Conseil national épique

Toute une épopée pour un Conseil national de l’indépendance du Québec!

C’est ÇA que Bourgault appelait notre «impuissance volontaire». Autant dire: in-signifiance acquise et cultivée.

Tribune libre

Conseil national épique
Cinq cents indépendantistes fervents réunis en Conseil national pendant deux jours pour parler de ce qu’ils prétendent être leur objectif: l’indépendance du Québec. Deux jours de réflexion et de discussions intensives pour en arriver à des propositions que pourrait trouver un étudiant de Secondaire III plutôt ignorant de l’histoire et de la situation actuelle du Québec dominé depuis deux siècles et demi, encarcané dans une constitution qui n’est pas la sienne.
Quelles sont les décisions majeures prises par ce Conseil national en ces heures historiques? Le droit de vote à 16 ans, des référendums sur ceci ou sur cela, obligation pour les députés transfuges de se faire réélire avant de siéger comme députés. C’est fort comme programme de libération nationale! Trois coups de clairon énergisants, sonnant le réveil d’un peuple!
On me dira sans doute que ce Conseil national n’avait pas pour but de réfléchir aux décisions à prendre pour faire l’indépendance du Québec. Et c’est malheureusement vrai. Depuis maintenant plus de quinze ans, il n’est jamais temps pour le PQ de se résigner à parler d’indépendance et de mettre en oeuvre des moyens efficaces d’y parvenir. On s’y affaire un peu à n’importe quoi, sauf à l’objectif premier de son programme. S’il y a trois millions de Québécois qui veulent un pays Québec, il semble qu’il y en ait peu au Conseil national du PQ. Et quand, dans l’enthousiasme, 93% de ces congressistes se votent des ballounes comme les trois mentionnées plus haut, il n’y a pas de quoi pavoiser; il serait plus indiqué de mettre le drapeau québécois en berne.
Les trois décisions majeures prises par leur dernier Conseil national font la preuve que leur volonté de faire l’indépendance du Québec se résume à ce qu’on peut bien appeler des bisouneries que tout parti politique peut proposer aussi bien que le PQ. La CAQ et le PLQ pourront inscrire à leur programme ces trois propositions du PQ sans que ÇA ne trouble en rien leur orientation politique qui est de maintenir le Québec dans son statut de «belle province» d’un pays étranger.
Voit-on De Gaulle offrir aux Français sous occupation nazie les outils de libération aussi fermes et efficaces que les trois bidules usinés par le PQ en cette intensive et glorieuse fin de semaine?
L’urgence, c’aurait été l’indépendance et non les fioritures dans le tapis de cérémonie. L’urgence de réfléchir au rassemblement de tous les indépendantistes du Québec. Chercher les moyens de transformer toutes ces sources, ces ruisseaux et ces rivières en fleuve aussi visible et efficace que le Saint-Laurent. Au lieu de quoi, ils se servent quelques litres de mélasse.
Pensez-y bien et ÇA vous remontera le moral: 500 indépendantistes fervents qui piquent ces trois fleurons niaiseux à leurs fronts glorieux. Toute une épopée pour un Conseil national de l’indépendance du Québec! C’est ÇA que Bourgault appelait notre «impuissance volontaire». Autant dire: in-signifiance acquise et cultivée.

Squared

Viateur Beaupré32 articles

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Professeur à la retraite. Écrivain. Horticulteur, pêcheur et chasseur. Se bat depuis quarante ans pour défendre le français et l’indépendance du Québec.

Sept-Ïles





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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 février 2012

    Monsieur Beaupré , Monsieur Cloutier , arrêtez de taper sur le PQ , LCN va s'en occuper beaucoup plus efficacement que vous ce printemps , en campagne électorale. Déjà Lapierre est à l'oeuvre , le vote à 16 ans ,on retrouve ça en Iran ,qui dit . Vendez-nous Option Nationale et son LIT , plutôt , le LIT surtout , vous pourriez élaborer sur le LIT , mettre à jour les propositions du PI , nous parler de QS , nous suggérer des alternatives ... Parce que la grosse job des fédéralistes , elle est commencee, John est de retour , vous allez voir du grand LCN , le RIP selon les commentateurs , le référendum d' initiative populaire , c'est de permettre à l' aile radicale du PQ d' être en périoide référendaire en permanence ... ils ont bien raison , le RIP ne pourrait pas permettre qu'on exige un moratoire sur les gaz de schiste , ou la fermeture de Gentilly II , ou des changements au processus démocratique , ou manifester notre désaccord à toute décision gouvernementale , ni demander la démission de Sabia , ni manifester contre la privatisation en santé , ni manifester notre objection à l'immigration excessive , ni manifester notre désir de renforcer la loi 101 . Messieurs , ne perdez plus votre temps sur le PQ et sa bande de carriéristes . Parlez nous de vrais souverainistes , comme Ausssant , Curzi , Lapointe , Besudoin , Parizeau , Khadir et David , et en vrais patriotes, de la date du prochain référendum...

