux. C'est ce qui fait votre force et je peux bien le dire, votre charme. (fin du commentaire)
    Mme Hébert, ce n'est pas nécessaire de refaire (en la déformant) l'histoire du Québec pour écrire cela et appuyer Pauline Marois.
    Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, 18 juin
    en souvenir du célèbre appel à la Résistance du Général de Gaulle, à la radio, le 18 juin 1940

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2011

    Quand je marche, une jambe en avant, et vraiment, je vous assure, en une fraction de seconde, l'autre jambe suit.
    Rien à voir avec la démarche de Marois.
    Le PQ, en ce moment, c'est en béquille qu'il avance, une seule jambe. Pire, avec les démissions récentes, la face du PQ est pas mal maganée.
    Mais bien tenté Madame.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2011

    Quand je marche, une jambe en avant, et vraiment, je vous assure, en une fraction de seconde, l'autre marche suit.
    Rien à voir avec la démarche de Marois.
    Le PQ, en ce moment, c'est en béquille qu'il avance, une seule jambe. Pire, avec les démissions récentes, la face du PQ est pas mal maganée.
    Mais bien tenté Madame.

  • L'engagé Répondre

    18 juin 2011

    La différence, c'est qu'à l'époque, il y avait de gigantesques pancartes, avant l'élection pour vanter l'indépendance et ces publicités étaient payées par le PQ.
    Je me souviens d'une en particulier, deux enfants sur une plage que l'on suppose être en Gaspésie ou aux îles, le message implicite étant à la fois : «pour que l'on ait un avenir» et «faite-le pour eux».
    Ensuite, les plan de Lévesque et Parizeau ont été des ÉCHECS. Combien d'autres bataille les indépendantistes vont-ils devoir perdre avant de le voir? Au lieu de lancer de grandes campagnes d'éducation populaire, de créer des organismes, des réseaux de promotion de l'indépendance, de défendre la langue ET DE S'ASSURER QUE L'HISTOIRE ALLAIT DE DEVENIR CENTRALE, le PQ a gaspillé ses années au pouvoir.
    La morale de cette histoire, c'est que l'on ne peut être simultanément un parti provincial qui veut gagner des élections ET le véhicule d'éducation populaire dont l'indépendance a besoin. Votre propre mémoire nous le démontre :
    PENDANT QUE PARIZEAU ÉTAIT FLOU AVEC LES JOURNALISTES ET LE PEUPLE POUR GAGNER SON ÉLECTION, IL N'ÉTAIT PAS EN TRAIN D'ENSEIGNER AU PEUPLE LES AVANTAGES DE L'INDÉPENDANCE.
    Bref, qui sont les 35% de convaincus qui forment encore la base électorale du PQ? Les mêmes qu'en 1980, 76, 73. C'est donc dire que c'est le travail militant et pédagogique des années 60 à 76 que l'indépendance se maintient.
    Si on avait fait le même travail depuis 1995, on n'en serait pas là aujourd'hui, mais ce n'est pas une raison pour se plaindre, mais pour commencer à travailler résolument pour l'indépendance, idéalement à l'extérieur des partis.
    Je ne me servirais donc pas de l'existence des erreurs stratégiques passées de mon camp pour cautionner le fait qu'un chef veuille les reproduire.
    Une erreur est une erreur.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2011

    Auriez-vous la prétention de nous faire croire que Pauline Marois adopte la même démarche que Parizeau?
    Si c'est le cas, vous perdrez votre temps.
    Parizeau avait préparé son plan d'action sur l'indépendance depuis 1990 lorsqu'il a fait cette déclaration.
    En arrivant au pouvoir, il a procédé rapidement en faisant adopter une loi, en convoquant des assemblées sur l'avenir du Québec dans toutes les régions et en tenant un référendum rapide qu'on s'est fait voler.
    Ce n'est nullement le cas avec le plan Marois avec, entre autres, sa constitution provinciale qui reconnait le partage des pouvoirs au Canada.
    Votre partisanerie vous aveugle. En plus vous ne connaissez rien de l'histoire du Parti québécois et de ses différents programmes. Vous dites n'importe quoi.
    Pierre Cloutier