Tout miser sur le Pouvoir

Et sortir la péquisterie du P.Q.

Tribune libre

La priorité avec un grand P, celle dont dépendent toutes les autres priorités indépendantistes, c’est la conquête du Pouvoir. Un parti politique, c’est une machine de guerre pour conquérir puis garder le Pouvoir. Donc, le Pouvoir pour d’abord s’imposer DANS le régime, pour ensuite l’abolir. Car l’Indépendance est une formidable opération coup de poing, qui n’a rien à voir avec une grand-messe référendaire.

Sans le Pouvoir, l’opposition légitime des indépendantistes reste sans mandat. Avec le Pouvoir, les indépendantistes pourraient se fabriquer en cours de route tous les mandats nécessaires, aussi bien les utiles que les inutiles… y compris éventuellement le Mandat Idéal, pour autant qu’ils y mettent le temps que ça prendrait…Nos ennemis n’ont jamais-jamais agi autrement qu’avec cette méthode politique. C’est avec cette méthode qu’ils Nous mènent présentement.

La gang à Couillard n’a jamais reçu aucun mandat pour enfourcher l’Austérité. La gang à Trudeau n’a jamais reçu aucun mandat pour faire passer aucun maudit pipeline ni au Québec ni nulle part ailleurs. Cependant, nous pouvons compter sur l’un et sur l’autre pour le faire passer le pipeline, en même temps que bien d’autres sapins.

Ce n’est donc pas tant d’une autre de ces fumeuses stratégies péquistes, compliquées à souhait jusqu’à l’absurde, ce n’est pas véritablement de stratégie dont a besoin l’Indépendance pour 2018, mais bien d’une tactique politique toute simple, procédant d’une autre méthode politique, bien plus simple, d’une autre Approche, celle-là connectée à la réalité politique et la réalité électorale du Québec 2016, et non pas celles de 1976.

La gang à Couillard, et bien avant, tout le West Island, ont toujours procédé selon cette nécessité de manier le Pouvoir au Québec. Ils ne comptent jamais faire, eux, aucune élection sur leur intention de rejoindre la constitution canadienne de 1982. C’est sans mandat spécifique (et moins encore par référendum) que les fédéralistes québécois comptent parvenir à leurs fins.

À genoux qu’ils sont devant le « génie » des institutions britanniques, ( le gouvernement peut tout faire sauf…) il leur suffirait donc de battre encore une fois ou deux les indépendantistes sur l’indépendance, ou plus facilement encore les battre sur sa péquisterie profonde, qui consiste à laisser traîner le maudit référendum dans leurs cartons, pour que le West Island ( dont Radio-Canada et Gesca en sont ensemble le fer de lance), pour qu’un West Island triomphant, s’autorise à procéder à la réunion du Québec à la grande famille des « canadiens et des canadiennes » et cela, à la suite d’une simple victoire électorale.

Il importe peu aux rouges que leurs victoires électorales se fassent sur le dos de l’Indépendance ou sur celui du référendum, cependant qu’une autre victoire sur cette idée de tenir un troisième référendum leur serait assurément plus facile tant l’électorat est tanné du mot référendum. L’électorat perçoit assez bien qu’il s’agirait là d’une opération qui mènerait un peu plus loin dans le cul de sac actuel.

Le West Island compte déjà sur un puissant électorat. Celui-ci a déjà fait dérailler deux référendums. C’est plus qu’assez ! Cet électorat captif est inaccessible au P.Q., essentiellement parce que c’est un électorat hostile à la nation que Nous sommes. En réalité, c’est l’électorat de l’autre nation, celle qui a annexé le Québec il y a longtemps et qui Nous annexe quotidiennement.

Chaque fois, donc, que le West Island triomphe, Nous prenons un peu plus notre trou…Et le West Island triomphe depuis longtemps ! Cela tient simplement au fait que les indépendantistes n’arrivent pas à admettre (puis corriger le tir en conséquence) que c’est l’Equality Party qui a avalé le P.L.Q. et non pas ce dernier qui a avalé le premier.

