Transferts en santé: Gaétan Barrette critique le fédéral

1c21e7c862a0d78b5e17b977cd408ed3

L'heure de la reconnaissance de la faillite du fédéralisme canadien approche

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, y va d'une nouvelle charge contre le gouvernement fédéral, qu'il accuse d'adopter une «stratégie d'évitement publique» dans le dossier des transferts en santé.
Il se dit «alarmé» que cet enjeu pourtant crucial pour les provinces n'ait pas semblé faire partie des priorités lors de la retraite du conseil des ministres fédéral, qui s'est conclu lundi après-midi à Sudbury en Ontario.
«Un budget, ça commence à se préparer en juin. Ça se concrétise maintenant, tant chez nous (au Québec) que chez eux (au fédéral)», a-t-il souligné en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne en début d'après-midi, lundi.
«Je peux vous assurer qu'en date d'aujourd'hui, il n'y a pas eu de travaux significatifs sur une négociation de transferts en santé au Canada. Il n'y en a pas. Il n'y en a juste pas», s'est-il insurgé, se disant «très pessimiste» face à la situation.
Car selon le ministre Barrette, les négociations piétinent à quelques mois de l'échéance de l'entente conclue en 2004, qui prévoyait des hausses automatiques annuelles des transferts en santé de 6 pour cent.
L'ancien gouvernement conservateur avait prévu les abaisser à partir de 2017, et les arrimer à l'augmentation annuelle du PIB, avec un minimum garanti de 3 pour cent.
Le nouveau gouvernement de Justin Trudeau doit cesser de se défiler: s'il ne compte pas ajuster les transferts, qu'il l'admette «ouvertement», a insisté Gaétan Barrette.
«Qu'il le dise! Nous, on va prendre le relais et on va expliquer à la population que la conséquence, c'est une attaque, une atteinte, à la hauteur des services qu'on donne à la population», a-t-il martelé.
Le ministre assure que ses vis-à-vis provinciaux et territoriaux sont «unanimement déçus» de la façon dont ce dossier progresse, et qu'ils s'entendent tous sur le fait que le vieillissement de la population doit être pris en considération dans le calcul du montant du transfert.
Le gouvernement fédéral semble pour sa part privilégier l'idée de procéder par enveloppe ciblée, en allouant des sommes spécifiquement à certains domaines - les soins à domicile, par exemple.
Le ministre Barrette «désapprouve» vivement cette approche «de division» entre provinces, qui ne sont pas toutes confrontées à la même situation en matière de vieillissement de la population.
«Il y a des endroits où il y a moins de personnes âgées que d'autres, c'est vrai. Mais le facteur qui génère le plus de croissance de coûts, c'est le vieillissement», a plaidé M. Barrette.
«La tactique de vouloir passer outre, on la voit», a-t-il pesté à l'autre bout du fil.
La charge du ministre québécois de la Santé est davantage dirigée vers le premier ministre Trudeau et son ministre des Finances, Bill Morneau, que vers son homologue fédérale.
Les échanges avec la ministre Jane Philpott, qui a «une compréhension tout à fait similaire» à celle des ministres provinciaux, sont tout à fait «transparents», a indiqué M. Barrette.
«Mais elle n'a pas le pouvoir de déterminer les transferts. Cette décision-là appartient à M. Morneau, qui ne veut pas en parler, et ultimement, évidemment, au premier ministre», a-t-il déploré.
La ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, n'était pas disponible pour accorder une entrevue de La Presse canadienne, lundi. Elle doit prononcer mardi après-midi un discours devant l'Association médicale canadienne (AMC).
Son cabinet a néanmoins assuré que le «dialogue continu» avec les provinces et territoires se poursuivait en vue d'en arriver à une entente.
> Lire la suite de l'article sur La Presse


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé