La tradition Libérale de trafic d'influence se poursuit

Un deuxième lobbyiste de l'industrie pétrolière près de Trudeau

L'ombre de TransCanada PipeLine

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Une tradition qui remonte à la construction du chemin de fer transcanadien au début du 20e siècle !

Comme s'ils n'avaient rien appris, les Libéraux ont toléré un deuxième lobbyiste de TransCanada Pipeline, Phil Fontaine, dans l'entourage de Justin Trudeau pendant la campagne électorale. M. Fontaine, ancien chef de l'Assemblée des Premières Nations, se tenait même tout près du chef libéral pendant qu'il livrait son discours de la victoire lundi dernier. Son collègue lobbyiste et stratège libéral Daniel Gagnier avait pourtant été expulsé de la caravane libérale quelques jours plus tôt lorsque la Presse Canadienne a dévoilé qu'il donnait, lui aussi, des conseils à la société pétrolière pendant la campagne.

Embauché par TransCanada en 2013 pour faire du lobbying en faveur du projet d'oléoduc ÉnergieEst auprès des quelques 150 communautés autochtones du pays, M. Fontaine a fondé l'entreprise Ishkonigan Consulting and Mediation peu après avoir quitté la direction du regroupement des peuples autochtone. Il siège également au conseil d'administration de la Fondation Pierre-Elliott Trudeau avec le frère du premier ministre désigné Alexandre Trudeau. Cet organisme à but non-lucratif accorde des bourses aux étudiants qui oeuvrent à la promotion des droits de l'homme.

La présence d'au moins deux lobbyistes de TransCanada pipeline dans l'entourage immédiat de Justin Trudeau soulève des doutes quant à la volonté des libéraux de prendre leurs distances face aux pétrolières et de répondre davantage aux préoccupations des citoyens, notamment en ce qui a trait au projet de construction ÉnergieEst. Elle permet aussi de s'interroger sur la volonté de Trudeau d'abolir les subventions aux pétrolières.

Au cours de la campagne Justin Trudeau s'est engagé à réviser les règles de l'Office nationale de l'énergie afin qu'elle tienne compte de «l'acceptabilité sociale» du projet lorsqu'elle entreprendra l'étude du dossier de TransCanada. Le chef libéral a également promis de respecter l'engagement pris par les pays du G20 en 2009 visant à éliminer progressivement toutes les subventions au secteur des combustibles fossiles. Le Commissaire à l'environnement et au développement durable a d'ailleurs écrit dans un rapport publié en 2012 que ces subventions allaient en décroissant depuis cinq ans.

Le chef conservateur Stephen Harper soutient pour sa part que le gouvernement fédéral a éliminé les subventions aux entreprises qui exploitent les sables bitumineux et aux secteur pétrolier en général. L'Association des producteurs de pétrole partage cet avis tout en précisant que les rabais et les reports d'impôts n'étaient pas de subventions puisque ces mesures étaient offertes à d'autres secteurs industriels.

«Tout dépend de la manière de définir le mot subventions», a déclaré récemment Philip Gass, recherchiste à l'Institut international du développement durable à Genève. Selon lui, si on utilise la définition de l'Organisation mondiale du commerce, ce qui comprend les réductions et les reports d'impôts, l'industrie des combustibles fossiles reçoit encore plus d'un milliard de dollars d'aide par année de la part du seul gouvernement fédéral. Il faut ajouter à cette somme les subventions diverses offertes par les gouvernements provinciaux ce qui porterait alors la somme totale à 2,6 milliards.

Ce débat se poursuit depuis des années. Un rapport publié en novembre 2010 par le Réseau action climat Canada estimait que les mesures d'aide aux sociétés pétrolières et gazières coûtaient un milliard par année à l'État. «L'échec du gouvernement d'éliminer des façon progressive les subventions aux combustibles fossiles sous la forme d'allégements fiscaux aux riches sociétés pétrolières et gazières est un reflet de la grande témérité du gouvernement d'agir sur les changements climatiques et les enjeux énergétiques», soulignait le document en réclamant la fin de ces subventions déguisées.