Dans un pareil environnement historique risqué, pourquoi faudrait-il encore que le P.Q. entreprenne une démarche compliquée, alambiquée en même temps que très hasardeuse, si, plutôt, une démarche simple, une « game safe » tellement plus facile à jouer par un joueur redoutable du calibre de P.K.P., si jouer une « game safe » était finalement suffisante pour donner un Élan décisif à notre Cause qui en a bien besoin.

Que le navire amiral garde donc son itinéraire et son agenda le plus secret le plus longtemps possible. Rien ne presse avant 2018 ! Car rien ne serait plus contre-productif que d’étaler tous les points et recoins d’un nouvel agenda dès 2016 (et même en 2017… surtout en 2017 !) s’il fallait qu’il révèle aussi le coin précis au tournant duquel il lui serait tellement, mais tellement, mais tellement plus facile d’attendre les rouges avec brique et fanal.

La fameuse convergence de tous les indépendantistes dans tout cela ? Eh ben, « cela », justement, cette mythique convergence, vaut-elle véritablement tout le ramdam actuel ? Tout ce blabla à sens unique finalement, est-il par ailleurs tellement mobilisateur et rassembleur en lui-même, ou cela ne mobilise-t-il pas seulement ceux-là qui sont déjà mobilisés, oui, parmi ceux-là les quelques uns qui y trouvent aussi, comme par hasard, un immense avantage pour leur inestimable personne ? Certes, les « convergés » sont dévoués à une certaine convergence et acquis certainement à la Cause, mais ne sont-ils pas mobilisés en fin de compte par quelque chose qui reste somme toute bien secondaire aux yeux de l’Électorat, infiniment secondaire en comparaison de cette immense indifférence qui se dresse devant notre Cause tel un Mur ?

Au contraire de tout « cela », n’est-ce pas précisément le Pouvoir lui-même qui pourrait faciliter très puissamment alors cette convergence tant souhaitée ? N’en serait-elle pas alors, cette désirable convergence, eh oui, eh oui, que plus déterminante dans un gouvernement péquiste élargi, élargi et ouvert évidemment à toutes les volontés et sensibilités indépendantistes, mais cependant fermée à tous caprices et préjugés (favorables ou défavorables) ?

Tout « cela » évidemment est à la portée facile de P.K.P. Le Pouvoir le serait itou.… mais évidemment aussi à cette condition expresse que le P.Q. ne génère pas encore une fois, lorsque rendu en haut du Pouvoir, de ces idiots utiles complètement perdus dans le feu croisé des stratégies indépendantistes et fédéralistes…

La destinée des losers que nous sommes devenus¹ n’est-elle pas que nous devenions les winners de l’Histoire ? Qu’attendons-nous alors pour simplement investir et accaparer tous les pouvoirs, c’est-à-dire ceux de l’État de la belle province. Les élections sont faites pour cela. Les partis politiques itou… Le P.Q. est un grand parti itou… À ce jour, c’est seulement cette maudite province qui a fait l’histoire dans laquelle Nous sommes enfermés, cependant qu’au-delà, c’est l’État qui est le seul et unique garant de notre Histoire.

¹ Nous sommes devenus les losers, les grands malades de la politique québécoise. Nous ne l’avons pas toujours été. Et nous le sommes devenus seulement depuis que nous persistons avec une détestable persistance à rester dans la spirale descendante fabriquée par les amoureux du référendum, qui maintiennent le P.Q. (cela depuis 1973, bientôt 45 ans en 2018…) dans cette horrible stratégie qui consiste à proposer à un électorat d’abord enthousiaste, jusqu’en 1980, puis totalement indifférent après 1995, mais maintenant de plus en plus hostile à cette perspective de tenir un troisième référendum.

Finira-t-on par admettre qu’une mauvaise stratégie (référendum) sert de tactique toute simple, mais victorieuse, à nos ennemis ?

Si nous refusons de marcher avec la nation que Nous sommes, celle-ci va marcher toute seule, sans nous. Et nous continuerons longtemps encore à tourner en rond et à nous « cracher dans les mains », selon le vœu du plus grand indépendantiste qui s’est trouvé à être aussi le plus grand référendiste. Nous serons ainsi à l’écart du Pouvoir, certes loin de toutes ses contraintes et toutes ses saletés, mais cependant au milieu d’un « champ de ruines », dans le cercle de moins en moins enchanté de l’Indépendance.

