Partie 1
Ça m’étonne toujours. Même trente-cinq ans après l’entrée en vigueur de la Loi 101, il se trouve toujours des gens pour affirmer que le fait de fonctionner, au Québec, dans la langue des Québécois, est raciste. Stupéfiant. Les arguments apportés par Stéphane Gendron et le conseil municipal d’Huntingdon qu’il a mis à sa botte sont encore plus surréalistes.
Par exemple, Huntingdon affirme qu’elle n’a pas à se conformer à la loi parce que le« gouvernement pratique lui-même une politique de bilinguisme ». On dirait un enfant qui se lamente de sa punition en affirmant que son petit voisin a fait bien pire. Oui, le gouvernement du Québec a largement bilinguisé ses services ; ce n’est pas une raison pour faire la même chose. Cette anglicisation que nous impose le gouvernement Charest est elle-même réfutée dans de nombreux cas : on n’a qu’à penser au registraire des entreprises et à la CSST, à qui l’Office québécois de la langue française (OQLF) demande maintenant de servir les entreprises dans la langue nationale. Qu’on se comprenne : le fait que le gouvernement manque de respect à la langue nationale des Québécois ne peut pas constituer une justification à faire la même chose au niveau municipal !
Autre argument bidon : la Loi 101 serait raciste parce qu’elle ne pourrait pas servir les citoyens « dans la langue de leur choix ». Ne trouvez-vous pas cela d’une stupidité innommable ? Depuis quand le fait de s’adresser aux citoyens dans la langue nationale constitue-t-il du racisme ? Est-ce que les États-Unis sont racistes parce qu’ils s’adressent à leurs citoyens en anglais ? Est-ce que la Wallonie, en Belgique, est raciste parce qu’elle s’adresse à ses citoyens en français ? Est-ce que les cantons germanophones de Suisse sont racistes parce qu’ils s’adressent à leurs citoyens en allemand ? Est-ce que la Russie est raciste parce qu’elle s’adresse à ses citoyens en Russe ? Est-ce l’État associé d’Aland, en Finlande, est raciste parce que tout s’y fait en suédois ?
Quelle connerie monumentale !
En fait, on pourrait dire que c’est Stéphane Gendron lui-même qui est raciste selon cette définition. Le profil des communautés 2006 de Statistique Canada nous apprend que 75 des 2525 habitants de Huntingdon ont une langue maternelle autre que le français et l’anglais. Pourquoi la ville ne communique-t-elle pas avec ces citoyens en russe, en arabe, en espagnol, ou dans la langue de ces gens ? Pourquoi se contenter du français ou de l’anglais ?
Dit autrement : en quoi le fait de s’adresser à ces gens en français seulement serait du racisme, mais de le faire en français et en anglais ne le serait pas ? Dans les deux cas, on s’adresserait à ceux-ci dans une langue qui n’est pas leur langue maternelle. Pourquoi une langue est raciste, et deux ne l’est pas ?
La vérité, c’est qu’il existe un vieux fond raciste à Huntingdon. Ce n’est pas la Loi 101 qui en soit l’expression, mais plutôt ce refus obstiné, borné, haineux, d’une partie de la population de fonctionner dans la langue normale, officielle et nationale des Québécois. Ces vieux racistes, qui ont trouvé dans un colonisé comme Stéphane Gendron l’expression de leur haine à l’égard des Québécois, sont un obstacle au vivre-ensemble non seulement à Huntingdon, mais également dans l’ensemble du Québec.
Les accusations de racisme ne devraient pas être prises à la légère. Voici pourquoi j’invite M. Gendron à dénoncer les pays et nations suivants pour leur « racisme ». Pourquoi se contenter du Québec ? Voici d’autres coupables de racisme :
Suisse : Jura, Neuchâtel, Vaud, Genève. Ces quatre cantons francophones, dans une Suisse majoritairement germanophone, n’offrent aucun service en allemand à leurs citoyens. Tout s’y fait en français. Quel racisme !
