Tel un pyromane...

Jean Charest met le feu aux poudres et joue ensuite les pompiers.

Charest en fin de régime - L'art de ne rien faire



L’arrivée de Jean Charest au Québec n’a jamais soulevé les passions. Sa façon de gérer, son caractère belliqueux, son arrogance ont rendu les Québécois suspicieux et dubitatifs.


Et les sondages, qu’il dit ne pas commenter, mais qu’il lit, le démontrent depuis quatre ans. La dernière crise politique à la suite du dépôt d’un budget controversé a mis une fois de plus en évidence son processus de résolution de problèmes.
En politique, monsieur Charest a un modus operandi qui s’apparente à celui du pyromane. Il met le feu aux poudres, assiste à l’incendie, pour ensuite tenter d’éteindre lui-même le feu et se faire dire: «Comme tu es bon, beau, tu brilles de tous tes feux.» Rappelons-nous Orford, le Suroît, les défusions, les éoliennes et j’en passe.
Le plus récent exemple a été le dépôt du budget de madame Forget. Par entêtement ou manque de jugement, il persiste à baisser les impôts de la classe moyenne supérieure au lieu de répondre à 70 % des contribuables qui veulent plutôt des services améliorés en santé et en éducation tels que demandé par le Parti québécois.
Par orgueil ou par peur de perdre le pouvoir, il entrouvre la porte à l’opposition, laissant croire qu’il est le sapeur-pompier le plus hot du Québec. Mais, et c’est là que le bât blesse, il restera sur ses positions (950 millions $) en négociant des pacotilles avec le PQ.
Pour en arriver à la conclusion qu’il a tout fait pour éteindre les cendres encore fumantes. S’il se trouve dans la «choucroute» actuelle, c’est que son budget, supposément équilibré, est basé sur des ventes d’actifs, un retour d’impôts, des chèques de l’équité salariale et une hausse de la dette. Que va-t-il vendre l’an prochain?
Ces baisses d’impôt irrationnelles, annoncées pour janvier 2008, ne seront effectives qu’au printemps 2009 lorsque chaque contribuable devra faire son rapport d’impôt de l’année 2008. Elles sont décriées par plusieurs économistes et analystes politiques.
Les «pour» sont venus du Conseil du patronat et de l’«intelligentsia» du journal La Presse. Lisez attentivement la [conclusion d’un article d’Alain Dubuc paru le 24 mai dernier->6863]: «Si le cirque de l’Assemblée nationale mène à un renversement du gouvernement Charest, on encouragera les forces de résistance au changement et on compromettra la capacité du Québec de retrouver le chemin de la véritable croissance». Ayoye, môman! Imaginez si monsieur Charest avait tenu sa promesse originale de baisser les impôts de cinq milliards...
On ne présente pas des baisses d’impôt pour satisfaire son ego, pour réparer les erreurs passées ou pour redorer son blason. Le manque de leadership de Jean Charest est criant. Même à l’intérieur du PLQ, on s’active pour le remettre en cause. Des baisses d’impôt peuvent être prévues normalement lorsque le gouvernement présente un surplus.
Les Québécois ont envoyé un message clair le 26 mars. Il ne l’a pas compris. Son pouvoir a été amoindri, mais il continue à en abuser. Au moment d’écrire ces lignes, le pyromane-pompier commençait sa tournée des shows télévisés, répétant à satiété sa cassette, refaisant sa campagne électorale ratée, déroulant déjà les boyaux d’arrosage...


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