On ne l’entendait guère, le ministre des Forêts. Et c’était tant mieux puisqu’il n’a jamais eu son mot à dire sur le désordre qui caractérise la gestion de notre territoire.
Luc Blanchette, c’est le ministre du Far-West, du laisser-faire et du laxisme fédéral/provincial. C’est le gars qui disait vouloir remplacer la chasse au caribou par la chasse au loup... C'est l'humoriste du conseil de bande libéral.
On l’a vu cette semaine, sortir de son terrier, forcé à la parole par le scandale des pourvoiries capitalistes. C'était presque drôle, cette naïve transparence similaire au vide...
La forêt québécoise, comme les mines, les lacs et les rivières, tout ça est toujours soumis aux intérêts des uns et des autres dans une telle cacophonie qu’on peut se compter chanceux d’y trouver parfois un terrain vierge, un havre de paix, loué à prix fort, bien sûr, par un État inapte mais d’une voracité sans pareil...
Et ce sinistre des Forêts, de la Faune et des Parcs est aussi responsable du Nord-du-Québec. Ministre soumis aux diktats autochtones...
Pour expliquer que le nord est maintenant sous le joug exclusif d’une poignée de pourvoiries luxueuses, l’ex fonctionnaire a dit que c’est parce que les Inuits le lui avaient demandé...
C’est aussi simple que ça. Chez nous, il suffit de demander pour que la majorité taxable soit interdite... ou taxée davantage. Tassez-vous, les cons-tribuables, faites place aux indiens et aux richards!
Il l’a dit à l’Assemblée nationale, sans la moindre gêne, sans le moindre remords, parfaite mascotte des Ressources naturelles, objet de risée des coupeurs d'épinettes.
C’est donc pour protéger les droits des autochtones qu’il faudra désormais se faire lessiver par une clique de lèche-fric avant de sortir un saumon des plus belles rivières du Québec.
«Le Nord-du-Québec est conventionné, on appelle ça la Convention de la Baie James et du Nord-du-Québec, ce qui n'est pas un document banal, parce que ce document-là de la Convention de la Baie James vient protéger, dans le fond, les droits des autochtones», a expliqué, au mieux de ses capacités, le médiocre suppléant.
Le plus méprisant fut la suite de son explication: ceux qui ne pourront pas aller au nord pourront aller pêcher au sud... Là où la pêche relève de la loterie tellement le poisson s'y fait de plus en plus rare...
En somme, le gouvernement libéral assure les droits des uns au détriment des droits des autres. 25 000 autochtones versus des centaines de milliers de pauvres idiots fiscalisés...
C’est la version officielle. Les autochtones servent souvent de paravent au favoritisme systémique, surtout en région éloignée.
L’autre version veut qu’on force les pêcheurs à passer par les pourvoiries pour mieux dénombrer le saumon pêché. Pure hypocrisie : la pression de pêche est très faible dans le nord, les quotas individuels y sont d'ailleurs beaucoup plus élevés.
Il est plus raisonnable de croire que cette décision- prise en secret- vise plutôt à favoriser une coterie de richards dont il faudrait dévoiler tous les noms... et demander des explications conséquentes.
On a vu apparaître celui de Desmarais, évidemment. Il est toujours là celui-là, quand il y a une piastre à faire, même avec l’État islamique...
Mais il y en a d’autres, de ces businessmen rougeauds et adipeux, grassouillets avocats d’affaires, sous-fifres de ploutocrates, vampires du bien commun, amateurs de cirrhose au grand air, amis circonstanciels des autochtones qui écument les rivières sous l’œil morne de guides à pourboires...
Quand on donne 1,3 milliard à Bombardier, on ne cligne même pas des yeux en refilant des rivières aux copains du 1%.
Et on envoie ensuite un gobeur de vocabulaire expliquer que la Convention de la Baie James, signée en 1975, doit être finalement appliquée en 2018... De quoi rendre furieux le Québécois de la meilleure pâte!
C’est prendre les gens pour des imbéciles : on voit très bien qu’il s’agit d’un dernier service rendu aux ultra riches avant la débâcle électorale d’octobre prochain.
Mais le mépris ne durera qu’un temps. Il faudra bien dire non à cette connerie. Non aux autochtones aussi qui réclament parfois des droits sur des territoires où ils n’ont jamais mis les pieds.
Y en a marre à la fin de toutes ces génuflexions...et de tout ce fric dépensé sous prétexte de bonne entente...
Mais quand la maire de la plus grande ville du Québec estime qu’elle est en «territoire non cédé», il ne faut pas s’étonner qu’on se fasse tasser, ratatiner jour après jour, pousser dans le vide... Au sens propre comme au sens figuré...
Il faudrait peut-être refaire la carte du Québec. Pour montrer aux Québécois ce qu’ils ont perdu au fil du temps, à force de dire Oui aux autres...
Notre devise devrait aussi être modifiée: Je me soumets... Ce serait plus conforme à la réalité.