Sur les ruines d'Aveos

AVEOS




L'entreprise de maintenance d'avions Aveos a sauvagement mis à pied ses 2600 employés cette semaine. Il n'y a pas de mots assez forts pour qualifier la façon de faire de l'entreprise qui, sans avertissement aucun, a jeté ces travailleurs à la rue.
Plusieurs pressent les gouvernements de poursuivre Air Canada pour violation de la loi encadrant sa privatisation, loi qui impose à l'ancienne société de la Couronne de «maintenir les centres d'entretien et de révision dans les villes de Winnipeg et Mississauga et dans la Communauté urbaine de Montréal.» À notre avis, une telle stratégie mènerait à un gaspillage de temps et d'argent. Compte tenu de l'importance des enjeux, la cause se rendrait certainement jusqu'à la Cour suprême; il faudrait des années avant d'obtenir un jugement final, années pendant lesquelles le sort des employés ne serait en rien amélioré.
Ceux qui prônent cette solution espèrent sans doute faire ainsi pression sur Air Canada. Cependant, l'entreprise n'a pas de raison de croire que les tribunaux la forceraient à reprendre à sa charge son ancienne division de maintenance. Elle a d'ailleurs gagné la première manche de ce débat en Cour supérieure de l'Ontario l'an dernier, le juge estimant qu'Air Canada satisfait aux exigences de la loi en conservant dans les villes concernées d'importants ateliers pour l'entretien de base de ses appareils.
De toute façon, l'idée qu'on puisse exiger d'Air Canada qu'elle réintègre sous son aile 2600 employés ne tient pas la route. La société a suffisamment de problèmes sans devoir absorber une entreprise endettée qui perd des millions chaque mois. D'autant que depuis quelques années, toute l'industrie aérienne a graduellement cédé la maintenance et la révision à des sous-traitants.
Cela dit, Air Canada a la responsabilité morale de faciliter une solution qui conserverait au Canada, en particulier à Montréal, l'essentiel de la maintenance de ses appareils. Cette responsabilité, elle a donné signe de vouloir l'assumer dans le communiqué publié jeudi. Elle y invite «les entreprises de maintenance, réparation et révision partout au Canada et ailleurs dans le monde à déterminer avec toute la diligence voulue quelles activités dont était responsable Aveos elles seraient en mesure de prendre en charge au Canada.»
Ce remplacement d'Aveos par une ou plusieurs entreprises qui feraient la maintenance de la flotte d'Air Canada à Montréal, Toronto et Winnipeg est le scénario le plus prometteur et le plus réaliste. C'est sur ce projet que toutes les parties concernées, en particulier les gouvernements fédéral et provincial, devraient concentrer leurs énergies, tout en aidant les travailleurs à traverser cette période difficile.
Parallèlement, le gouvernement Harper devrait entreprendre une révision du Code canadien du travail visant à dissuader les entreprises de licencier leurs employés sans leur donner l'avis de 16 semaines prévu par la loi.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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