  • Nestor Turcotte Répondre

    5 février 2012

    90,000 membres au PQ?
    Sont-ils tous en règle? Le PQ a déjà eu 300 000 membres en règle...
    Monsieur Beaupré a raison: le PQ est un parti électoraliste. Point à la ligne. Il ne parle plus d'indépendance. De tout, sauf cela. Le seul parti, près de ce que nous voulions en 1970, c'est Option nationale. Le PQ? Une faible Union nationale. Moins que Daniel Johson...
    NT

  • Archives de Vigile Répondre

    5 février 2012

    Le référendum d'initiative populaire est une arme à 2 tranchants. Essayez de vous imaginer un référendum sur la séparation du West Island ou sur le constitution canadienne de 1982.
    D'autre part, c'est loin d'être chose faite. Pauline Marois n'était même pas là pour le vote et elle a indiqué clairement par ses réponses en point de presse qu'elle n'était pas pressée de mettre cela en branle. Ce sera comme l'accession à l'indépendance : dans la semaine des 4 jeudis.
    La régionalisation? Depuis combien de temps, croyez-vous qu'on parle de cela au Parti Québécois?
    Idem pour la réforme du mode de scrutin.
    Le vote à 16 ans. Comme l'a mentionné Josée Legault, cela ne consolide-t-il pas la position réactionnaire du gouvernement Harper en matière criminelle qui veut faire traduire les jeunes de 16 ans devant les cours pour adultes?
    D'autre part, la vraie, la véritable réforme en profondeur de la vieille démocratie de représentation est complètement absente. C'est celle d'un Chambre citoyenne dont les membres seraient tirés au sort pour de courtes périodes sans renouvellement de mandat et qui contrebalanceraient le pouvoir des élus et des politiciens professionnels.
    C'est le principe des jurés citoyens appliqués à la gestion de la "chose publique" (la Res publica).
    La réforme du PQ est une petite réformette pour la galerie. Elle est incomplète et cosmétique, sera adoptée lorsque les poules auront des dents et ne modifiera en rien le pouvoir des élus et des politiciens professionnels.
    Discutée à quelques mois des élections, c'est du racolage politique de bas étage.
    Pierre Cloutier

  • Stéphane Sauvé Répondre

    5 février 2012

    « La critique, c'est le bagne à perpétuité. »
    écrivait Louis Aragon.
    J'ose espérer qu'au minimum, cette critique du PQ est constructive.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 février 2012

    Si le P.Q.est là pour rester avec ses 90000 membres
    il s'en va droit dans l'opposition pour y rester
    avec sa gouvernance souverainiste.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 février 2012

    Je vous suggère de consulter toutes les propositions qui ont été adoptées et non de vous fier encore une fois a la une des médias. Vous constaterez qu'il y a là, de quoi virer le Québec a l'envers, quand on parle de gouvernance régionale par exemple. Je vous invite à reconnaître cet exercice démocratique. L'heure est à la solidarisation non au dénigrement. Le PQ est là pour rester: 90 000 membres.

  • Raymond Poulin Répondre

    4 février 2012

    Le droit de vote à 16 ans!.. Après Les contes de tante Lucille, nous voici aux contes de tante Pauline. Tant qu’à y être, pourquoi pas le droit de vote à ceux qui fréquentent les CPE? On pourrait ainsi acheter plein d'électeurs avec des suçons...

  • Antoine Dubé Répondre

    4 février 2012

    Vous avez parfaitement le droit de ne pas être d'accord avec les positions adoptées par la Parti Québécois mais vous ne convaincrez pas grand monde à les ridiculiser.
    Je suis sceptique aussi envers l'abaissement de l'age de vote à 16 ans mais je suis farouchement pour les référendums d'initiatives populaires parce qu'ils donneraient plus de pouvoirs au peuple, parce qu'ils sont déjà utilisés dans plusieurs pays notamment en France, Allemagne, Autriche, Suisse et dans plusieurs états américains. Ici au Québec plus de 70 % sont en faveur.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 février 2012

    Je n'ai pas assisté au Conseil National et je ne sais pas ce qui a été adopté ou rejeté, sauf ce que j'en ai lu dans les journaux.
    J'ai cherché sur le site du PQ les propositions adoptées mais je n'ai rien trouvé.
    Pourtant il y avait 13 thèmes à l'étude.
    Les voici :
    - La mise en place d'un gouvernement ouvert et interactif;
    - Le portrait des finances publiques six mois avant les élections à date fixe;
    - La tenue régulière d'assemblées publiques par les députés;
    - L'évaluation annuelle des engagements électoraux du parti au pouvoir;
    - L'encadrement des nominations du gouvernement;
    - Les référendums d'initiative populaire;
    - Une consultation populaire sur les référendums;
    - La décentralisation pour renforcer les régions;
    - Une chambre des régions;
    - La création d'une commission sur les institutions parlementaires et électorales;
    - L'étude d'un système électoral uninominal à deux tours;
    - Le vote des étudiants;
    - L'abaissement de l'âge légal pour voter à 16 ans.
    Si on pouvait y voir plus clair, on aurait une meilleure idée de l'ampleur de la "réforme", qui me semble être plus une balloune politique qu'autre chose.
    En tout cas, cela sent l'électoralisme provincial à plein nez et le racolage partisan.
    C'est de la poudre aux yeux pour les naïfs et cela ne fera pas avancer la cause de l'indépendance de la patrie d'un seul pouce.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    4 février 2012

    Bien vu, M. Beaupré. Et là vous avez comme d'habitude la «gô-gôche» de la maison qui n'en manque pas une pour venir faire son rabattage. Pierre Dubuc n'hésite pas à écrire qu'il voit dans ce Conseil national un «virage à 180 degrés du Parti québécois». Et voilà, un petit coup de serpillière et tout reluit !
    http://www.vigile.net/Il-faut-liberer-l-economie
    GV