Quant à moi, seule la realpolitik la plus dure, la plus cruelle ou la plus imaginative importe peu, seule une realpolitik sera capable d’une opération coup de poing. Plutôt qu’une autre grand-messe devant la Grande Porte de l’opinion public, une formidable Menée Politique de 4 ans, capable à elle seule, si c’était nécessaire, d’aller cueillir l’Indépendance jusqu’aux portes de l’enfer.

Ma conviction qu’il le faudra…par l’État !

P.K.P. n’a pas le lyrisme pour appeler puis devenir un grand célébrant d’une autre grand-messe référendaire. Mais quel redoutable homme de Pouvoir il est déjà… C’est là dessus que tout le P.Q. devrait tout miser, si évidemment il est question de sortir un jour la péquisterie du P.Q.


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14 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    10 mars 2016

    @ G. Carmichael et Jean Brilland.
    Merci pour votre beau commentaire Jean Brilland. Je comprends très bien votre impatience, Gaston Carmichael. C’est beaucoup-beaucoup la mienne. Ce que je propose relève simplement d’une autre lecture que celle issue du « volontarisme » forcené décrié par Gilles Verrier.
    Ce n’est pas interdit aux indépendantistes qu’ils empruntent ce qu’il y a d’astucieux dans l’analyse des fédéralistes et, pour autant, qu’ils gardent intact l’Idéal.
    Telle qu’elle est, la maudite conjoncture politique, et si tout le discours indépendantiste poursuivait sur sa lancée actuelle, il se pourrait bien que le P.Q. échappe le Pouvoir dès son congrès de 2017. Qu’arrivera-t-il ensuite, en 2018 ?
    C’est ma conviction qu’il arriverait ensuite ceci : on ferait faire à P.K.P. la même campagne électorale que Gilles Duceppe avait fait au profit du N.P.D. de Jack Layton, mais lui, P.K.P., au profit de la C.A.Q. On lui ferait faire la même campagne que la récente campagne de Thomas Mulcair qui, lui, malgré pourtant la situation désastreuse de son parti en milieu de campagne, persistait (comme Gilles Duceppe l’avait fait et persisté à l’élection précédente) à tirer à boulets rouges sur le gouvernement sortant, celui du méchant Harper. Mal enlignée et mal calibrée, cette (mauvaise) tactique avait déjà été prise en compte et gérée très astucieusement par la gang à Trudeau, restée sagement en retrait, comme l’avait fait astucieusement la gang à Layton sur la tactique du Bloc. La pire des tactiques, c’est celle qui consiste à faire la bataille des autres. Le Bloc et le N.P.D. ont payé le gros prix pour leurs erreurs. Il arriverait la même chose au P.Q. s’il exposait ses flancs inutilement.
    C’est très-très désagréable (et impatientant) de reconnaître que le West Island triomphe. Mais au moins, si cette désagréable reconnaissance permettait au P.Q. de ne plus jouer dans le film des autres une autre fois, mais le sien une seule fois, cela pourrait constituer LA bonne fois, toute Une Fois…D’abord le Pouvoir…plutôt que l’aménagement d’un champ de ruines par de braves et valeureux indépendantistes …
    P.K.P. peut gagner ? Eh ben, il doit gagner ! Vigile n’est pas la réunion de tous les losers. C’est la réunion des mauvais perdants, pas pareil… ce sont les bons perdants qui perdent tout le temps !