Californie. L’article 3 de la Constitution californienne de 1989 a consacré l’anglais comme seule langue officielle de l’État de la Californie. Racisme !
Nouveau-Mexique : Les 14,5% d’hispanophones nés dans cet État n’ont pratiquement aucun droit, aucun réseau d’éducation, aucun accès à la justice ou à la santé dans leur langue. Par contre, les 5,6% d’anglophones dans la même situation au Québec ont accès à tout ceci et même davantage. Racisme, racisme !
Slovaquie : La minorité hongroise formant 11% de la population n’a pas accès à des services universitaires dans sa langue. Quel racisme !
Lettonie : On force la minorité russe à apprendre le letton dans les écoles et à suivre près de 60% de leurs cours en letton. Hitler, sors de ce corps !
France : La loi Toubon oblige l’affiche en français. Racisme !
Belgique : Les citoyens de langue maternelle française n’ont aucun service en français dans toute la partie flamande du pays. Racisme, racisme !
Îles Féroé : Ces îles appartenant au Danemark, fonctionnent quasi-exclusivement en féroïen et les citoyens de langue danoise n’ont pour ainsi dire pas de services dans leur langue. Racisme, racisme, racisme !!
Si Stéphane Gendron avait les yeux un peu moins centrés sur son propre nombril, il verrait que c’est une normalité MONDIALE que de fonctionner dans la langue nationale. Même des nations vivant au sein de pays ayant une autre langue majoritaire imposent leur langue pour assurer la survie de celle-ci et une meilleure cohésion sociale.
Ainsi, si Gendron et ses larbins du conseil municipal de Huntingdon désirent s’opposer à ce qu’ils perçoivent comme du racisme, qu’ils aient au moins l’honnêteté de le faire à tous les niveaux. Qu’ils organisent une coalition internationale contre le racisme. Qu’ils fassent la leçon à l’ensemble de la planète, eux qui se pensent si supérieurement brillants.
Quand Gendron et ses porte-valises adoptent la victimisation des anglophones vivant au Québec, ils participent à une œuvre de destruction de l’intelligence. Ils méprisent l’ensemble des aménagements linguistiques dans le monde. Ils adoptent une vision ethnocentriste et renfermée typique de la minorité anglophone du Québec, tellement centrée sur elle-même qu’elle ne se rend pas compte à quel point la Loi 101 est une loi linguistique FAIBLE en comparaison de ce qui se fait ailleurs.
Aucune minorité linguistique sur CETTE PLANÈTE ne jouit d’autant de droits que la minorité de langue anglaise du Québec. Celle-ci est assise sur des institutions d’éducation sur-financées, sur un service de justice dans sa langue, sur des hôpitaux sur-financés. Et voilà – NOM DE DIEU DE NOM DE DIEU – qu’elle serait victime de racisme parce que la ville de Huntingdon lui annoncerait la fermeture de l’aréna municipal à 21h00 plutôt qu’à 9 P.M.
Cette insulte à l’intelligence d’une minorité de bébés gâtés ayant coopté un maire en mal de narcissisme médiatique doit être remise dans son contexte : il s’agit du cri du cœur désespéré de Rhodésiens jouissant des plus grands privilèges sur cette Terre et désirant en obtenir encore davantage.
Cette formidable farce doit se terminer.
Il y a une langue commune, officielle et rassembleuse au Québec : c’est le français. Nous avons autant le droit d’imposer notre langue chez nous que toutes les nations sur cette planète le font chez eux. Nous avons même LE DEVOIR de le faire, et ainsi de participer à l’intégration des minorités et à la cohésion sociale.
La Loi 101 est la plus grande des lois anti-racisme. Elle s’oppose à cette séculaire haine anti-québécoise qui, par le pouvoir de l’argent d’une minorité anglophone repue et extrémiste, réussit à se payer des carpettes comme le maire Gendron pour nous forcer à nous mettre à genoux et à renier la seule Loi qui nous sépare du précipice de l’assimilation.
