Suggestions de slogans pour la prochaine campagne électorale / Et si on écoutait les "sages"... / Mais un jour, il nous faudra miser sur la rigueur de la raison

Tribune libre

C’est un secret de polichinelle qu’une campagne électorale sera déclenchée dans les semaines ou, au plus tard, dans les mois prochains au Québec. Face à cette évidence, il m’apparaît indéniable qu’un slogan accrocheur affiché sur toutes les routes du Québec (tout comme son contraire…pensons entre autre à celui du Bloc lors de la dernière campagne fédérale, à savoir, « Parlons Qc ») peut produire un effet d’entraînement déterminant sur les intentions de vote de l’électorat.
À cet effet, j’ai fait parvenir à Jean-Martin Aussant en date du 5 mai 2012 le message électronique suivant à la suite d'une invitation aux membres en règle à s'impliquer de diverses façons au sein d'Option nationale :
« Bonsoir M. Aussant,

Vous savez, à mon âge, je n'ai plus la forme physique pour m'engager activement au sein de votre parti auquel j'ai adhéré...Toutefois, mon esprit est encore assez alerte pour se laisser aller allègrement à des réflexions.

À ce sujet, comme il devient de plus en plus évident que des élections sont imminentes, je me permets de vous suggérer un slogan pour cette prochaine campagne électorale: "Option nationale...une option pour la nation du Québec".

Une idée qui vaut ce qu'elle vaut...à vous d'en disposer à votre guise!

Solidairement avec vous,
_ Henri Marineau »

Le jour même, en soirée, j’ai reçu cette réponse du chef d’Option nationale :
« Bonsoir M. Marineau,
Merci pour cette idée. J’en ferai part aux autres membres du Conseil national. J’ai bien l’impression, tout comme vous, qu’il faudra se choisir un slogan bientôt.
Au plaisir et portez-vous bien,
JMA
___________________
Jean-Martin Aussant
_ Député de Nicolet-Yamaska
_ www.aussant.com »

Devant l’ouverture de Jean-Martin Aussant sur des propositions de slogans, j’invite donc tous les intéressés à faire part de leurs suggestions en les faisant parvenir à l’adresse suivante : jmaussant@assnat.qc.ca
Henri Marineau
_ Québec
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Et si on écoutait les "sages"...