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2016

    "Ne pensez-vous pas qu’après bientôt plus de 50 ans de blocage, l’électorat ne sera pas en route vers autre chose… ?"
    Marcel Haché
    C'est sûr que oui...
    A ma question, à savoir pourquoi il avait eu autant de succès auprès des canadiens, Pierre Trudeau m'a répondu:
    "J'étais juste là au bon moment avec la bonne idée."
    Son idée d'un multiculturalisme et du bilinguisme tient peut-être pour le Canada. Pas pour le Québec.
    Quel est justement la bonne idée au bon moment, que l'on présente aux Québécois. Un référendum sur l'indépendance ? Nop.
    On parle plutôt, de projets porteurs à la mesure des "OUI" que disent les Québécois, à savoir:
    OUI à:
    Une terre sans OGM,
    Un Québec électrifié,
    Une population autonome sur le plan alimentaire,
    Un gouvernement intègre sur le plan environnemental,
    Un niveau de diplomation frolant les 95%,
    Un système policier et carcéral qui favorise l'intégration,
    Un système de santé visant la promotion de la santé,
    Un système fiscal responsable et équitable où les grosses entreprises paient leur justes parts et assument leur responsabilité....
    Notre attention doit se porter sur le "Québec qui devient libre". Cette marche est commencée, envers et contre tous...

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2016

    @M. Haché:
    Donc, on promet aux québécois une baisse d'impôt, un médecin de famille pour chacun, des urgences qui nous prennent en charge rapidement, une loi spéciale pour déclarer illégal les nids de poules, etc...
    Il reste que les oppositions pourraient arguer qu'il y a anguille sous roche. Indépendance et référendum seraient toujours au menu, mais camouflé sous de belles promesse. Pour contrer ces faiseux de peur, on aura simplement à supprimer les références à ces irritants du programme, et déclarer solennellement que nous n'aspirons qu'à mieux gérer la province, au plus grand bénéfice de québécois et québécoises, etc... Prospérité et bonheur nous attendent au tournant.
    Ne trouvez-vous pas que ce que je décris là, ressemble beaucoup à la CAQ. Tant qu'à faire dans la realpolitik, sabordons le PQ, et investissons la CAQ. On s'épargnera ainsi les chicanes que pourraient engendré la refonte du programme du PQ.

  • Marcel Haché Répondre

    9 mars 2016

    @ F. Ricard et G. Carmichael
    À vous lire, nous serions devant l’Himalaya.
    À l’égard des militants ?
    Si le P.Q. compte demander un mandat à l’électorat, s’il est sincère et croit pouvoir l’obtenir, il devra dire très clairement ce que celui-ci veut entendre (ou ne veut pas entendre). C’est aussi simple que cela…ce n’est pas plus compliqué… il n’y a pas d’Himalaya à gravir, seulement à contourner… et le Pouvoir serait à portée.
    Mais avant d’être clair et transparent avec l’électorat, ce ne serait pas une mauvaise idée que le P.Q. le soit d’abord à l’égard des militants. C’est aussi simple que ça aussi, même si je reconnais volontiers que ce pourrait être une méchante grosse job au parti…et un peu plus compliqué.
    Mais « chaque chose en son temps », n’est-ce pas tout l’art de la politique ? S’il n’y prend garde, selon sa maudite habitude, ce pourrait bien être au congrès de 2017 que le P.Q. échappe le Pouvoir, bien davantage qu’en 2018… P.K.P.pourrait bien manquer son rendez-vous avec l’électorat et avec l’Histoire.
    Il n’y a présentement que le P.Q. qui puisse sortir le Québec de sa situation bloquée. Il n’y a surtout que lui, le P.Q., pour se sortir lui-même de sa propre situation bloquée. Et bloquée par quoi et par qui croyez-vous, et cela depuis bientôt 45 ans ?
    Ne pensez-vous pas qu’après bientôt plus de 50 ans de blocage, l’électorat ne sera pas en route vers autre chose… ?
    Les militants pourraient très bien comprendre la nécessité d’une autre méthode politique. Ce qu’ils ne comprennent pas-et cela vaut pour les chefs ce qui est autrement plus triste- c’est comment, après 40ans d’explications, d’élections et de référendums, la Cause stagne en bas de 25 % des intentions de vote. Là dessus, les référendistes bégaient et nous renvoient aux sondages.
    Cela sera effectivement incompréhensible tant et aussi longtemps qu’on gardera les mêmes balises de la même méthode politique, qui bloque à elle seule et le Discours et l’Action d’un grand parti indépendantiste. Je l’ai écrit souvent sur Vigile, le référendum est actuellement un ballon crevé dans lequel il est inutile de souffler. Ce n’est pas seulement inutile de le faire, c’est contre-productif.
    Mais hélas, en cela comme en bien d’autres choses, il se trouve toujours des fonctionnaires zélés pour conclure que si une action donnée n’a pas obtenu les résultats espérés, c’est simplement qu’on n’avait pas pesé encore assez fort sur les mêmes boutons…

