Tony Accurso ignorait la collusion à Laval, dit son avocat

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Il faudrait, un jour, arrêter de nous prendre pour des cons...

Tony Accurso n'était ni au courant de la collusion ni du «traficotage» de contrats à Laval, puisqu'en tant que grand patron de plusieurs entreprises, il déléguait les opérations quotidiennes à ses subalternes. C'est essentiellement la défense qu'entend présenter l'homme d'affaires de 66 ans à son procès pour fraude, complot et corruption dans les affaires municipales.


« Il était dans l'acquisition, les transactions, le financement et les cautionnements. Il n'était pas dans l'opération quotidienne des entreprises. Il avait pour ça des gens imposants et de stature. Des gens capables, des meneurs d'hommes qui géraient ses corporations », a expliqué au jury Me Marc Labelle dans son exposé introductif mercredi matin au palais de justice de Laval. La Couronne a terminé la présentation de sa preuve lundi.


Selon la théorie de la défense, Joe Molluso et Frank Minicucci, les dirigeants des entreprises de construction de Tony Accurso au coeur du procès, Louisbourg Construction et Simard-Beaudry, géraient les opérations au quotidien pour leur patron et ne se « laissaient pas dire quoi faire » par ce dernier.


« [M. Accurso] était à un niveau autre que l'organisation de contrats. Voici l'image : il était dans un avion qui volait à 35 000 pieds. M. Minicucci et M. Molluso volaient à 15 000 pieds. Avec tout le respect qu'il doit aux gens qui s'occupaient d'obtenir des contrats à Laval, il n'était pas dans les rues et les aqueducs de Laval au quotidien. C'était deux corporations parmi tant d'autres », a exposé M. Labelle.


 


Sept témoins seront appelés à la barre en défense dans les prochains jours, dont le fils de l'accusé Jimmy Accurso. Le point d'orgue sera le témoignage de Tony Accurso lui-même, potentiellement vendredi après-midi. L'homme d'affaires amorcera son témoignage en évoquant le début de sa carrière, il y a cinq décennies.


Un des témoins-clés de la poursuite, le collecteur de pot-de-vin du maire Vaillancourt de 1996 à 2003, l'ingénieur Marc Gendron a raconté pendant le procès que Tony Accurso lui avait remis en personne deux enveloppes de 200 000 $ en argent comptant pour payer la ristourne de 2 % sur la valeur des contrats.


Ce récit sera nié fermement par Tony Accurso lors de son témoignage selon Me Labelle. « Il va venir vous dire : je n'ai pas donné deux enveloppes avec de l'argent. Je n'ai pas fait ça. Ce n'est pas arrivé. Ça ne se peut pas, parce qu'il ne stationne jamais son auto dans le fond du parking. Il se stationne toujours devant la porte. C'est pas arrivé », a martelé Me Labelle.


Le premier témoin de la défense, le directeur général adjoint de la Commission scolaire de Laval, Me Jean-Pierre Archambault, a abordé un élément très précis du récit de l'ingénieur Marc Gendron.


Ce dernier a témoigné avoir remis le soir même les 200 000 $ de Tony Accurso au notaire Jean Gauthier, l'organisateur politique du maire Vaillancourt. Marc Gendron soutient avoir remis à Jean Gauthier les deux enveloppes remplies d'argent, glissées dans un cartable rouge, en marge d'une réunion des commissaires scolaires de Laval dans une école. 


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