Trois nouveaux refuges de faune sur le Saint-Laurent

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Le fleuve ne devrait plus être sous la tutelle d'Ottawa


La ministre de l’Environnement, Catherine McKenna, a confirmé mercredi à Montréal l’amorce du projet de création de trois « réserves nationales de faune » qui inclurait plusieurs îles, entre Montréal et le lac Saint-Pierre. Ottawa n’est toutefois pas en mesure de dire quand le tout pourra être complété ni si cela sera fait avant les prochaines élections.


Selon les informations rendues publiques par la ministre, dans le cadre d’une conférence de presse au port de Montréal, vingt-sept îles sont visées par le projet de protection du gouvernement fédéral, soit une superficie de 7,75 km².


Le Devoir avait déjà révélé mercredi que Mme McKenna comptait créer un refuge national de faune afin de protéger des îles et des battures situées aux limites du parc national des Îles-de-Boucherville. Ces îles, qui étaient sous la responsabilité du port de Montréal depuis plusieurs années, avaient déjà été réclamées par le gouvernement du Québec, qui souhaitait agrandir le parc national.


Catherine McKenna a aussi indiqué que son ministère souhaite créer deux autres refuges de faune, tous deux en aval de Montréal, soit celui des « îles de Varennes et de Verchères » et celui des « îles du lac Saint-Pierre ». Au total, ces deux réserves compteraient dix-huit îles.


Les territoires ciblés par le ministère de l’Environnement sont surtout des « habitats importants » pour plusieurs dizaines d’espèces d’oiseaux, dont certaines sont considérées comme étant en péril.


Protection à venir


Même si la conférence de presse tenue mercredi a mobilisé plusieurs intervenants, dont la présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal, Valérie Plante, le communiqué du gouvernement fait état d’une « création potentielle » de trois réserves de faune.


Il est ainsi question d’« amorcer le processus » de mise en place de ces zones protégées, et ce, au terme de « consultations » qui seront vraisemblablement menées au cours des prochains mois.


La ministre McKenna n’a d’ailleurs pas voulu préciser d’échéancier pour la réalisation des projets.


« Il y a du travail à faire, mais il y a beaucoup d’enthousiasme chez nos partenaires », a-t-elle dit, promettant que le tout se concrétisera « le plus rapidement possible ».


La ministre a du même coup réaffirmé l’intention du gouvernement fédéral de « doubler » la superficie des milieux naturels protégés, et ce, d’ici 2020.


Pourquoi ne pas avoir choisi de céder certaines îles, comme celles du secteur des Îles-de-Boucherville, au gouvernement du Québec ?


Catherine McKenna a dit avoir « le soutien du gouvernement du Québec », dans le cadre des projets de refuges de faune, tout en soulignant que la province est « un modèle pour le Canada ». Le cabinet du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs n’a pas répondu aux questions du Devoir à ce sujet, mercredi.


« Il est de notre responsabilité de protéger les milieux naturels », a souligné pour sa part Mme Plante, présente à l’annonce. Elle a rappelé que la Communauté métropolitaine de Montréal s’est fixé comme objectif de protéger 17 % de son territoire, alors que ce taux avoisine aujourd’hui les 10 %.



Les champions de la nature


Le gouvernement Trudeau organise mercredi et jeudi à Montréal un premier « Sommet des champions de la nature ». Mais Environnement Canada n’a pas publié d’information complète sur les panels de discussions et les « champions de la nature » qui seront à Montréal jusqu’à jeudi soir. Le Devoir a toutefois appris que des dirigeants de la pétrolière Shell et de Walmart participeront à des panels consacrés à la protection de l’environnement et à la lutte contre les changements climatiques. Le président de Shell Canada, Michael Crothers, doit participer jeudi matin à un panel intitulé « Ambition collective pour la nature ». Une vice-présidente de Walmart, Kathleen McLaughlin, participera à un panel sur « la nature, les océans, le climat et les objectifs de développement durable ».



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