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mars 2016

    M. Haché,
    Vous avez le verbe très généreux pour dénoncer les référendistes. Toutefois, on reste un peu sur sa faim, quant à la stratégie que vous favorisez. Particulièrement, j'aimerais que vous élaboriez sur les sujets suivants:
    - Au congrès de 2017 du PQ, quels changements proposeriez-vous au programme du PQ?
    - Pour l'élection de 2018, que devraient être les thèmes majeurs de la campagne électorale?
    - Comment devrait se comporter le PQ à partir de maintenant, pour se préparer au prochain rendez-vous électoral?
    Enfin, j'aimerais savoir ce que vous proposez pour contrer les oppositions qui, elles, insisteront lourdement pour parler de référendum (comme elles l'ont fait lors de l'élection de 2014).

  • François Ricard Répondre

    7 mars 2016

    M. Haché,
    Selon vous, les indépendantistes doivent rejeter la péquisterie pour le pkpisme,,,
    Sûrement une approche qui envoûtera toute la population.
    Le PQ doit parler d'indépendance. Mais le PQ ne peut faire l'indépendance à la prochaine élection. Il y a au bas mot 20% de l'électorat qui est totalement réfractaire à l'idée. Une élection référendaire serait un véritable suicide.
    Pour prendre le pouvoir le PQ, et tout le mouvement indépendantiste d'ailleurs, doit couvrir deux sujets:
    ---ce qu'il compte faire au niveau de l'administration de la province de Québec durant son mandat
    ---ce qu'il compte faire au sujet de l'indépendance.
    Si le PQ ne peut jouer efficacement sur ces deux tableaux, il pourra d'ici là parler d'indépendance tous les jours, vingt-quatre heures par jour, il ne prendra pas le pouvoir. Il est impossible de convaincre toute une population d'un changement aussi important en un si court laps de temps.
    Et ce que l'on peut voir du pkpisme depuis un an, ce n'est pas très prometteur.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mars 2016


    "Le volontarisme politique est notre pire ennemi. Cette spécialité des cénacles indépendantistes, qui se tiennent chaudement à l’écart de la realpolitik, nous pond des plaidoiries poussives pour un autre référendum ou d’autres plans alambiqués. Quelle dispense à bon compte de l’analyse du rapport des forces dans le Québec actuel !" Gilles Verrier - en commentaire le 5 mars 22H22.
    ...
    "La question n’est plus de savoir par quels moyens faire l’indépendance, qui est aujourd’hui une question oiseuse, presque scolastique, une perte de temps ; mais de savoir si la nation québécoise pourra prochainement se relever et se ressaisir suffisamment pour renverser le cours de sa dénationalisation, l’antichambre de sa disparition. " Gilles Verrier