« Accorder près de un milliard de dollars par année en allégements fiscaux à quelques-unes des sociétés les plus riches du monde est irresponsable, particulièrement en période de restriction budgétaire », affirme Graham Saul du Réseau action climat Canada. « On voit bien que dans la réalité, le gouvernement ne lutte pas contre les changements climatiques, il alimente plutôt le problème.»

Le problème n'est pas à la veille de se régler puisque la situation économique actuelle entraîne la chute continue des prix et par conséquent le report du projet d'Énergie Est. La lenteur prévisible des études environnementales promet également de retarder encore davantage la construction des nouveaux oléoducs.


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4 commentaires

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    25 octobre 2015

    http://www.lapresse.ca/environnement/economie/201411/07/01-4816645-oleoduc-energie-est-phil-fontaine-encense-transcanada.php
    Oléoduc Énergie Est: Phil Fontaine encense TransCanada
    JC Pomerleau

  • Bruno Deshaies Répondre

    23 octobre 2015

    23-10-2015 10:05
    Les promesses de Justin Trudeau
    Investissements dans les infrastructures
    Justin Trudeau a promis de faire passer l'investissement fédéral en infrastructures de 65 milliards à 125 milliards de dollars en 10 ans. Le PLC prévoit des investissements massifs

    «dans les infrastructures de transport routier et collectif,
    dans les logements abordables,
    les garderies,
    les aqueducs et les édifices verts, notamment.»


    Afin de financer leurs promesses, les libéraux inscriront des budgets à l'encre rouge pendant trois ans. http://ici.radio-canada.ca/sujet/elections-canada-2015/2015/08/27/002-parti-liberal-infrastructures-deficits-justin-trudeau.shtml

    Élections Canada 2015
    Parti libéral : 125 milliards pour les infrastructures, 3 ans de déficit
    Mise à jour le jeudi 27 août 2015 à 16 h 18 HAE
    http://ici.radio-canada.ca/sujet/elections-canada-2015/2015/08/27/002-parti-liberal-infrastructures-deficits-justin-trudeau.shtml
    On est sûr que cette promesse va se réaliser avec tous les espoirs d'enrichir ceux qui seront près du pouvoir majoritaire libéral. Il y a trop d'argent en jeu et beaucoup d'intervenants en cause dans cette vaste opération d'infrastructure tout azimut.
    Il ne faut pas oublier que cette offensive budgétaire sert la cause de l'unité canadienne et, indirectement, le parti libéral de Justin Trudeau en tant que tel : ce parti naturel du pouvoir à Ottawa. Vive l'économie distributive !
    Réflexe habituel des Québécois : « Après tout, on est bien au Canada ! »
    C'est une belle façon de faire du fédéral, car le Québec-province sera encore moins capable de faire ce qu'il devrait faire par lui-même selon ses propres priorités nationales.
    C'est un immense scandale annoncé.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 octobre 2015

    On a des gouvernements libéraux à tous les niveaux de gouvernement dans presque tout l'Est du Canada, du Manitoba à Terre-Neuve. Même qu'à Montréal, c'est pratiquement les trois niveaux de gouvernement. Des gouvernements majoritaires en plus. Pourra-t-on compter sur une opposition extra-parlementaire, par exemple de la part des principaux médias ? Radio-Canada qui attend une augmentation de son budget pour services rendus ?
    Et on se moque des régimes autoritaires ailleurs dans le monde... vraiment !

  • Archives de Vigile Répondre

    22 octobre 2015

    Le nouveau PM est une marionnette de Desmarais (Power Corp)et voici un aperçu de l'ampleur de son pouvoir.
    En plus de diriger le Québec maintenant ce sera à la grandeur du Canada.... Par François Harvey.
    https://www.facebook.com/denise.girard.39/posts/1019897888075852