Les origines fascistes de l'islam politique moderne

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Islam et nazisme : une histoire d'amour méconnue

Dans les années 30 et 40, les islamistes, dont les Frères musulmans, vouaient une admiration à Hitler et Mussolini.


Voici la ou les sources de cet article : Véronique Chemla #1 et #2, Deutsche Welle, Slate, The Daily Mail et Le PointVoici la source de la photo : CC0


28 novembre 1941, Berlin. Adolf Hitler est tout sourire. Son armée a conquis une bonne partie de l'Europe, dont la France, et vient d'entreprendre le siège de Leningrad, en Union soviétique. Mais le travail n'est pas achevé, loin de là, et en cette journée d'automne, l'homme fort du Troisième Reich prend part à une rencontre stratégique avec un homme qui partage avec lui un même but.


Cet homme, c'est le grand mufti de Jérusalem, Haj Mohammed Amin al-Husseini, et ce but qu'il partage avec les nazis, c'est l'élimination des Juifs.


Un islamiste pur et dur aux côtés des nazis


Très tôt dans sa vie, Mohamed Amin al-Husseini « rêve de diriger une grande Arabie et une Palestine débarrassée des juifs ». En mars 1933, à peine deux mois après la prise du pouvoir de Hitler, l'islamiste affirme que les musulmans « approuvent » ce nouveau régime. C'est l'évidence même que l'islam voit dans le Parti national-socialiste la poursuite des mêmes idéaux. « Les principes de l'islam et ceux du nazisme présentent de remarquables ressemblances, en particulier dans l'affirmation de la valeur du combat et de la fraternité des armes, dans la prééminence du chef, dans l'idéal de l'ordre », dira le mufti.


Dans les années trente, les Juifs de Palestine subissent le même sort que leurs compatriotes européens qui vivent sous le joug nazi. Massacres, pillages de maisons et de synagogues, on dit même que des « émeutiers arabes portent la croix gammée ». Pendant ce temps, le grand mufti est grassement payé par les SS nazis et s'active à dresser les musulmans, où qu'ils soient, contre les Juifs.


Des divisions composées uniquement de musulmans se battront sous la croix gammée. Elles seront précurseures des légions terroristes qui sèmeront la peur plusieurs décennies plus tard. On peut s'en convaincre par cette déclaration d'un imam de l'époque : « Pour tenter de rassurer mes camarades, je leur expliquais que [...] tout musulman qui perdait la vie au combat pour l'islam serait un shahid ». Le « fameux » martyr islamique ne date donc pas d'Al-Qaida. En tout, environ 100 000 musulmans européens auront combattu aux côtés des nazis.


Mohamed Amin al-Husseini, pour revenir à lui, aurait été directement responsable de la mort d'au moins « 4 000 enfants orphelins juifs polonais et de 400 juifs adultes [...] assassinés à Auschwitz en raison de son opposition en 1942 à leur transfert en Palestine ».


Cette Palestine où le sang coule encore de nos jours, et où on voue un culte au tristement célèbre mufti. À preuve : en 2015, une école élémentaire de la ville d'Al-Bireh a été nommée en son nom. En outre, le chef de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, l'a célébré à la télévision en le déclarant héros de la nation palestinienne. Son collègue, Rami Hamdallah, l'a couvert d'éloges en disant de lui qu'il avait été « le fils au coeur pur » de cette même nation palestinienne.


Les Frères musulmans


Durant les années 30 et 40, le fondateur des Frères musulmans, Hassan al-Banna, voue lui aussi une admiration à Hitler, de même qu'à Mussolini. « Hitler et Mussolini ont conduit leur pays vers l'unité, la discipline, le progrès et le pouvoir. [...] Dès que le Führer ou le Duce parlait, l'humanité, oui, l'univers obéissait, avec un profond respect », écrira-t-il comme éloge à leur sujet.


C'est un fait connu que les Frères entretiennent déjà une haine des Juifs dans les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale, eux qui déposent alors « des bombes et des colis piégés dans de nombreux lieux du Caire, visant Juifs égyptiens et commerces juifs ». D'ailleurs, l'appareil militaire de la confrérie s'inspirera largement du service de sécurité nazi et de la Gestapo.


Aujourd'hui, Youssef Qaradawi, théologien de référence des Frères musulmans, n'a pas une meilleure opinion de la diaspora juive. « Allah a imposé [aux juifs] des personnes qui les punissaient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. [...] C'est un châtiment divin. Si Allah veut, la prochaine fois, ce sera par les mains des croyants », déclare-t-il en 2009 en entrevue à Al-Jazeera.