  • Marcel Haché Répondre

    7 mars 2016

    @ Normand Imbeault
    Vous écrivez et posez la question : « que les indépendantistes sont des gens de parole et de réflexion tandis que les fédéralistes sont des gens d’action ? »
    Pas mal de vérité dans votre assertion. Suis bien d’accord avec vous. Je déplore seulement que les gens de réflexion s’imaginent qu’ils vont influencer l’action de leurs ennemis, que les indépendantistes pourraient influencer l’action des fédéralistes. Il me semble sur ce point que les gens de réflexion s’abusent eux-mêmes.
    Un exemple (ancien) ? La mémorable Entente du lac Meech ! Les péquistes avaient beaucoup réfléchi, discuté et bavassé de la valeur de l’Entente. Mais aucun péquiste à l’époque (tous-tous inconscients !) n’a jamais soulevé le point qu’il fallait que ce soit l’A.N. du Québec (parmi toutes les capitales provinciales), il était dans l’ordre Politique que ce soit l’A.N. qui vote expressément la dernière sur le texte qui était sur la table. En faisant voter l’A.N. AVANT que les autres provinces n’aient toutes voté, les fédéralistes québécois, pourtant de purs Tremblay d’Amérique, Nous (la nation) exposaient gravement et inutilement à ce que Nous soyons désavoués et…humiliés. Et c’est bien ce qui arriva : c’est Nous seuls qui fûmes alors humiliés, précisément après que l’A.N. eut voté. C’est Nous qui Nous Nous sommes faire dire Non par le R.O.C. Ce ne fut pas cette maudite province de Québec qui fut humiliée, elle dont la finalité a toujours été de Nous contenir.
    L’humiliation n’est pas quelque chose qui glisse sur le dos d’une nation comme l’eau sur le dos d’un canard, simonak.
    Les « gens d’action » comme Bourassa avaient été d’une rare bassesse, cependant que les « gens de parole », les péquistes (la plupart encore amoureux fous du référendum) avaient été d’une rare inconscience. Suis d’avis que, privée une bonne fois du Pouvoir, la p’tite gang d’agités du West Island en mènerait beaucoup-beaucoup moins large…
    @ François Ricard.
    « Il devra gérer l’état provincial selon un programme bien défini : éducation, santé, affaires, etc... » Vraiment !?
    Est-ce bien la façon de faire de nos ennemis, les programmes bien définis ? De la gang à Couillard ? À Trudeau ? C’est quoi l’idée d’un programme contraignant plutôt qu’un programme léger ? Il me semble que plus le programme serait léger, le plus le chef aurait les coudées franches pour en découdre… du moins dans une perspective de conquête du Pouvoir. Une fois le Pouvoir conquis, évidemment ce pourrait très bien aller selon la formule : une constitution si nécessaire mais pas nécessairement une constitution… C’est-à-dire au gré de la conjoncture. Comme la gang actuelle !
    @ Gilles Verrier
    « Le volontarisme politique est notre pire ennemi. Cette spécialité des cénacles indépendantistes, qui se tiennent chaudement à l’écart de la realpolitik, nous pond des plaidoiries poussives pour un autre référendum ou d’autres plans alambiqués. Quelle dispense à bon compte de l’analyse du rapport des forces dans le Québec actuel ! »
    Le mot-clé c’est le dernier : « actuel »...Pour le reste, sans commentaire. N’y manque absolument rien merci.
    @ Pierre Cloutier
    « En clair et en bref, il faut se mettre en mode référendaire ici et maintenant, car un référendum cela se prépare longtemps d’avance. »
    Croyez-vous, Pierre Cloutier, qu’une bonne fois (mais toute une) que le P.Q., une fois bien en selle et bien installé au Pouvoir, les libéraux ne parleraient plus du tout de référendum ? Tout le contraire. Ce serait un déluge verbal pendant des mois et des années à travers tout le Canada, lui mobilisé à bloc sur la menace à son unité. Quel serait l’avantage pour un gouvernement péquiste décidé d’en remettre lui-même et déclencher lui-même la propagande de ses ennemis ? La vérité, c’est que si le P.Q. adoptait votre position, il perdrait immédiatement tout contrôle de son propre agenda, et arriverait totalement déconsidéré et déstabilisé aux élections. Il résulterait de ce que vous proposez la déstabilisation immédiate du P.Q., soit par implosion, soit par explosion provoquée de l’extérieure par une p’tite gang dressée contre Nous.
    Une fois le Pouvoir acquis, en quoi le fait de lui fermer le clapet, au West Island, par l’engagement solennel que le P.Q. aurait pris devant l’Électorat, en quoi cela empêcherait-il un gouvernement péquiste décidé de FAIRE sérieusement ce qu’il y a de sérieux FAIRE, AVANT de DIRE et poser la question sur ce qui serait le Mieux de faire… ? Vous connaissez la formule : il arrive qu’il faille avoir un gros bâton dans les mains pour mieux se faire comprendre. Certes, ce n’est pas toujours nécessaire, mais c’est souvent utile…
    @ Serge Jean
    Votre commentaire m’a amusé. Pour moi, le plus grand poète de la cour fut un républicain du nom de Machiavel. Comme quoi la realpolitik n’est pas du tout dénuée d’idéal.