Un article de Jean-Jacques Strélinsky, professeur associé à HEC Montréal, spécialiste en stratégie de l’image, publié dans Le devoir du 28 mai sous le titre « Questions », soulève, à mon sens, des questions pertinentes concernant l’émotivité soulevée par le débat de société suscité par le mouvement étudiant actuel :
« Cette crise étudiante se résoudra tôt ou tard, nous le souhaitons tous. Saurons-nous en tirer les leçons ? Saurons-nous comprendre que cette société, que l’on dit autiste, vit davantage dans la virtualité que dans la réalité, et qu’elle a besoin des proximités nécessaires à son épanouissement ? Des proximités physiques et intellectuelles, idéologiques, donc aspirationnelles…
Pour l’instant, ces proximités font cruellement défaut. Paradoxalement, pas chez les jeunes. Chez les élus. Par proximités absentes, je veux lister ces accès aux indispensables courants d’influence et de réflexion. Où sont ces visiteurs du soir qui jadis conseillaient les puissants dans les arcanes du pouvoir, en marge des grandes crises ? Ces gens de savoir philosophique, politique, littéraire, social, économique, et plus véritablement humaniste… »
Parmi ces « visiteurs du soir » se retrouve Le Prophète, publié par le poète libanais Khalil Gibran en 1923 et qui est devenu un immense succès international traduit dans plus de quarante langues.
Aux grandes questions de la vie, celui-ci livre au peuple qui l'a accueilli pendant douze ans des réponses simples et pénétrantes. Des thèmes universels sont abordés, mais le fil conducteur reste l'amour. À côté des grandes questions de la vie pratique, comme le mariage ou les enfants, le lecteur découvre la connaissance de soi et la religion, conçue ici comme universelle. Ainsi, ce qui fait le succès du Prophète est son universalisme, apte à en faire le livre de chevet de tout un chacun, emportant l'adhésion par de grandes valeurs comme la liberté, l'amour, le respect de l'autre. En cela, le Prophète est un écrit totalement humaniste.
De ces « grandes questions de la vie », j’ai tenté d’en retenir quelques unes dont le contenu pourrait nous servir de guides dans nos réflexions sur le débat social que les étudiants ont suscité au Québec.
« …Parlez-nous des enfants. Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour, mais non point vos pensées, car ils ont leur propre pensée…Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier. Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches, sont projetés… »
« …Mais qu’en est-il de nos Lois, Maître? Et il répondit : Vous vous complaisez à établir des lois, mais vous vous complaisez davantage à les violer. Tels des enfants qui jouent au bord de l’océan et qui construisent avec persévérance des tours de sable qu’ils détruisent en riant. Mais durant que vous construisez vos tours de sable, l’océan apporte davantage de sable au rivage. Et lorsque vous les détruisez, l’océan rit avec vous. En réalité, l’océan rit toujours avec le simple…Peuple d’Orphalese, vous pouvez voiler le tambour et vous pouvez délier les cordes de la lyre, mais qui pourra interdire à l’alouette de chanter? »
« …Parlez-nous d’enseignement. Et il dit : Aucun homme ne peut rien vous révéler sinon ce qui repose déjà à demi endormi dans l’aube de votre connaissance. Le maître qui marche à l’ombre du temple, parmi ses disciples, ne donne pas de sa sagesse mais plutôt de sa foi et de son amour. S’il est vraiment sage, il ne vous invite pas à entrer dans la maison de sa sagesse, mais vous conduit plutôt au seuil de votre propre esprit…Car la vision d’un homme ne prête pas ses ailes à un autre homme… »
« Je voudrais que vous vous rappeliez ceci en vous souvenant de moi : Ce qui semble le plus faible et le plus égaré en vous est le plus fort et le plus déterminé. N’est-ce pas votre souffle qui a érigé et endurci la structure de vos os? Et n’est-ce pas un rêve qu’aucun d’entre vous ne se souvient d’avoir rêvé, qui a bâti votre cité et façonné tout ce qui s’y trouve? Si seulement vous pouviez voir les marées de ce souffle, vous cesseriez de voir rien d’autre, et si vous pouviez entendre les murmures du rêve, vous n’entendriez aucun son. »
Henri Marineau
Québec
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Oui aux casseroles comme exutoire d'une nécessaire libération d'émotivité...
Mais un jour, il nous faudra miser sur la rigueur de la raison
Notre société ne doit pas sacrifier la raison sur l'autel de l'émotivité!
Un article de Jean-Jacques Strélinsky, professeur associé à HEC Montréal, spécialiste en stratégie de l’image, publié dans Le devoir du 28 mai sous le titre " Questions", soulève, à mon sens, des questions pertinentes concernant l’émotivité soulevée par le débat de société suscité par le mouvement étudiant actuel.
Des questions qui nous ramènent aux déclarations de Pierre Falardeau lors de la présentation du manifeste d’appui aux étudiants intitulé "Nous sommes ensemble" qui résumait en ces termes les intentions des artistes : "Ce que font les artistes aujourd'hui, c'est un zoom arrière, cet effet d'éloignement de l'objectif de la caméra qui permet le recul, la perspective, la distance critique. Bref, qui permet de saisir une problématique dans son ensemble."
Pour illustrer mon propos, j’ai choisi ces quelques extraits de l’article de M. Strélinsky :
"Chacun choisit son camp. Le malaise est palpable. Nous en sommes là. Alors, l’invective et la propagande se sont invitées à la table des agitations quotidiennes, faute de l’existence de vraies tables de négociations. Plus personne ne s’écoute, et tout le monde parle…. Comment peut-on en effet réagir avant d’agir et agir avant de penser ? Il me semble que quelque chose ne tourne pas rond…
Cette crise étudiante se résoudra tôt ou tard, nous le souhaitons tous. Saurons-nous en tirer les leçons ? Saurons-nous comprendre que cette société, que l’on dit autiste, vit davantage dans la virtualité que dans la réalité, et qu’elle a besoin des proximités nécessaires à son épanouissement ? Des proximités physiques et intellectuelles, idéologiques, donc aspirationnelles…
Pour l’instant, ces proximités font cruellement défaut. Paradoxalement, pas chez les jeunes. Chez les élus. Par proximités absentes, je veux lister ces accès aux indispensables courants d’influence et de réflexion. Où sont ces visiteurs du soir qui jadis conseillaient les puissants dans les arcanes du pouvoir, en marge des grandes crises ? Ces gens de savoir philosophique, politique, littéraire, social, économique, et plus véritablement humaniste… Mon point, vous l’aurez compris, n’est surtout pas d’avoir raison. Mais de la retrouver."
À l’ère des communications ultra-rapides où tous et chacun expriment leur opinion en vrac, sans approfondir leur argumentaire, souvent dicté par une vive colère et une frustration compréhensible et humaine, notre société n’est-elle pas en train de sacrifier la raison sur l’autel de l’émotivité?
À mon avis, nous devons maintenant rétablir les ponts qui nous donnent
"accès aux indispensables courants d’influence et de réflexion" pour
"retrouver la raison" qui nous permettra d’enrichir la qualité de nos argumentations et d’élever le débat au-dessus de l’émotivité en compagnie de "ces gens de savoir philosophique, politique, littéraire, social, économique et plus véritablement humaniste".
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2012

    FAISONS NOTRE LIT !
    ON se débarrasse du fédéral.
    L'indépendance maintenant !
    ON vaut mieux !
    Harper dégage !
    Pauline dégage!
    Par ici la sortie !
    Jetons le caillou et marchons !

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2012

    ON est prêt! mdr
    Le gouvernement Charest fera tout pour faire oublié son bilan et rappeller l'insécurité qu'il a lui même sucité avec sa gestion du conflit étudiant. C'est sa seule issue pour maintenir ses acquis chez les canadien-français (17% de la population) et chez les canadiens (14% de la population). Notamment en jouant la carte de la sécurité publique et la politique de l'utilisateur payeur, deux éléments fondateurs du parti conservateur au Canada.
    Contrairement à vous je n'enfermerais pas le Québec à l'intérieur des limites auxquelles Stephen Harper et le Canada veut nous enfermé, soit la nation folklorisée du Canada multiculturel et unilingue anglais. ON est beaucoup plus que ça! ON est Québécois!

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    29 mai 2012

    "Option nationale...une option pour la nation du Québec"?
    Trop long... Plutôt: "L'option pour la nation"!
    ou: "Enfin la nation!"
    ou "Tous peuvent opter"

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2012

    Le Québec : L'Oeuvre d'un Peuple
    S Caron

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2012

    "Pour un Québec qui nous appartient".
    "Pour un Québec à nous"
    Pierre Cloutier