Gérald Tremblay

Un maire très curieux, un très curieux maire

Sa main droite ignore ce que fait sa main gauche

Tribune libre

Tous les vigiliens se souviennent de l’affaire Jacques Bergeron, vérificateur général de la ville de Montréal dénoncé par Gérald Tremblay auprès du ministre libéral Lessard pour des gestes qu’il aurait posés (dixit le Maire). Pour prendre connaissance de ces gestes, l’administration avait mis le paquet : sur une période de dix mois, on l’avait filmé à son insu, on avait intercepté ses courriels, on n’avait reculé devant rien pour le prendre en défaut. Un vérificateur général peut recevoir des informations confidentielles sur des pratiques douteuses, des dénonciations ou des soupçons sur tout un chacun dans l’administration municipale, du plus bas au plus haut échelon.
Loin de moi l’idée de juger M. Bergeron, mais les moyens déployés pour le coincer ne manquaient pas de piquant. Quand il est curieux, M. Tremblay n’en dort pas la nuit. Il prend alors tous les moyens pour savoir, quitte à faire face à des poursuites judiciaires. Il peut virer jusqu’au vérificateur général, apprendre qui lui dit quoi, peu importe, il doit savoir.
Mais cette curiosité est elle-même bien curieuse. Il ne s’est pas trop occupé de savoir ce que faisait son bras droit dans l’histoire des compteurs d’eau, il ne savait pas, il n’était pas au courant. C’est ce qu’il nous a dit sans rire quand à son tour il s’est fait prendre. M. Tremblay est sans doute un grand chrétien, sa main droite ignore ce que fait sa main gauche. Pas plus qu’il ne savait qu’au moins un département complet était corrompu de bas en haut comme nous l'a appris l’ex fonctionnaire Gilles Surprenant. Sa curiosité ne s’étendait pas encore jusque là.
Combien de départements de la ville de Montréal souffraient du mal de la collusion et de la corruption étalées depuis des jours à la Commission Charbonneau ? Notre maire ne le sait pas, il est moins curieux pour ça que pour son vérificateur général. Après cette affaire de piratage informatique, de filatures et j’en passe, les Montréalais croyaient avoir un maire curieux. Ils savent maintenant avoir affaire à un bien curieux bonhomme.


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6 commentaires

  • Jean Lespérance Répondre

    26 octobre 2012

    M.Champagne, si vous voulez en savoir plus, si vous voulez avoir des détails croustillants, concernant ce fameux contrat des compteurs d'eau, allez section: auteurs et envoyez-moi un message avec votre adresse courriel, je vous promets que vous allez être estomaqué. L'invitation s'adresse à d'autres aussi curieux.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2012

    Harpagon, soupçonnant qu'on lui volait son or durant la nuit, décida d'espionner le lieu où était dissimulée sa cassette pour en avoir le cœur net. La nuit suivante, tapi derrière les lourdes tentures de velours rouge de sa somptueuse bibliothèque, en silence, il se « mit en frais » en attendant son voleur.
    Soudainement, un bruit se fait entendre! Le cœur battant à tout rompre, Harpagon s’empare vivement du bras de son voleur – qui tentait à ce moment d’ouvrir sa cassette – tout en faisant la lumière dans la pièce. Mais quelle ne fut pas sa surprise de constater qu’il s’était lui-même saisi par le bras!

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2012

    Lors de la conférence de presse du "oui affirmatif" que je viens de citer, Gérald Tremblay a parlé plus longtemps en anglais qu'en français. Il sait que ceux qui lui ont fourni sa majorité sont des lecteurs de la Gazette: les anglophones et les allophones qui ont fermé les yeux sur la corruption et la collusion à Montréal pour bloquer une séparatiste: Louise Harel.
    Ce sont les mêmes qui ont fermé les yeux sur la corruption libérale pour bloquer une séparatiste: Pauline Marois et qui font partie du 31% obtenu par les Libéraux de Jean Charest et qui lui ont donné plus de la moitié des 50 comtés qui ont faire élire un Libéral, un liberelle comme le dit Denis Julien de Lotbinière en prononçant à l'anglaise.

    Ce sont les mêmes qui ont voté NON au référendum de 1980 et qui ont contribué à la victoire du NON au référendum volé de 1995. Lise Bissonnette a appelé les anglophones et les allophones anglicisés du Québec,une minorité de blocage.

    Même quand ils auront fini par admettre la corruption libérale du Parti de Jean Charest suite à la commission Charbonneau, il vont avoir beaucoup de misère à voter pour François Legault, un séparatiste qui se donne beaucoup de mal pour dire qu'il ne l'est plus et qu'il ne le sera plus jamais, vendant ainsi son âme pour quelques votes…qu'il n'aura pas.
    Ce sera la chance du Parti québécois comme le prévoit Denis Julien dans un commentaire (qu'il faut lire) au dernier article de Denis Vincent.
    robert barberis-gervais, 26 octobre 2012

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2012

    M. Champagne
    Cela fait toujours plaisir de lire un texte d'une logique inattaquable. Le maire de Montréal a donc une curiosité sélective. "Je ne savais pas"...est son leitmotiv qu'il faut remplacer par "je ne veux rien savoir".
    On oublie que Gérald Tremblay a déjà été un ministre libéral. Comme Jean Cournoyer, il y a des manquements graves à l'éthique qu'il refuse de voir. Y a-t-il de la corruption et de la collusion à Montréal? Il a dit: "Je réponds par un OUI affirmatif" et il a eu le culot d'ajouter: "il y en a toujours eu" remontant ainsi jusqu'à Camilien Houde...
    Il y a là une matière infinie pour les humoristes. Quand l'Infoman va s'en mêler ça va être très drôle.
    robert barberis-gervais

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2012

    C'est pathétique de voir cela,Tremblay n'a pas d'honneur,
    ni de morale,il devrait s'éclipser de là.Qui est le maire
    suppléant à Montréal?

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2012

    Qu'est-il arrivé du frère du maire Tremblay qui était le "collecteur" attitré de son parti?