Un ex-VP de Dessau a nié la collusion

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Un système de corruption généralisée

Un ancien VP de la firme Dessau qui avait nié en 2016 connaître l’existence d’un système de collusion à Longueuil a finalement reconnu jeudi avoir fait entrave à l’enquête du syndic de l’Ordre des ingénieurs (OIQ).


Normand Fallu n’était pas sur place jeudi devant le conseil de discipline de l’OIQ pour plaider coupable d’avoir participé à un système contournant le processus d’appel d’offres à Longueuil et d’avoir fourni des informations fausses ou incomplètes aux enquêteurs du syndic de l’OIQ.


L’ingénieur de 54 ans, qui vit depuis cinq ans en Alberta, devait comparaître par visioconférence, mais a finalement communiqué par téléphone.


« Je suis très déçu que M. Fallu ne soit pas visible en visioconférence, lâche le syndic de l’OIQ, Réal Giroux. Il nous fait à moitié faux-bond, c’est frustrant. »


Le syndic a également critiqué le manque de collaboration de M. Fallu lors de son interrogatoire en 2016.


« Notre équipe avait amassé une preuve solide, mais M. Fallu avait nié connaître l’existence de la collusion à Longueuil », affirme M. Giroux.


Pour cette raison, une amende de 2500 $ est requise contre M. Fallu.


L’ingénieur risque également 20 000 $ d’amende pour sa participation entre 2005 et 2009 à la collusion à Longueuil.


Il travaillait alors pour la firme de génie Dessau, l’une des cinq compagnies qui, en échange de versements de 20 000 $ à 30 000 $ par an au parti des maires Jacques Olivier et Claude Gladu, s’assuraient de contrats.


« Champion de l’éthique »


M. Fallu, qui s’est décrit jeudi comme « un champion de l’éthique », a dû démissionner le mois dernier de son poste chez Stantec, la firme albertaine qui avait repris les actifs de Dessau, en raison de la plainte disciplinaire déposée contre lui.


Il a exprimé des regrets jeudi, mais a dit ne pas avoir tiré d’avantages de ses actes à l’époque, ce que le syndic a contesté.


« En éliminant la compétition, on s’assure d’atteindre nos objectifs, donc il y a un bénéfice », souligne M. Giroux.


Celui-ci a d’ailleurs précisé avoir songé à demander la radiation de l’ingénieur. Mais considérant le fait que M. Fallu ne vit plus au Québec et qu’il n’a pas l’intention de revenir, cette option n’a pas été retenue.