Un dangereux précédent, selon l'ambassadeur serbe

DUI - Référendum - Kosovo (17 février 2008), Soudan (janvier 2011)



Ottawa - L'ambassadeur de la Serbie au Canada, Dusan Batakovic, a déclaré hier que reconnaître le Kosovo comme un État indépendant constituait un "dangereux précédent international" et qu'il espérait qu'Ottawa n'allait pas suivre l'exemple d'autres nations ayant rapidement reconnu l'indépendance des Kosovars.
"Si nous acceptons ce genre de violation des lois internationales, tout l'ordre international est en jeu, a déclaré à La Presse Canadienne M. Batakovic. Une solution démocratique obtenue par le truchement de compromis et de négociations constitue la seule issue."
Le Kosovo a déclaré son indépendance dimanche dernier. Depuis, le gouvernement canadien n'a toujours pas fait part de sa décision dans ce dossier.
Le chef du Parti libéral du Canada, Stéphane Dion, estime de son côté que le Canada devrait suivre l'exemple des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne et reconnaître le Kosovo comme nouveau pays. L'ambassadeur serbe espère rencontrer le leader libéral à ce sujet.
"Je compte discuter avec M. Dion du dossier du Kosovo en matière de droits de la personne, de la discrimination approuvée par l'administration envers les Serbes et les autres Albanais, qui démontrent clairement que le Canada ne devrait pas reconnaître l'indépendance d'un territoire qui bafoue les droits de la personne et qui commet autant de discrimination ethnique", a ajouté M. Batakovic.
M. Batakovic a dit avoir présenté une lettre du président serbe Boris Tadic, lundi, à James Fox, de la Direction des relations internationales. Le président Tadic y indique que la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo, sans l'approbation de la Serbie ou du Conseil de sécurité de l'ONU, est "illégitime et, selon le droit international, nulle et sans effet".
L'ambassadeur Batakovic a déclaré ne pas savoir quand le Canada fera part de sa décision de reconnaître ou non l'indépendance du Kosovo. Il ne pouvait non plus dire s'il croyait que le Canada allait se joindre à la majorité des pays du G7 qui ont reconnu la nouvelle nation, ou s'il allait suivre l'exemple de la Russie, de la Chine ou de l'Espagne, qui ont préféré ne pas reconnaître le Kosovo, estimant que sa déclaration d'indépendance contrevenait au droit international. L'Espagne, tout comme le Canada, doit aussi tenir compte d'un mouvement nationaliste à l'intérieur de ses frontières.
M. Dion a toutefois balayé du revers de la main les propos des souverainistes québécois qui tracent un parallèle entre le Kosovo et leur propre quête d'indépendance. M. Dion estime que la souveraineté du Québec serait considérée comme une question interne, et que la communauté internationale n'aurait donc pas à intervenir.


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