Un organisme dénonce l'état du français chez les agents douaniers

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Douaniers unilingues anglophones : nous en sommes encore là après 40 ans de bilinguisme canadien ?

Pour l'organisme Impératif français, les deux langues officielles au Canada sont l'anglais et le « bilingue ». L'organisme a réagi par la voix de son président, Jean-Paul Perreault, à un rapport préliminaire d'enquête du Commissaire aux langues officielles qui fait état d'une plainte déposée contre l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).


La plainte concerne une personne qui aurait demandé à plusieurs reprises à un agent de l'ASFC de l'Aéroport international Macdonald-Cartier d'Ottawa de s'adresser à elle en français, ce qu'il aurait refusé de faire. Pourtant, aux termes du Règlement sur les langues officielles, l'aéroport Macdonald-Cartier est désigné bilingue.


Impératif français déplore que nulle part dans le rapport il ne soit question d'agents des services frontaliers unilingues français. Au moment de l'incident qui a donné lieu à la plainte de l'aéroport d'Ottawa, sur les 15 agents de l'ASFC, 10 étaient unilingues anglophones, les cinq autres, bilingues.


Mais pour Impératif français, le problème va plus loin que les agents douaniers. L'unilinguisme anglais règne dans l'affichage commercial ou encore dans les boutiques et restaurants des aéroports, sans compter les « histoires d'horreur » qui se produisent chez les compagnies aériennes canadiennes.


Or, pour Jean-Paul Perreault, le Commissariat aux langues officielles s'accommode trop bien du statu quo : « Les nombreuses plaintes ne cessent de s'accumuler et d'être commentées dans vos rapports annuels successifs sans que des corrections [...] soient apportées pour des raisons évidentes d'absence de leadership politique et de gestion, de silence des syndicats, de vision infériorisante de la place du français comme ''seconde'' langue officielle au sein de la fonction publique fédérale, de maintien en vigueur d'une loi inopérante et d'un commissariat limité à un seul pouvoir d'influence », a-t-il écrit à l'auteure du rapport, Ghislaine Saikaley.