Dans les prochaines semaines, je vais aller à Huntingdon avec une caméra à la main et un formulaire de plainte à l’OQLF dans l’autre.
Je vous invite à faire la même chose.
Mettons fin au racisme anti-québécois : appliquons la Loi 101 ! Que dis-je ? Renforçons-la !
Et mettons un point final à la carrière d’un idéologue anglomane et ignare comme Gendron.
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Partie 2
Stéphane Gendron est un ignare (2e partie)
Dans la première partie de ce texte, je démontrais de quelle manière Stéphane Gendron est un ignare parce qu’il ignore tout des aménagements linguistiques dans le monde. Il ne comprend pas de quelle manière la Loi 101 est une loi linguistique FAIBLE en comparaison de ce qui se fait ailleurs sur cette planète parce qu’il est centré sur son propre nombril. Son ignorance, pourtant, va plus loin que cela : il est également totalement ignorant de ce qui se passe au Québec, voire dans sa propre ville !
Dans un texte publié en anglais dans un torchon anti-Québécois habituel, il fait encore état de son ignorance.
Quelques citations, et ma réponse. Toutes les traductions du texte original en langue étrangère ont été effectuées par le service de traduction de Google.
« Lorsque une communauté a 44 pourcent de sa population parlant anglais, comment pouvons-nous l’ignorer ? »
Personne n’ignore cette population. Elle a des services de santé en anglais, des écoles en anglais (sur-financées, doit-on le rappeler), elle peut parler sa langue, elle se fait servir en anglais un peu partout. La Loi 101 stipule que c’est à partir de 50% de citoyens d’une ville ayant une langue étrangère comme langue maternelle qu’une ville peut s’adresser à eux dans leur langue. Huntingdon ne remplit pas ces critères.
« Même si la plupart des anglophones de Huntingdon parlent et comprennent le français, nos valeurs nous enseignent que nous ne faisons pas la promotion d’une langue en en écrasant une autre. L’épuration linguistique n’aura pas lieu sur notre territoire. Jamais. »
De un, le fait de s’adresser aux citoyens dans la langue nationale n’implique pas d’écraser une autre langue. Est-ce que les résidants hispanophones du Texas se sentent « écrasés » parce qu’on s’adresse à eux en anglais ? Est-ce que les citoyens russes d’Allemagne se sentent « écrasés » parce qu’on s’adresse à eux en allemand ? Non, la normalité, partout dans le monde, est d’utiliser une langue rassembleuse et commune. Au Québec, cette langue est le français.
Ensuite, quand Gendron parle d’épuration ethnique, il fait abstraction d’une réalité incontournable : ce sont les francophones qui sont en danger dans sa ville ! Alors que sa population de langue anglaise intègre à elle quantité de francophones et d’allophones, le taux d’assimilation des francophones atteint 7% ! L’épuration linguistique est déjà en marche à l’encontre des francophones de Huntingdon, et Stéphane Gendron ne semble pas s’en formaliser.
« De quoi le Québec a-t-il peur ? La population anglophone des régions québécoises diminue. »
La vérité, c’est que la population anglophone est en pleine croissance ! Il y avait 564 752 anglophones de langue maternelle au Québec en 2001, contre 607 163 en 2006, soit une augmentation de 7,5%. Au même moment, la population de langue maternelle française n’augmentait que de 1,3%. Stéphane Gendron dit N’IMPORTE QUOI.
« Les écoles et les églises de langue anglaises ferment à travers la province. La population est vieillissante. Nous sommes sur le bord de perdre un héritage culturel important. »
Les écoles de langue anglaise sont sur-financées et la vitalité de la langue anglaise au Québec est la plus forte AU CANADA, ce qui démontre une intégration rapide DES JEUNES vers l’anglais. Ce n’est pas le signe d’une population vieillissante. Quant à l’héritage culturel, il suffit de prendre sa voiture et de faire quelques kilomètres vers le sud ou l’ouest pour trouver une mer de plus de 300 millions d’anglophones. Ce sont les Québécois qui constituent un héritage culturel important à protéger, pas les anglophones ! Nous sommes la pluralité et la diversité sur ce continent, et nous avons le droit de nous défendre face à ceux qui veulent travailler à nous éliminer !
