Le rideau est tombé: le premier ministre grec Alexis Tsipras a remporté son pari. Le peuple grec a massivement répondu «non merci» aux institutions européennes.
Les membres à cravate de ces trois institutions auraient intérêt à quitter leurs bibles remplies de mythes économiques pour se rappeler que leur légitimité est infiniment moindre que celle des parlements issus des urnes. Leur campagne de peur et d’intimidation a échoué lors de la consultation référendaire.
Le référendum portait sur le plan d’austérité que les créanciers de la Grèce voulaient imposer. Pourtant, le déficit budgétaire n’est pas la cause principale de la dette grecque. Le poids de celle-ci augmentait de manière faramineuse principalement à cause des intérêts. Les différents «plans d’aide» ont ainsi empiré la situation.
Depuis des décennies, la construction européenne est pourtant présentée comme la Terre promise. Il était impératif de réduire au strict minimum la capacité d’agir des États et ainsi confisquer le pouvoir décisionnel aux peuples pour le donner à des institutions supranationales.
La construction européenne était un moyen pour empêcher structurellement la contestation de l’idéologie à la mode dans les salons mondains: la mondialisation.
Un référendum symbolique ?
Les petits caporaux de la caste dirigeante de l’Union européenne ont eu le beau jeu d’accuser la Grèce d’être seule responsable de ses malheurs et de refuser de collaborer.
L’Eurogroupe, qui réunit les ministres des Finances des pays membres de la zone euro, a pourtant rejeté le plan fiscal de la Grèce parce que celui-ci commettait le crime de toucher les mieux nantis. L’erreur d’Athènes est ainsi de vouloir éviter à tout prix une expulsion de la zone euro, laquelle a fait beaucoup plus de mal que de bien.
Si Tsipras persiste à défendre la monnaie unique, sa victoire référendaire n’aura pas d’effet concret. La dette grecque devra être restructurée et le pays devra obtenir des investissements considérables pour les prochaines années, ce qui ne semble pas en voie de se produire.
A contrario, la Grèce pourrait quitter la sacro-sainte zone euro et déprécier sa monnaie. Elle en sortirait gagnante. Tant qu’elle n’envisagera pas sérieusement ce scénario, le programme de l’État grec sera inapplicable et il devra continuer à subir les décisions des institutions européennes.
Mais le référendum a au moins le mérite d’envoyer un message clair à celles-ci: allez vous faire voir chez les Grecs!
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé