Un artiste accuse le PLQ d’avoir agi comme un «graffiteur de rue»

911e77de441142d0c56fc80e4abb231f

Un autre insatisfait du PLQ

L’artiste Philippe Mastrocola est en furie contre le Parti libéral du Québec, qui a utilisé sans son consentement une photo d’une de ses murales montréalaises.

Le PLQ a acheté une photo, sur le site américain Shutterstock, qui montre la murale conçue par l’artiste sur une façade de la rue Duluth, au coin de la rue Saint-Denis, afin d’orner le document du participant à son colloque thématique sur Montréal, qui s’est déroulé le 21 février dernier.

« Payer un site américain à la place de payer un artiste canadien montréalais, c’est dégueulasse », a livré au Devoir Philippe Mastrocola, qui estime que le PLQ s’est servi de son oeuvre à des fins promotionnelles. Le parti a apposé sur son oeuvre le tag libéral, agissant comme « un graffiteur de rue », accuse-t-il.

Selon l’artiste, la formation politique a ainsi violé ses droits d’auteur et souhaite qu’un avocat lui offre ses services pro bono afin de poursuivre le parti.

Au PLQ, on a expliqué que la photo n’a pas été utilisée pour faire de la publicité ou à des fins commerciales, conformément aux conditions imposées par Shutterstock, un site à but lucratif de partage de photos. Le cahier remis aux participants n’a pas été diffusé sur le site Web libéral. « Les droits ont été achetés en bonne et due forme. Le nom de l’artiste ne paraissait pas », a précisé le porte-parole du parti, Maxime Roy.

L’organisme à but non lucratif MU, qui a produit la murale conçue par Philippe Mastrocola et qui assure le financement de cet art public grâce à des subventions de ses partenaires, principalement de la Ville de Montréal, s’est dit satisfait des explications du PLQ.

Les murales, une forme d’art public qui s’intègre à la trame urbaine, sont-elles protégées en vertu du droit d’auteur ? « C’est la même situation partout dans le monde avec l’art public. C’est un flou juridique », a fait observer la directrice générale de MU, Elizabeth-Ann Doyle. Cet art mural, « c’est un peu comme l’architecture ».

« C’est sûr que, dans un monde idéal, les gens qui sont super élégants demandent la permission aux artistes » pour utiliser leurs oeuvres, croit-elle. De même, si une entreprise voulait se servir d’une murale pour une publicité, l’artiste devrait être rémunéré en conséquence. Or le colloque libéral était gratuit et ouvert à tous, a souligné Elizabeth-Ann Doyle.

Sur son site, Shuttershock, qui offre une multitude de photos de murales urbaines, assure que les droits d’auteur sont payés. L’entreprise s’engage à défendre ses clients ou à les indemniser à la suite de l’utilisation prescrite de ses images. Or, dans le cas de l’art public, ce sont les photographes qui sont rémunérés et non pas les artistes.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->