  • Normand Paiement Répondre

    6 mars 2016

    Monsieur Haché,
    N'avez-vous pas le sentiment que les indépendantistes sont des gens de parole et de réflexion tandis que les fédéralistes sont des gens d'action?
    Quand entend-on parler de l'Idée fédérale? Pour ainsi dire jamais! Quand les souverainistes perdent-ils leur temps à discuter du sexe des anges sur la place publique, y compris sur ce site? Pour ainsi dire en permanence!
    Par conséquent, ne serait-il pas temps d'inverser cette tendance lourde pour faire changement? En faisant notamment 2 choses que les fédéralistes font très bien: 1° en attaquant systématiquement les positions indéfendables de nos adversaires véritables plutôt que de nous quereller bêtement entre nous; et 2° en faisant sans relâche la promotion des avantages de l'indépendance au lieu de nous perdre inutilement dans des détails secondaires (p. ex.: vouloir réformer le mode de scrutin avant même d'avoir pris le pouvoir!).
    Qu'est-ce que nous attendons encore pour nous lancer à la conquête du pouvoir qui lui seul nous permettra de mettre le cap sur l'indépendance!?...
    Cordialement,
    Normand Paiement
    PS - PKP semble sur la bonne voie, comme votre conclusion le laisse entendre. À nous de suivre son exemple et de l'appuyer à fond dans ses démarches!

  • François Ricard Répondre

    6 mars 2016

    Le PQ a deux grands thèmes qui sont nécessairement siens lors de la prochaine élection.
    ----l'administration provinciale du Québec. Élu au pouvoir, le PQ n'a pas la légitimité de décréter l'indépendance. Il devra gérer l'état provincial selon un programme bien défini: éducation, santé, affaires, etc...
    ----l'indépendance.Les gens ont un besoin inné de liberté, de savoir qu'ils ont leurs affaires en main. Pour répondre à ce grand besoin, le PQ, avec l'aide de la population, formulera une constitution de république démocratique indépendante. Une fois cette constitution élaborée, il la soumettra à la population pour son approbation. Un projet de pays qui est bien plus motivant qu'un référendum.

  • Gilles Verrier Répondre

    5 mars 2016

    Prendre le pouvoir pour ne plus jamais le perdre aux mains des libéraux. Prendre le pouvoir pour en chasser graduellement les ennemis de la nation. Ce pouvoir qu'ils ont fini par occuper mur à mur dans toutes les dimensions de l'État, dans la haute fonction publique, dans la magistrature, au Barreau, au Collège des médecins, dans le secteur public et para public, à la Caisse de dépôt et de placement, à la Commission des droits de la personne, à Hydro-Québec, dans les médias. Partout.
    Il faut non seulement prendre le pouvoir sur une ligne nationale - nationaliste, mais le prendre avec une victoire convaincante. Une victoire à la Marois, à la Landry et autres gouvernements minoritaires ou légèrement majoritaires serait absolument insuffisante. Il en faut plus pour renverser le cours de la dénationalisation tranquille qui s'est enclenchée au Québec. Il faudra idéalement une coalition du PQ et de la CAQ, dont seuls les augures peuvent deviner les contours. Sans refaire l'union de la nation il ne sera pas possible de commencer à prétendre à quelque chose. Tout le reste, la rêverie républicaine, référendaire et constitutionnelle représentent ce qui nous a toujours nui depuis que nous avons perdu le bon coté du manche et, si nous n'y voyons pas, c'est ce qui nous gardera pour toujours à l'écart de notre indispensable ré-affirmation nationale. Condition préalable pour renouer avec de plus grandes espérances.

    Le volontarisme politique est notre pire ennemi. Cette spécialité des cénacles indépendantistes, qui se tiennent chaudement à l'écart de la realpolitik, nous pond des plaidoiries poussives pour un autre référendum ou d'autres plans alambiqués. Quelle dispense à bon compte de l'analyse du rapport des forces dans le Québec actuel !
    La situation, après des décennies de gouvernement libéral et quelques années de gouvernements péquistes minoritaires et faiblards, ou pas intéressés à gouverner une «méprisable» province, nous a conduit à cette déplaisante réalité : le recul. La question n'est plus de savoir par quels moyens faire l'indépendance, qui est aujourd'hui une question oiseuse, presque scolastique, une perte de temps; mais de savoir si la nation québécoise pourra prochainement se relever et se ressaisir suffisamment pour renverser le cours de sa dénationalisation, l'antichambre de sa disparition.
    Ce n'est donc plus de l'indépendance dont il s'agit dans la conjoncture actuelle, mais de savoir si il y aura une nation avec suffisamment de vitalité pour qu'elle retrouve le goût de vivre, cette fierté qui pourra la lancer de nouveau dans la durée. «Les boeufs sont lents mais la terre est patiente», cette idée de Pierre Falardeau est plus actuelle que jamais. Elle devrait nous inspirer pour le temps présent : celui des grandes ambitions dans le sens provincial, un programme peu glorieux pour ceux qui refusent de décrocher du «grand soir». Voilà hélas où des décennies d'errances nous ont ramenés.

  • Pierre Cloutier Répondre

    5 mars 2016

    Sortir les péquisteries du PQ c'est justement ce que vous décrivez. Vous n'avez rien inventé de très inédit et de très original vous savez et cela se voit que vous n'avez jamais été militant au sein du PQ de votre vie. Ce vous décrivez, Pierre-Marc Johnson, Lucien Bouchard, André Boisclair et Pauline Marois l'ont fait, avec les résultats que l'on connait. Et vous voudriez qu'on remettre cela? Vous êtes maso ou quoi? Pourquoi ne pas prendre une carte de membre à la CAQ, monsieur Haché? Me semble que c'est plus votre place que dans le mouvement indépendantiste.

  • Pierre Cloutier Répondre

    5 mars 2016

    Pas d'accord avec vous.
    La défaite référendaire de 1995 a laissé des traces de syndrome post-traumatique chez bon nombre de militants souverainistes et indépendantistes qui cherchent actuellement des voies de traverse et des chemins compliqués pour que leur rêve d'un pays se concrétise.
    Le mot référendum revêt donc à leurs yeux un symbole d'échec, de repoussoir, d'épouvantail à moineaux et de tigre de papier qui provoque un effet de peur sur lequel les fédéralistes jouent avec habileté.
    Tout cela fait en sorte que la question nationale n'est pas au coeur du débat public, sauf de façon incidente, ce qui fait en quelque sorte l'affaire de bon nombre de parlementaires souverainistes et indépendantistes, dont la préoccupation première est de se faire élire ou réélire, en axant le débat sur les sujets de gestion provinciale. Dans ce sens, les militants souverainistes et indépendantistes de la société civile n'ont aucun contrôle sur l'agenda politique.
    Pour désamorcer la peur, ici et maintenant, il faut faire en sorte que la question nationale revienne au coeur du débat public et pour ce faire, il n'y a qu'une façon, soit celle pour le chef du plus important parti souverainiste et indépendantiste d'annoncer qu'il souhaiterait, lui personnellement, de poser le plus tôt possible, s'il est élu, une question référendaire claire exigeant une réponse claire et qui pourrait être :
    "Voulez-vous que le Québec devienne un pays, c'est-à-dire un État souverain et indépendant et membre à part entière de l'Organisation des Nations Unies?
    Sur le plan moral et éthique c'est la seule façon digne, honnête, franche et transparente de se comporter.
    En clair et en bref, il faut se mettre en mode référendaire ici et maintenant, car un référendum cela se prépare longtemps d'avance. J'ai indiqué dans mon précédent courriel comment y arriver:
    union des forces souverainistes et indépendantistes;
    formation des comités du OUI dans tous les comtés ;
    Grande Tournée du Pays 2016-2018,

  • Serge Jean Répondre

    5 mars 2016

    Vous serez certainement mon favoris cette semaine; quel beau chant, à la dignité humaine.
    Si j'étais roi, je vous ferais le plus grand poète de ma cour; car, c'est de cette façon qu'il faut parler au peuple et non pas en les écrasant, sous la peur et le mensonge.