Office québécois de la langue française

Un document qui en laisse plusieurs sur leur faim

«On assiste à une opération de désinformation» a pour sa part confié Jean-Paul Perreault, d'Impératif français

La langue - un état des lieux


Judith Lussier - La fameuse étude de l'Office québécois de la langue française sur la langue de service, à laquelle on a fait référence à maintes reprises cette semaine, a enfin été rendue publique hier.
Le document, qui tient sur deux pages, est toutefois loin d'en révéler beaucoup plus sur la méthodologie de la recherche que le communiqué émis par l'OQLF en janvier 2007.
Révélations partielles
On révélait alors que sur les 2500 commerces visités, l'accueil s'est fait en français dans 83% des cas et le service a été offert en français dans 91% des cas.
Hier, on ajoutait quelques précisions sur les rues visitées et la façon de procéder des enquêteurs.
«Ils rient de nous!» s'est exclamé Patrick Bourgeois, du site lequébécois. org. «Qu'est-ce qu'ils ont fait en 108 jours de travail? On veut le questionnaire, les détails, la démarche!»
Un an à se renvoyer la balle
Le virulent blogueur tente depuis un an d'accéder au document en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. «À l'OQLF, on me disait que le ministère détenait l'étude, et au ministère, on me renvoyait à l'OQLF» explique-t-il, lettres des deux organismes à l'appui.
Mais la PDG de l'OQLF, France Boucher, s'est défendue en expliquant que « le but n'était pas de mettre au ban une entreprise en particulier. C'est pourquoi nous ne voulions pas donner les informations à monsieur Bourgeois.»
En fait, la méthodologie de la recherche sur laquelle la ministre Saint-Pierre s'est appuyée toute la semaine pour nier la fragilité du français révélée par l'enquête du Journal était maintenue secrète par le cabinet même de la ministre.
«Ce type de renseignement n'est jamais rendu public» a expliqué l'attachée de presse de la ministre.
«C'est la moindre des choses que la ministre la rende publique, surtout qu'elle s'appuie sur les conclusions de l'étude pour justifier son inaction», a déclaré par voie de communiqué hier le député péquiste Pierre Curzi.
Avant que son ministère ne se décide à rendre publique l'étude, elle ne basait son argumentaire que sur un document d'une page et demie contenant des résultats. Une situation que M. Curzi a qualifiée de «preuve d'amateurisme».
Des statistiques soviétiques
Pour Jean Dorion, président de la Société Saint-Jean-Baptiste, il s'agit de «statistiques soviétiques. On vous donne les résultats et vous devez croire puisqu'on ne vous donne pas la méthodologie».
«On assiste à une opération de désinformation» a pour sa part confié Jean-Paul Perreault, d'Impératif français.
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