« À tous les jours, le Québec fait des efforts considérables pour accommoder les nouveaux arrivants du monde extérieur (sic), mais crache à la face du frère anglophone avec lequel il a partagé des siècles d’existence. C’est un non-sens ! »
Le Québec fait des efforts pour intégrer les immigrants, oui. Et quel est l’obstacle à cette intégration ? Le repli sur soi encouragé par le multiculturalisme prôné par les anglophones et la langue anglaise elle-même. Quant à l’histoire du frère anglophone, on pourrait commencer par 1759, continuer par 1837, et terminer par 1970 pour se rendre compte que cette histoire a toujours été celle d’une minorité anglophone d’oppresseurs contre une majorité québécoise d’opprimés. Rien n’a changé, sinon que nous nous opprimons désormais nous-mêmes en sur-finançant systématiquement les services de notre minorité.
« Le complexe d’infériorité culturelle du français (sic) continue de nuire au développement du Québec moderne. Pendant que nous avons peur des autres, l’Ontario et les provinces de l’ouest se développent à grande vitesse. »
L’Ontario va beaucoup moins bien que le Québec et les provinces de l’ouest se développent à cause du pétrole. La démagogie de Gendron va très loin, mais les faits existent pour les contrecarrer.
Dans le reste de son texte, Gendron explique de quelle manière il entend contourner la loi en instaurant un journal faussement indépendant pour communiquer avec ses citoyens. Bref, après avoir écrit un texte en entier de faussetés sur le Québec et après s’être plaint de ne pas pouvoir avoir de bonnes relations avec le « frère anglophone », il crache désormais au visage du « frère Québécois » qui appuie la Loi 101 et désire son application.
En méprisant ainsi les Québécois, qui démontrent leur fort attachement à la Loi 101 sondage après sondage, Stéphane Gendron met cependant sa ville sur la ligne de feu. Il est à prévoir que beaucoup de Québécois, comme mon ami, feront un pèlerinage à Huntingdon pour faire des plaintes à l’OQLF pour chaque virgule de travers. Si Gendron se permet de mépriser l’esprit de la loi en la contournant, nous sommes tout à fait justifiés d’utiliser la même loi pour prendre chacun de ses commerçants en défaut sur de petits détails.
Les plaintes ont déjà commencé à être envoyées. Des lettres aux commerçants, leur expliquant qu’ils peuvent remercier Gendron pour ces plaintes, le seront sous peu. D’autres expéditions sont prévues à Huntingdon. Si dérapage il y avait, Gendron en serait le coupable.
La seule chose que le mépris de Gendron a réussi à obtenir, c’est de mettre fin à la relative paix linguistique au Québec.
D’une manière assez tordue, on pourrait le remercier. Il est plus que temps de relancer le débat linguistique, de renforcer la Loi 101 et de mettre fin aux privilèges indus de la minorité la plus choyée au monde.
Si l’ignorance et l’anglomanie de Stéphane Gendron peuvent servir à quelque chose, c’est à ça.
Qu’attendons-nous pour enfin devenir une nation normale et mature, fière d’elle-même et n’ayant pas besoin de se mettre à genoux devant sa toute-puissante minorité pour exister ? Qu’attendons-nous pour réellement faire de notre langue nationale… une langue nationale ?
Nous sommes la diversité sur ce continent et nous avons le droit d’exister.
Ce ne sont pas les mensonges de Gendron, sa haine ou son désir d’éradiquer tout un peuple en s’attaquant à sa loi la plus fondamentale qui nous en empêcheront.
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