Un malaise éthique autour du Royalmount

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Conflit d'intérêt

Un élu qui s’est déjà prononcé en faveur du mégaprojet de centre commercial Royalmount doit maintenant en évaluer les impacts de manière impartiale. Des citoyens y voient un problème éthique.


Yves Gignac a été directeur du développement économique de Ville de Mont-Royal (VMR) de 2012 à 2017. À ce titre, il a travaillé de près avec le promoteur du Royalmount, Carbonleo.


En 2015, dans un article de l’hebdomadaire L’Express, M. Gignac souhaitait que la Ville s’active pour faire avancer le projet de centre commercial rapidement.


La Ville a ensuite adopté plusieurs changements de zonage pour permettre l’ajout d’hôtels, d’une salle de spectacle et de restaurants.


Maintenant conseiller d’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro, Yves Gignac siège depuis un an à la commission sur le développement économique de la Ville de Montréal, qui a lancé une consultation sur les impacts du Royalmount.


Deux citoyens de VMR présents à cette réunion publique ont d’ailleurs indiqué à notre Bureau d’enquête avoir été très surpris de voir M. Gignac siéger à cette commission.


Juge et partie ?


« C’est correct qu’il soit pour le projet, mais les commissaires ne sont pas censés être ceux qui ont mis [le projet] sur pied », estime l’un deux, Jean-Marc Séguin.


Selon nos sources, des élus à l’intérieur de la commission craignent aussi que le jugement de M. Gignac ne soit altéré par sa proximité avec le dossier.


Yves Gignac n’a pas rendu nos appels. Par contre, le chef du parti Ensemble Montréal, Lionel Perez, assure que « M. Gignac ne considère pas qu’il y ait matière à conflit d’intérêts ».


« Il m’a informé qu’il avait sollicité l’avis du conseiller à l’éthique de la Ville de Montréal. Suite à la réception de cet avis, M. Gignac agira en conséquence », ajoute M. Perez.


Le Royalmount, situé près de la jonction des autoroutes 15 et 40, doit accueillir en 2022 plus de 200 magasins, cinq hôtels, des restaurants et même des habitations.