Uber: Chevrette prédit du grabuge

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«Le gouvernement Couillard s'est mis à quatre pattes devant une multinationale véreuse !»

(Québec) Les chauffeurs de taxi ne pourront rester impassibles devant l'entente conclue dans la nuit entre le gouvernement Couillard et la multinationale Uber, prédit Guy Chevrette. « On ne pourra empêcher des actions », prévient l'ancien ministre péquiste qui représente l'industrie du taxi.
« Le gouvernement Couillard s'est mis à quatre pattes devant une multinationale véreuse ! », a lancé M. Chevrette, porte-parole du Comité provincial de concertation et de développement du taxi. Il avoue que l'organisation n'a aucun pouvoir si des groupes de chauffeurs décident spontanément de bloquer des artères importantes à Montréal pour protester contre l'iniquité de l'accord.
Plusieurs chauffeurs de taxi en colère ont d'ailleurs promis des actions musclées ce matin devant les bureaux du Regroupement des travailleurs autonomes Métallos. «On va brûler des voitures Uber. On a été sages jusqu'à maintenant», a lancé l'un d'eux, la mâchoire serrée, avant de s'engouffrer dans la petite foule de chauffeurs venus protester.
«Notre première manifestation, ça va être d'arrêter de faire du transport adapté. À partir de maintenant, on se fout des règles. Déranger la population, c'est notre seul joker», a aussi dit le chauffeur Mouhcine El Meliani, qui tente actuellement d'obtenir une injonction contre le bureau du taxi pour exiger l'abolition du code vestimentaire.
«Ce qui s'en vient au Québec, ça va être pire qu'à Paris», a-t-il ajouté.
La députée péquiste Martine Ouellet, qui a pris fait et cause pour l'industrie du taxi depuis plusieurs mois, estime pour sa part que le ministre Laurent Lessard «agit en cowboy» en créant ainsi un système à deux vitesses.
«On a travaillé depuis deux ans pour maintenir la paix sociale dans ce dossier, pour qu'il n'arrive pas au Québec ce qui s'est passé à Paris. Le ministre Laurent Lessard et Philippe Couillard jouent avec le feu. En négociant avec une multinationale qui fait de la fraude fiscale, ils viennent anéantir ces efforts de façon irresponsable», a soutenu Mme Ouellet.
«Une trahison»
La direction du RTAM a refusé de cautionner les propos d'un groupe de chauffeurs qui promettent des actions plus drastiques. «La première étape, c'est de signifier notre indignation au gouvernement. C'est une trahison. C'est une honte. Les chauffeurs sont révoltés, a déclaré le président de Regroupement, Benoît Jugand, jugeant qu'il est toutefois trop tôt pour annoncer un plan d'action. «On veut des explications du ministre Lessard immédiatement. Si le gouvernement est capable de rencontrer pour négocier à portes closes avec une compagnie qui travaille dans l'illégalité, la moindre des choses ce serait de rencontrer les représentants de l'industrie pour expliquer la situation.»
Pour Guy Chevrette, le gouvernement a fait preuve de « naïveté et d'égoïsme » avec cet accord, scellé « dans un gros show en nuit ». L'entente ne respecte pas l'engagement du gouvernement de ne pas donner prise à deux types de chauffeurs, insiste le comité. Les ministres Poeti, Daoust et Lessard se sont succédé: « Trois ministres, trente mois de discussions pour se faire baiser de la sorte, on ne le prend pas ! »
Pas question cette fois de pourchasser les chauffeurs d'Uber pour les menacer. L'industrie du taxi examine des recours juridiques. D'abord la loi 100 prévoyait que l'entente à venir entre Québec et Uber sur un projet pilote devrait être publiée 20 jours avant sa mise en application. Cette étape n'a jamais été respectée. Aussi, les redevances qui seront imposées pour les courses d'Uber sont très loin d'équivaloir au coût du permis, révèle Georges Tannous, président du comité.
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